Goal !

Avis

Antoine Griezmann qu’on ne présente plus, s’est lancé ces dernières années à livrer des récits de sa vie et de son parcours de footballeur. Commençant par des romans, il passe maintenant au format manga. Manifestemment il s’agit ici de l’adaptation de la série de roman éponyme écrite avec Olivia Dieuleveult, visiblement aussi destinée à un public jeune. Quant au scénariste Hellef Bay et au dessinateur Law (assisté de Airakaz), je n’ai trouvé aucune information à leur sujet. Manga-News affirme que Hellef Bay serait aussi LF Bollée, mais n’ayant trouvé aucune source corroborant cette information (pas improbable cela dit), je laisse de ça côté.

Le manga commence sur la famille de notre héros en joie lors de la coupe du monde de 1998, de quoi nous rappeler des souvenirs d’enfance ou de jeunesse mythiques (désolée pour les mouflets qui n’étaient pas nés </modevieilleschnoque>). Une bonne idée comme introduction avant de passer au cœur de l’histoire. Le scenario s’apparente à une histoire classique de shonen, où l’on suit un héros passionné par un sport et qui aspire à pratiquer à haut niveau. Des embûches sur son parcours lui compliqueront la tâche mais il pourra compter sur le soutien de ses sidekicks  ;). Il aura aussi des rivaux un peu mesquins à affronter, participera à des matches contre d’autres clubs… Pas donc de club de lycée ou de collège comme dans les mangas homologues japonais, mais carrément une ambition mondiale visée. Cette variante inhérente au parcours d’Antoine Griezmann (où se situe la fiction et où se situe la réalité, je laisse aux spécialistes le soin de répondre, je me prononce surtout sur l’intérêt scénaristique  ;) ) donne une dimension intéressante au genre du manga sportif. De plus, le fait que tout se fonde sur un vrai footballeur peut d’autant plus inciter à se mettre à ce sport (ou un autre si l’œuvre traitait d’une autre personnalité sportive). Après, le scenario reste pour le moment gentillet, destiné a priori à un public jeune, mais on est quand même curieux de voir comment cela évoluera.

Côté dessin en revanche, c’est là que ça devient problématique. Dans l’optique d’être équitable, le dessinateur semble avoir un niveau de dessin correct, avec des personnages bien proportionnés, pas de visage de traviole ni d’anatomie ratées. De plus, le character design demeure sympathique, les personnages sont bien travaillés, adultes comme enfants. En revanche On a l’impression qu’il a feuilleté un manuel aléatoire de manga bas de gamme réalisé par des occidentaux, qu’il a chopé deux ou trois technique qu’il réapplique à la va-vite pour donner l’illusion d’un vrai manga. C’est tellement plat, sans relief, sans vie et dépouillé au possible. Ces lignes épurées à l’extrême pour les personnages et l’absence de tout volume aurait pu rappeler le style par exemple de KUMETA Kohji mais ici, il nous donne presque l’impression de voir des pictogrammes mis en cases. Les découpages de pages sont plan-plan et les points de vue et mises en scène bof bof. Le travail des décors, déjà très peu présent, se révèle médiocre et torché, ressemblant tout au mieux à des pièces de maisons de Monopoly. Le dynamisme est très mal rendu, il ne suffit pas de tracer des lignes de mouvements à tout bout de champ pour nous faire ressentir la vitesse des personnages, cela passe tout autant par les corps, ici très rigides. Clairement, on est loin d’un Tony Valente, Shonen ou même maintenant Reno Lemaire (pour citer des dessinateurs français de mangas qui s’en sortent très bien). Toutefois, on sent que le dessin s’améliore légèrement au fil du tome un et la couverture du tome 3 a l’air meilleur, mieux travaillée, avec des personnages plus vivaces et plus de détail. Là aussi donc on peut espérer une bonne progression.

Un premier tome qui se laisse lire, mais il a encore du chemin à parcourir pour devenir vraiment prenant, notamment concernant le dessin.

Hanoko, tome un lu, le 23/04/2021