Mon coloc est une gameuse

Avis

Le jeu vidéo est loin de se résumer à une simple passion en solitaire dans sa chambre, il peut nouer des liens virtuels entre personnes et se transformer en belles rencontres réelles. C’est ce que ce manga nous raconte, avec ces deux jeunes gens réunis autour de leur attrait pour un même jeu, qui les a rassemblés indirectement sous un même toit.

L’histoire démarre de manière amusante mais peu crédible. Il est étonnant que Takumi ne rencontre pas Miyako préalablement à son emménagement, rien que pour signer le bail avant et établir ensemble les modalités de leur colocation (à moins qu’ils aient tout fait officieusement sans contrat). Et même sans cette étape, j’imagine mal comment on peut accueillir un mai de jeu chez soi sans même connaître sa vraie identité. M’enfin, je m’encombre avec ces considérations administratives formelles, passons.

Mon coloc est une gameuse nous raconte une nouvelle vie en commun pour deux personnes que tout oppose radicalement, dans leur allure et leur caractère, mais qui se sont rapprochés sur leur passion vidéoludique. Takumi, qui n’a aucune expérience avec la gente féminine, s’imagine tout et n’importe quoi sur Miyako, se fondant sur ce qu’il a pu voir en fiction et les clichés qu’il avait en tête. Mais celle-ci brisera un à un ses a priori, lui montrant qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Le manga est très réussi pour sa simplicité, le côté assez humain et authentique des personnages et son humour qui fait passer un bon moment. On a envie de continuer à les voir évoluer à la fois parallèlement et ensemble, ainsi qu’avec leur guilde en ligne.

De plus, le manga met en scène de nombreuses sessions vidéoludiques qu’ils se font, présentant les aspects sociaux et amicaux des MMORPG. On n’en découvre pas le scenario et on ne voit pas (encore ?) de gros combats, mais l’immersion reste bonne, et je suis aussi curieuse de voir ce que le manga aura à nous raconter d’autre à ce sujet. C’est aussi un gros coup de pub pour la saga des Dragon Quest, directement citée donc étant donné que le manga est édité par le même éditeur que les jeux. La question du droit d’auteur ne se posait donc pas puisque ce projet de manga a été vraisemblablement réalisé en partenariat.

Le dessin est très chouette, maîtrisé, pétillant et sobre. On sent que l’autrice a des inspirations diverses, à la fois shonen romantique, shojo, seinen et josei, et le tout fonctionne très bien. Cela permet au manga de potentiellement accrocher visuellement un très large public.

Un manga très fun avec deux héros très vite attachants et une bonne alternance entre scènes de la vie réelle et moments de jeu vidéo !

Hanoko, un tome lu, le 30/03/2022