Double Je

Avis

Nobara est comme biens des adolescentes en quête d’affirmation de soi et de rejet de l’autorité parentale. Sa jumelle Kotori, plus sage, essaye de la pondérer. Les deux sœurs, qui s’entendent bien et vivent dans un foyer heureux, vont connaître une descente aux enfers.

Le premier tome sert d’introduction à ce que sera l’histoire, où Nobara s’efforcera d’expier sa faute et supporte la culpabilité qu’elle ressent concernant le malheur de sa famille. Comme les choses ne font qu’empirer, le tome demeure très larmoyant malgré quelques moments légers et amusants, mais il permet d’amener un scenario qui s’annoncera assez intéressant. C’est en outre plaisant de voir des autrices de shojo proposer autre chose que de banales amourettes de lycéens. Les personnages, même si je ne me suis pas spécialement attachée à eux, demeurent cohérents et crédibles. Toutefois, je reste dubitative quant au fait que Natsuko ne reconnaisse jamais Nobara quand elle se fait passer pour Kotori (je ne spoile pas, on voit ça dès le premier chapitre). Yûwa la reconnaît, mais la mère non. Bon.

Le dessin, de bonne qualité dans l’ensemble, demeure d’ailleurs typiquement shojo, avec ses personnages ronds aux grands yeux, ces multiples trames d’ambiance. De quoi encore mieux cacher son jeu. Je me demande d’ailleurs si l’autrice ne fait pas aussi un clin d’œil au manga Life, car, en plus du côté dramatique, le style de la couverture du premier tome rappelle beaucoup celui des tomes de Life, (surtout leur deuxième moitié). De plus, le manga se nomme "Inochi" en japonais, ce qui signifie "la vie".

Un bon début pour ce manga, en attendant de voir la suite. Et je suis aussi curieuse de lire l’autre manga de cette autrice, Daisy, parlant de jeunesse après la catastrophe de Fukushima. Dans la même veine, vous pouvez aussi essayer Anonyme !.

Hanoko, un tome lu le 30/05/2020