Quotidien d'une épée maudite (Le)

Avis

Elle n’a d’épée que le manche ! Une fillette trouve un jour une épée dite maudite et réussit à forcer son frère à la laisser vivre dans leur maison. Oui car l’arme est bien vivante, elle tchatche et fait preuve de pouvoirs destructeurs colossaux, mais elle cache également d’autres compétences. Dans un monde de fantasy où la télécommunication s’est développée avec les smartphones, forcément, tout ça ne passera pas inaperçu.

Le concept du manga demeure amusant et chaque page contient son lot de farces en tout genre, parodiant allègrement le genre de la fantasy. Monica est toute fofolle tandis que Lucas représente la raison et indirectement une point de vue de lecteur incrédule face à ce qu’il se passe. D’ailleurs, les réactions de Lucas forcent souvent un peu notre interprétation pour susciter plus facilement notre adhésion à certains ressorts comiques, pourtant bien visibles. Toutefois, ayant déjà lu deux autres mangas de l’auteur qui se plaçaient dans le même registre, cette troisième œuvre n’avait pas tellement de quoi me surprendre, le type d’humour demeurant peu différent de ce que l’auteur a pu faire. Ainsi, même si le manga reste bon en principe, en pratique je me suis un peu ennuyée à le lire par manque de surprise. L’auteur précise en postface du tome 1 qu’il s’agit de son premier manga humoristique, ce qui expliquerait une formule pas encore tout à fait au point. Néanmoins, son autre manga Monster X Monster est sorti bien avant. À moins que le Quotidien d’une épée maudite soit sorti antérieurement à sa parution officielle, sous forme de doujinshi.

Il en va de même pour l’univers graphique. On retrouve cette patte bien reconnaissable de l’auteur, alliant dessin ultra fin et détaillé à tout point de vue, personnages, décors, objets, etc. au contraste de situation avec toutes les blagues. Mais là aussi, connaissant la recette, j’ai moins apprécié que pour ses autres mangas. D’autant que je peux constater que l’auteur a tendance à dessiner des personnages humains au visage trop similaire, en particulier les filles. Je note également qu’il ne sait pas trop dessiner les enfants, pour Monica, on croirait une adolescente dont il aurait juste réduit maladroitement toutes les proportions pour la faire paraître plus jeune. Cela m’a frappée en particulier sur l’illustration de la couverture du tome 1 où Monica ne paraît pas vraiment plus jeune que Reeline, juste bizarrement proportionnée avec sa tête énorme et ses bras et buste courts. Mais ce n’est qu’un détail, le manga reste globalement très bien dessiné.

Avec ce manga, on a du Tobita dans la veine de ce qu’il a pu déjà proposer, mais un peu moins bon sur tous les plans. Si je découvrais cet auteur, peut-être aurais-je davantage apprécié la lecture. Mais je reste mitigée pour le moment. À voir si la suite s’améliore, avec l’intrigue qui va semble-t-il s’étoffer.

Hanoko, un tome lu, le 06/06/2023