Love Coach Koigakubo-kun

Avis

Une autrice de shōjo romance entame avec ce manga sa transition vers les josei. Nous serons un peu entre les deux pour cet exercice, à l’image de la démarche de la mangaka.

L’histoire met en scène une femme, quasi-trentenaire, qui n’a jamais connu l’amour et qui se contente largement de sa vie de gamer en dehors du travail. Mais son train-train quotidien va dérailler quand déboule dans sa vie un jeune homme séducteur qui lui propose de lui enseigner les relations amoureuses pour être prête à l’avenir. Le côté plus mûr, moins pure romance est assez sympa. Pour les brefs moments de tranche de vie, le manga est assez rigolo à suivre, avec l’équipe d’Eiko qui semble haute en couleur et aussi les quelques passages évoquant la passion d’Eiko pour le jeu vidéo. Vous vous en doutez toutefois, les vieilles habitudes des clichés shōjo romance reviennent au galop, et tout ça ne sert qu’à mettre en scène la relation entre les deux protagonistes.

Et là on en revient à tous les stéréotypes du genre. une héroïne coincée, à première vue quelconque, qui n’a jamais eu de succès avec les garçons. Tout à coup sana crier, un beau gosse de service déboule dans sa vie pour lui faire chavirer le cœur. Au début il joue avec elle (petit manège auquel elle consent assez vite), mais nul doute que les choses iront au-delà. Bref une histoire qui s’annonce à l’eau-de-rose comme la plupart, malgré un contexte de départ plus sympa.

Je pourrais au moins reconnaître au manga qu’il ne va pas dans la caricature otaku concernant Eiko et les jeux vidéo, pour lesquels elle se passionne vraiment, n’étant pas simplement une échappatoire pur combler son manque affectif. Néanmoins, pour le moment je trouve Koigakumo totalement insipide, très probablement en raison de son rôle des plus bateau.

Tout comme pour le scenario, le dessin reste entre du shōjo et du josei. J’ai cru à la couverture que nous aurions encore deux lycéens tourtereaux, ce qui m’a surprise en lisant les pages. Le dessin de l’autrice représentant les adultes est plutôt réussi et le manga est sympa à lire, l’héroïne s’avère plutôt attachante. En revanche, selon les situations, on ne reconnaît plus du tout Eiko qui redevient un cliché de character design de fille de manga shōjo, à l’instar de l’illustration de couverture. Cela se joue à pas grand-chose, mais il faut que la mangaka parvienne à garder sa constance. Cela mis à part, le niveau est correct.

Un niveau moyen–bien pour ce début, qui donne quand même un tout petit peu de lire la suite.

Hanoko, un tome lu le 07/03/2024