Bad Boyfriend

Une première de la classe et un fils de yakuza, ça peut matcher? Dans Bad Boyfriend, oui complètement. Un manga qui réunit une grande partie de ce que je déteste dans le Shôjo de romance de lycéens.  

Globalement, comme tous les autres mangas de Saki Aikawa que j'ai lus, on retrouve ce genre d'histoire bourrée de clichés, un scenario niais et culcul-la-praline, des rebondissements à deux balles que l'on voit arriver à des kilomètres, des personnages présentés comme le centre du monde, etc.
Cette fois il ne s'agira pas d'un garçon qui agit comme un voyou mais qui a bon coeur au fond mais nous aurons quand même cette satanée habitude d'édulcorer la réalité de la situation de personnes de milieux sociaux ou personnalité difficiles. Là en l'occurrence, on a l'impression que la famille de yakuza de Kagura est juste une bande de joyeux lurons et non pas des gens vraiment issus de la pègre et les activités illégales associées. Additionné à notre romance à l'eau de rose, cela nous fait un manga gentillet avec des personnages bisounours malgré une volonté d'ajouter un peu de sérieux avec l'allusion au trafic de drogue. En effet, Bad Boyfriend comporte quelques scènes où les héros seront pris dans des traquenards avec des yakuza d'autres clans qui empiètent sur le territoire des Kagura. D'ailleurs, l'un d'eux prononcera l'une des rares paroles réalistes du manga « un yakuza qui défend le bien ça n'existe pas, aux yeux du monde nous sommes tous dans le même sac ». Une réplique dite à la volée qui restera sans réelle portée car le manga ne s'encombre pas de traiter réellement cette thématique.
Dans cette optique de romance à mi-chemin entre la vie normale et le milieu de la mafia, on notera la présence de quelques scènes d'action qui sont plutôt bien faites pour du Shôjo. Ce qui m'amène à relever encore une fois le seul vrai point positif du manga: sa qualité de dessin. C'est détaillé, bien dessiné, joliment tramé. On a un très bon équilibre avec les codes graphiques des Shôjo et le travail conséquent fourni sur les décors, ce qui contribue bien à remettre dans l'ambiance à la fois romantique et des yakuza. Une qualité rare pour du Shôjo du genre.
En revanche, un défaut récurrent dans presque tous les mangas de l'auteur: des héros qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Pourquoi diable faire des personnages principaux si identiques? Ce n'est guère un problème d'imagination quand on regarde les personnages secondaires qui marquent déjà un peu plus en termes de design. Est-ce un choix délibéré et voulu? Est-ce une volonté imposée par son éditeur(trice)? Ça me dépasse. Et pour l'anecdote, quand j'avais ajouté des wallpapers pour la fiche de Romantic Obsession, je me suis rendu compte en écrivant l'article qui nous concerne ici que j'en avais uploadé un par erreur sur la fiche de Romantic Obsession issu en fait de Bad Boyfriend, c'est dire (je n'avais pas alors prêté attention à la différence de titre en caractères japonais sur les wallpapers). Si un jour Saki Aikawa décide de varier ses héros autrement qu'avec une légère modification de coiffure, ce serait un événement.  

Avec Bad Boyfriend, j'ai l'impression de lire presque les mêmes manga de cette auteure, seul le contexte variant. Mêmes défauts, mêmes qualités. Un produit de consommation à réserver aux fans. Sait-on jamais, peut-être qu'un jour ça changera.
Si vous souhaitez poursuivre dans le genre mais côté Shônen, testez Nisekoi.