Last Mission : PK Killer

Avis

Un garçon avait des étoiles plein les yeux quand il lisait des aventures de marchands explorateurs. Une fois plus grand, il pense vivre son excitante épopée à travers un jeu vidéo mais c’est la douche froide : il s’investit à fond dans un RPG proposant de jouer des marchands, tout ça pour se rendre compte que ceux-ci sont traités en parasites dans ce jeu. Dépité, il veut faire une dernière mission avant de tout plaquer, et il va découvrir un phénomène insoupçonné qui va relancer du tout au tout son intérêt pour le jeu.

Tel un Naofumi de The Rising of the Shield Hero, Nishiki est méprisé pour la classe de son personnage. Amer et désenchanté, perdre sa seule passion et ses illusions d’enfant est un coup dur pour lui. Le caractère du personnage demeure relativement bien dépeint, on compatit avec lui, d’autant qu’il ne montre guère d’enthousiasme pour quoi que ce soit d’autres, ni dans sa vie privée ni dans son travail — cela fait d’ailleurs du bien de lire un peu autre chose qu’un isekai et de voir le protagoniste aussi dans sa vie hors jeu vidéo. Cependant, on reste dans le schéma classique du anti-héros qui va développer un grand pouvoir inconnu qui va chambouler la donne pour lui. Son fonctionnement a l’air toutefois intéressant et je suis curieuse de le voir davantage expliqué par la suite. En revanche, étant donné que le manga est très court, je me demande bien quelle sera l’intrigue générale, déclinée en seulement trois tomes. D’autant qu’au niveau des autres personnages, pour le moment rien de folichon n’est proposé. L’illustration de début nous montre un futur harem féminin, comme d’habitude pour le genre, je ne comprends plus cette manie à terme, d'autant plus pour un manga comme celui-ci qui ne se dirige pas du tout vers du coquin a priori.

Concernant le dessin, j’étais au début rebutée par la patte de l’auteur, dessinant des visages ultras ronds et limite chibi pour des personnages censés être adultes. À commencer par le héros qui a une bouille de gamin de douze ans alors qu’il est adulte et salaryman. Au premier regard, le niveau ne semble pas excellent. Néanmoins, l’auteur déploie bien d’autres compétences quand on en vient aux combats. Ils sont ultra dynamiques et incisifs, avec des perspectives et points de vue hyper étirés et déformés mais toujours lisibles. En outre, les expressions féroces du regard des personnages sont très bien rendues, on sent les tripes qu’y met l’auteur et je dois préciser que c’est quelque chose que j’aime beaucoup en général. J’attends de voir aussi si on aura droit à quelques décors plus détaillés par la suite, via les explorations du héros.

Un titre plutôt honnête dans l'ensemble, mais je reste sceptique sur son potentiel pour la suite, étant donné qu'il se termine en trois tomes. En tout cas, si vous aimez les histoires du genre, je ne peux que vous conseiller de poursuivre avec Yureka.

Hanoko, un tome lu le 07/03/2023