Outsiders

Avis

Deux créatures de la nuit perpétuent une éternelle guerre ancestrale qui a ravagé leur clan respectif. Une jeune fille au grand sens de la justice veut les en empêcher car ils causent des ravages et des victimes collatérales, mais elle va se questionner sur eux deux.

Concrètement, le début de cette histoire demeure inconsistant. Traitant d’un thème des plus rebattus, les vampires et les loups garous, on sent bien que l’autrice, le précisant elle-même en interview, exprimait sa passion pour les Twilight via le schéma nana entourée de deux humains fantastiques séduisants.

On commence l’histoire en suivant cette minette invraisemblablement agile, qui va se fourrer dans la mouise au début contre son gré, mais qui va plus ou moins continuer d’elle-même. Une manière assez artificielle de la placer au cœur d’une intrigue où elle n’a a priori rien à faire. Une héroïne pas crédible donc. Face à elle, un vampire, un loup garou qui se mettent sur la tronche pour le principe et qui, deux secondes après, font presque ami-ami. Même si leur pseudo combat à mort trouve sa justification, il n’empêche que le scenario paraît un peu bidon au début. L’héroïne, bien qu’elle se veuille énergique et agissante, fait un peu potiche, juste pour le fan service d’une donzelle entourée d’ikemens. Enfin heureusement, il n’y a pas débordement d’émotions comme dans un shojo de base, c’est déjà ça. Et on sent que l’autrice ne veut pas que ses personnages soient caricaturaux.

Puis au fur et à mesure, on part un peu sur un autre sujet en abordant les clans vassaux de vampires et de loups garous dont ils ont en partie la responsabilité. Le manga commence à devenir un peu intéressant. L’autrice tâtonne sûrement et se cherche car au départ, elle n’avait pas prévu l’histoire pour durer dans le temps donc j’imagine qu’elle a dû changer un peu direction. Nous verrons bien ce que cela donne.

Côté dessin, au début on sent une certaine maladresse dans sa manière de construire ses pages et narrer l’action. Les poses des personnages, les points de vue, l’enchaînement des scènes, mais aussi parfois les anatomies, témoignent un certain manque de maîtrise typique des dessinatrices originellement plus illustratrices que mangaka. On voit bien qu’elle a un bon bagage en illustration, car elle sait créer des ambiances et elle apporte beaucoup de soin à ses dessins. Fort heureusement, elle évolue positivement au cours de ce premier tome et sa narration s’améliore vraiment, tout en gardant et peaufinant bien sûr sa qualité de dessin initiale. Les combats restent encore un peu malhabiles et pas clairs dans leur mise en scène, mais on suit à peu près. Et je ne commettrai pas l’affront d’argumenter que "c’est déjà pas mal pour du shojo", puisque l’autrice aspire à ne pas se cantonner à un genre, donc elle va probablement progresser aussi sur la question. En tous les cas, le dessin demeure beau dans l’ensemble.

Si je ne suis pas emballée par ce premier tome, il y a du potentiel pour que ça devienne une bonne série.

Hanoko, un tome lu le 10/03/2021