2.5 Dimensional Seduction

Avis

Un otaku résolu à la solitude de pratiquer sa passion sans personne avec qui la partager, se retrouve un jour affublé d’une complice inattendue : une fille de son lycée ultra mignonne et bien gaulée, qui a les mêmes goûts que lui. Et elle a porté cette passion dans une autre dimension : celle du cosplay.

Dans cette comédie romantique, on va passer par tous les poncifs du genre shōnen romantique ecchi. Fille qui se dénude, héros qui va à de multiples reprises par maladresse random tripoter ses seins, chuter le pif sur ses fesses, et compagnie. Ce sera même puissance 2 (et demi ?) puisque Lylysa en rajoute en posant de manière aguicheuse sous tous les angles dans son costume, devant un garçon qui était alors un parfait inconnu. Elle feint une gêne, qui ne l’empêche pourtant pas de se déshabiller devant lui. Et pour bien compléter le tableau, une deuxième fille arrive, la copine d’enfance, amoureuse du héros, qui lui fait du rentre-dedans mais lui ne voit absolument rien. Bref, un scenario navrant.

Quant à la présentation de la pratique du cosplay, ce manga en dépeint une facette typiquement japonaise, très axée sur l’idolâtrie, le fan service, et les filles mignonnes et sexy. Pratiquant le cosplay moi-même, je ne nie pas que ce pan existe, pas seulement au Japon, mais il demeure une fraction pas la plus représentative de ce loisir. Alors, ce manga se rattrape un peu au cours de quelques rares pages, où Lylysa parle de fabrication de costume (ce qui est au départ le cœur du cosplay, même si beaucoup les achètent tout faits maintenant). Et découvrir le fonctionnement des conventions japonaises de cosplayers demeure intéressant. De plus, l’auteur met en valeur le côté communautaire et bienveillant du milieu (qui comporte aussi son lot de drama vu que c’est un petit monde mais c'est important de prôner ses bons côtés), quand Lylysa rencontre d’autres cosplayers.
Cependant, j’attends quand même de voir si le cosplay sera présenté sous un autre angle que le fan service, qui plus est exclusivement féminin, alors que c’est un loisir pour tout le monde, fait pour s’amuser et pas seulement vendre des clichés aguicheurs. Est-ce qu’Okumura se cosplayera en Ashford par exemple ? Est-ce que le manga mettra en scène des personnes avec d’autres morphologies ? Est-ce qu’il montrera des costumes juste rigolos ou bien restera-t-il cantonné au cosplay sexy ?

Le dessin est assez bon dans l’ensemble, coquin comme il faut pour illustrer l’humour potache petite culotte, et ultra soigné pour les filles. Cependant, on ne manquera pas d’observer combien Lylysa et Mikari sont identiques en terme de character design, seule la coiffure et la taille de nibards change, ce qui apparaît particulièrement flagrant quand dans le tome 2, Mikari essaye le costume de Liliel.

Une romance qui s’annonce au ras des pâquerettes, mais qui n’est pas si catastrophique pour dépeindre les otakus et les cosplayers. Si vous aimez le genre ecchi, vous y trouverez votre compte ici, voire un peu plus.

Hanoko, deux tomes lus reçus en service de presse, le 29/08/2024