Oiseau bleu (L')
Résumé global
Higashimoto Yuki vit heureuse avec Naoki et leur fils Shu de cinq ans. Mais tout s’effondre quand, au retour d’un pique-nique, un accident de la route coute la vie au petit garçon et blesse gravement son mari qui reste dans un coma végétatif. Yuki tente tant bien que mal de faire face à ce bouleversement, s’accrochant à l’espoir que Naoki revienne un jour à lui.
Avis
Attention, sortez les mouchoirs ! Ce manga met en scène le drame d’une famille chez tout semblait aller pour le mieux, jusqu’à ce qu’un tragique accident renverse tout, dans les deux sens du terme.
Forcément, c’est dur, on voit l’héroïne, la seule qui s’en sort sans trop de mal, s’accrocher comme elle peut. Elle commence par être dans le déni de la perte de son fils et occulte totalement le chagrin. Un mécanisme psychologique qui l’empêche de saisir pleinement la situation mais qui la protège d’une peine sans égal. Cependant, le manga montre aussi qu’au plus bas, peuvent naître des espoirs insoupçonnés, aussi maigres soient-ils.
Si le manga ne se résumait qu’à cela, il serait un peu simpliste et facile dans le pathos. Le pauvre petit couple se voit injustement frappé par la malchance, on se dit qu’on cherche un peu à nous apitoyer facilement. Non, son originalité tient à sa structure narrative. En effet, on découvre également l’histoire du père de Naoki, ainsi que d’autres personnages qui gravitent autour de lui. Au début, on se demande le but de ce changement d’ambiance et de protagoniste, mais tout finit par se rejoindre habilement, créant un dénouement assez beau et inattendu. En outre, chose rare, ce manga sensibilise aussi sur la maladie d’Alzheimer, avec justesse, mais sans se vouloir fataliste.
Le type de dessin, mignon et expressif convient à ce type de récit à la doux et triste. Toutefois, je ne suis pas fan du trait de l’auteur, trop vite expédié et peu agréable à regarder. Néanmoins, je salue son travail sur les décors, notamment dans l’usine du chapitre deux, qui est presque vertigineuse. Dans les détails, j’aime beaucoup son choix de commencer, classiquement par des pages couleurs, puis de passer progressivement vers du noir et blanc, retirant une par une les couleurs utilisées entre les cases. Et le noir et blanc aboutit avec l’arrivée à l’hôpital, montrant bien cette disparition de la joie candide des personnages.
Si le début de ce manga semblait du drame facile pour nous tirer une larme, la suite saura davantage nous surprendre et nous toucher. Quant au parallèle établi avec la pièce l'Oiseau Bleu de Maurice Maeterlinck, ne l'ayant pas vue/lue, je ne pourrai vous donner plus de détail.
Hanoko, le 04/03/2020
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