Pavillon des hommes (Le)

Intriguée par le visuel, je teste cet anime sans plus me renseigner à son sujet. Et le moins que l’on puisse dire est que de nous avons là une histoire aussi renversante que plausible !

Dans ce Japon féodal uchronique, les femmes, par la force des choses, ont dû prendre le relai des hommes pour diriger le pays. Les hommes, devenus denrée rare à cause d’une terrible épidémie les touchant exclusivement, ne semblent plus que relégués à leur fonction reproductrice sans plus aucun pouvoir de décision. J’ai cru au début que ça allait virer à la Servante Écarlate inverse, mais c’est une autre voie bien moins pessimiste que l’on va emprunter.
Le premier épisode à la longueur d’un film d’animation présente  d’abord le très secret harem dans lequel sont envoyés des hommes pour servir de courtisans. Un milieu semblable à ce que des femmes ont vécu dans la réalité mais ici donc version masculine, on y retrouve des luttes d’influences internes, des intrigues, mais aussi des solidarités. Ensuite arrive la figure forte de la nouvelle Shogun qui entend révolutionner son monde pour redresser le pays, agacée des traditions sans fondements. J’ai hâte également d’en découvrir plus sur la nouvelle économie du pays ainsi que son modèle militaire. On voit que les hommes peuvent toujours pratiquer le kendo, mais qu’en est-il de l’armée.

En ensuite, renversement, retour aux origines de cette crise sans précédant traversée par le pays et comment les autorités de l’époque et le peuple a dû gérer ce bouleversement catastrophique. Ce sont de tout nouveau personnages que nous découvrons à suivre pour la série. Leur situation demeure très rude cruelle, mais le ton est toujours juste et l’intrigue intelligemment écrite. Une fois passé arrivé à la seconde moitié, le rythme devient moins soutenu :

Cependant, l’histoire reste intéressante à suivre. J’aime beaucoup le ton très équilibré qu’adopte la série, on aurait pu croire que l’histoire se serait dirigée par un féminisme un peu caricatural mais il n’en sera rien. La vision narrée reste profondément ancrée dans la mentalité japonaise et les mœurs de l’époque, malgré quelques chamboulements forcés. Malgré les quelques passages dédiés aux Kanbara, il manque toutefois à l’anime une vision plus globale de la situation du pays, garnies d’intrigues politiques au-delà du pavillon, mais en si peu d’épisode, c’était compliqué d’en faire plus.

Visuellement, l’épisode pilote est très soigné, le reste de la série un peu moins, mais l’anime reste plutôt beau dans l’ensemble.

Bref une série passionnante qui pousse à la réflexion sans imposer de point de vue tranché.

Hanoko, tout vu entre le 1^er novembre 2023 et début janvier 2024