Gankutsuou

Génériques

Opening : "We Were Lovers" par Jean-Jacques Burnel (du groupe The Stranglers). (3min24)
Sympathique, beau, mais sans plus. L'intérêt c'est qu'il ne dévoile rien, ça reste dans les ombres (^^) Docteur Spider

Ending : "You Won't see me coming" par Jean-Jacques Burnel (3min55)
Grosse boucherie, tant sur le plan musical que graphique. Waouh ! Docteur Spider

Avis

"Ma-gni-fique. c'est beau c'est beau c'est beau, c'est bien c'est bien c'est bien (bon j'avoue en n'ayant vu qu'un seul épisode je ne peux pas trop juger du scénario, mais au vu de la bande annonce ça va fracasser)." 

Docteur "objectif" Spider, 1 ep vu, 22/11/04

Quand j’avais commencé à regarder cet anime une première fois en novembre 2008, j’avais été saisie par la beauté visuelle, mais j’avais décroché, pas très passionnée par l’histoire et dans une époque où je finissais rarement les animes que je commençais.

Quelques années plus tard, je décidais de reprendre et regarder proprement bon nombre d’animes commencés et laissés sur la touche. Parallèlement, après les Misérables de Victor Hugo, je me lançais dans la lecture du Comte de Monte Cristo de Dumas, une peut une sorte d’objectif de lecture dans ma vie (quand on n’est pas très lecteur de bouquins comme moi, se faire un roman de plus de mille page, c’est un défi ). Achevant sa lecture peu après le premier confinement de 2020, objectif ensuite de me refaire cet anime et de tout regarder ! Clairement, je me rends compte que je n’avais pas encore tout à fait la maturité à l’époque pour apprécier cette série (ou alors il aurait fallu que je persistasse un minimum me direz-vous, et probablement à raison).

Quinze ans après mon premier contact avec cet anime, (la vache le temps passe tellement vite #paroledevioque) le constat reste le même visuellement. Si les animes ont fait des progrès incroyables en qualité visuelle, si bien que certaines séries ressemblent aujourd’hui à des films d’animation, Gankutsuou reste très beau à voir, même avec des moyens de l’époque. Clairement, c’est l’une des plus belles directions artistiques que j’ai pu vu, avec des environnement oniriques, ces textures et motifs qui semblent vivants, des personnages très travaillés avec chacun une forte identité graphique, une 3D une peu vieillotte mais qui miraculeusement s’intègre bien avec la 2D.

Et la réconciliation avec l’histoire narrée est au rendez-vous. L’idée d’abord de transposer le Comte de Monte Cristo dans un univers space-opera mystique est excellente et fonctionne à merveille. Le choix de passer toute la première partie du livre originale me paraissait risqué, car c’était celle qui m’avait le plus plu durant ma lecture, la seconde m’ayant paru excessivement étirée. Mais cela prend tout son sens afin de créer le mystère autour de Monte Cristo et de faire d’Albert plus ou moins un héros de shonen, pour rendre l’histoire plus accrocheuse pour un plus large public. Toute proportion gardée, car ce n’est pas une histoire d’action ni d’aventure pour autant et l’histoire originale ne s’en trouve pas dénaturée pour autant. Car si tout est en effet réinterprété pour une version science-fiction, l’essentiel des moments clefs du roman original sont là. Le caractère des personnages est fidèle, dans leur charisme, leur bassesse, leur sympathie, leur intelligence, leur ignorance… Plus les choses avance, plus les étaux placés par Monte Cristo ça et là se referment sur les personnages qu’il a dans le collimateur. Le suspense était moins prononcé pour moi qui connaissais l’histoire mais j’ai d’autant plus apprécié cette réinterprétation. Les amateurs d’animes apprécieront aussi les clins d’œil à Neon Genesis Evangelion inclus dans cette série, qui conviennent parfaitement à une histoire aussi dramatique.

Bien sûr, je regrette que certains éléments manquent à l’appel comme — sans vous spoiler — la personnalité plus subversive d’Eugénie, le vrai rôle de Noirtier, les liens entre les Morrel et Monte Cristo, un certain personnage qui a tout changé pour Monte Cristo et d’autres éléments. Il était évident qu’une série de vingt quatre épisodes ne pouvait pas tout contenir, et je comprends parfaitement la raison des changements et choix d’éléments écartés de la narration. Ainsi, plutôt que de considérer ces altérations en tant que défauts de l’anime, cela devrait vous intriguer à lire le roman original pour en découvrir davantage . Et comme évoqué précédemment, l’avantage de l’anime est d’être plus synthétique alors que le roman m’avait paru trop long et lassant.

Une sublime redécouverte pour cette série, que l’on peut apprécier aussi bien en ayant lu le roman ou non. Une histoire tragique, pleine de rebondissements, avec de multiples personnages ayant tous un rôle à jouer, du mystère, un Monte Cristo qui étincelle de classe comme jamais. Je ne peux que vous conseiller de vous y immerger.

Hanoko, six épisodes vus, fin Novembre 2008, puis tout revu en 2022

En 2019, cet anime a été adapté en pièce de théâtre.