Street Fighter 6

Test

Street Fighter est pour moi une sorte de madeleine de Proust. Cela me rappelle ma jeunesse où je me réveillais tôt le matin pour brancher la Megadrive de mon frère et jouer à Street Fighters 2 Turbo avant qu’il se lève, ou le championnat que je faisais chaque jour en rentrant de l’école sur ma propre SNES avant d’aller jouer au foot dehors, ou encore le temps que je passais le soir, manette en main et console éteinte, à répéter les combinaisons de touche pour exécuter les coups spéciaux. Beaucoup de bons souvenirs sur cette version, et puis le temps a passé. Le renouveau de la série s’est fait avec l’arrivée du 4ème opus. Graphiquement, ça claquait, les effets visuels à base d’encre étaient stylés. Bref, un excellent opus. Et puis le 5ème, qui a été décevant à bien des égards, notamment dans le nombre de mode de jeu disponible à la sortie.

Voyons ce que nous réserve ce 6ème opus. Sera-t-il à la hauteur de la série de manière générale ? Saura-t-il se renouveler ? Nous laissera-t-il un goût d’inachevé ? Voyons cela de suite.

Le premier élément qui saute aux yeux est évidemment les graphismes. C’est vraiment très joli. Leur moteur graphique claque. L’effet d’encre est toujours présent, un peu plus discret et plus coloré. Il n’y a plus grand-chose à dire à ce niveau. Le RE Engine fait des merveilles ! Les animations ne sont pas en reste. Les personnages bougent bien et sont très expressifs.

Le roster est assez fourni pour la sortie du jeu. Il y a 18 personnages jouables :

• Les historiques : Ryu, Ken, Chun-Li, Guile, Zangief, E. Honda, Blanka, Dhalsim
• Les connus : Cammy, Juri, Dee Jay, Luke
• Les nouveaux : Lily, Jamie, Kimberly, Manon, Marisa, JP

Il y en a vraiment pour tous les goûts. C’est plaisant de retrouver des têtes connues, d’autant plus qu’un travail sur le design a été fait. Par exemple, Blanka fait plus primate qu’auparavant, Ken porte une veste déchirée etc. C’est toujours sympa de voir ces changements même si c’est sûr que ça ne plaira pas à tout le monde.

Concernant les nouveaux personnages, il y en a aussi pour tous les goûts. Par exemple, Marisa est une gladiatrice brutasse qui aime faire parler ses muscles, tandis que JP est un sorcier, son design rappelant Saroumane interprété par Christopher Lee mais dans une tenue moderne.

Certes, il manque pour l’instant des personnages emblématiques, ce qui peut être un peu frustrant (Akuma me manque), mais ce n’est pas si mal pour commencer et puis j’imagine que le roster sera agrandi dans le futur.

Street Fighter 6 est moins avare en termes de modes de jeu. Ils sont classés en 3 catégories : Fighting Ground, World Tour et Battle hub. Décortiquons-les quelque peu.

Le Fighting Ground réunit les principaux modes de combat :

• Arcade : Il est possible de participer à un tournoi scénarisé où on en apprendre davantage sur l’histoire du personnage sélectionné. C’est pas fou, mais c’est présent et c’est cool. Les niveaux intermédiaires comme la destruction de voiture sont présents.
• Combats Extrêmes : C’est comme du versus mais en paramétrant quelques règles et obstacles. Par exemple, il est possible de combattre avec la règle « Jeux de rôle » avec l’obstacle « Encierro ». Concrètement, il va falloir réussir une série d’action comme effectuer une attaque sautée par exemple, tout en esquivant un taureau qui nous fonce dessus par intermittence, taureau qui fait très mal d’ailleurs.
• Versus : Classiquement du 1 vs 1 et en team. J’avoue ne pas avoir testé en team.
• Pratique : Ici, c’est l’entrainement, soit libre, soit défi qui permet de travailler les combos qui ne sont pas évidents à sortir en classique. C’est un passage obligatoire si on veut devenir invincible.

Le World Tour est un nouveau mode de jeu solo sauce RPG. Ici, il est question de créer son avatar, puis lui faire vivre une aventure dans MetroCity. Je trouve ce mode plutôt cool. Je vous explique pourquoi. Notre personnage va parcourir MetroCity, qui est une sorte de mini open-world un peu comme Yakuza. On y rencontre des maîtres qui nous enseignent leur style de combat et leurs techniques. Ces maîtres sont le roster de jeu original. Aussi, on peut défier la plupart des PNJ que l’on croise. Au terme des affrontements, notre personnage gagne de l’expérience, des niveaux et des points de compétences. Ces points permettent de booster ses stats notamment. En plus de suivre une histoire, on peut aussi effectuer des quêtes annexes. C’est un bon moyen de découvrir Street Fighter pour les novices. MetroCity pullule de référence à Final Fight d’ailleurs. Par exemple, le maire de la ville est Haggar.

En parlant d’accessibilité pour les novices, les commandes de combats ont quelque peu changé. Pour être plus précis, il est possible de choisir entre classique et moderne.

• Le mode classique porte bien son nom. Il va falloir enchainer les quarts de tour avant et autres avants-arrières etc. pour sortir les coups.
• Le mode moderne permet d’enchainer les coups et combos bien plus facilement.

L’intérêt de ce choix de mode permet à tout un chacun d’apprécier le jeu. J’ai pu faire des sessions de jeux avec une débutante et force est de constater que ça a plus et a équilibré les joutes. Tout le monde y trouve son compte.

Enfin, il y a le Battle Hub qui permet d’affronter des joueurs en ligne, dans des parties classées ou non. Ici, il vaut mieux avoir une bonne connexion Internet pour en profiter dans de bonnes conditions. Je ne suis pas trop fan de joute en ligne. Je ne suis pas assez bon pour apprécier je pense. Pour autant, ça peut être intéressant d’affronter des joueurs en ligne afin de se donner une idée de combos, voir comment peut se jouer tel personnage etc.

Pour terminer, comment ne pas aborder la partie sonore de manière générale ? La bande son est typée Rap. J’avoue que ce n’est pas mon style de prédilection, toutefois cela colle très bien aux combats de rue. Aussi, ce qui me semble une grande nouveauté dans la série est les commentateurs anglais durant les affrontements. Cela donne du punch aux combats.

C’est compliqué de résumer tout ce que propose Street Fighter 6. En plus des modes classiques et de la refonte graphique, il y a les commandes modernes et le World Tour qui permet aux novices de profiter et d’apprécier le jeu, sans léser les puristes. Aussi, la multitude de mode de jeux fait qu’on retourne régulièrement dessus, ne serait-ce que pour faire progresser notre personnage dans le World Tour.

En vrai, à part le manque de certains personnages selon ses goûts, difficile de reprocher quoi que ce soit à Street Fighter 6. Il s’agit probablement d’un des tous meilleurs Street Fighter sortis à ce jour, et même l’un des meilleurs jeux de baston tout court.

Par Seraphim, le 22/06/2023.