Sin semillas

Avis

Le livre commence par une introduction historique sur la ville de Jinmachi depuis la seconde guerre mondiale, avant d’embrayer sur la présentation de l’histoire et des éléments déclencheurs de l’intrigue. Pour ensuite bifurquer sur les nombreux personnages et leur quotidien.

Le roman s’avérait des plus intriguants au début. L’historique offre une vision très intéressant d’une ville du Japon et des enjeux loin du simple nationalisme. Ensuite, la mise en place de l’intrigue se passant dans le présent se montre dense et diverse, nous intéressant sur plusieurs sujets. Interviennent alors en alternance une foule de personnages, dont on découvre l’histoire et la personnalité pour chacun, à chaque fois avec un point de vue interne pour faire nous plonger dans la psychologie de tous. J’avais donc hâte de voir comment tout ce petit monde allait avoir son rôle à jouer et cela me rappelait agréablement des séries comme Durarara.

C’est ensuite le côté totalement irrévérencieux, sordide voire pornographique qui nous saisit, certains passages brut de décoffrage montrant bien que c’est à réserver à un public adulte assurément. De plus, l’auteur narre le fait de sorte à nous faire ressentir combien il est anodin pour les personnages de se comporter ainsi, pour ceux qui commettent leurs méfaits allègrement. Il y avait donc tout pour nous accrocher, si on aime le genre.

Et puis les pages s’enchaînent, épaisses comme du papier à cigarette, qui correspond finalement assez bien au côté dépravé de certains personnages. Elles défilent, on s’enfonce de plus en plus dans les tracas personnels de chaque personnage. On jongle entre eux, l’auteur nous fait de longs rappel sur le parcours et leur mentalité à chaque, me faisant un peu penser aux épopées classiques japonaises que me décrivait ma coéquipière Bifukumon-In où chaque nouveau personnage, avant quelque action accomplie, voyait son pedigree décliné en long en large et en travers, parfois même sur plusieurs pages. À un point que l’intrigue de départ disparaît presque totalement, on se perd entre les personnages malgré en annexe un rappel de qui est qui. Mon intérêt s’est totalement dissipé et les très brefs rappels à l’intrigue de départ se noient dans des péripéties parallèles avec tous ces personnages partant un peu dans tous les sens. D’autant que je ne suis attachée à aucun d’entre eux, cela devenait compliqué de continuer. Tant est si bien que j’ai eu l’impression que l’auteur écrivait un peu au pif au gré de ce qui lui passait par la tête. J’ai lutté pour arriver au bout, lisant parfois en diagonale sans même sentir de manque, sans trouver quoi que ce soit qui remonte la pente. Sans doute était-je déjà trop larguée et blasée, même plus vraiment touchée par certaines scènes dures, à part peut-être le sort des Tamiya. Je suis arrivée sur la fin avec un sentiment à la fois de saturation et d’être restée sur ma faim.

Je comprends que ce livre ait pu plaire, cependant ses innombrables divagations s’étalant sur tant de pages risquent d’en rebuter plus d’un et d’une.

Hanoko, le 18/02/2023