MOL
Résumé global
Un étudiant vit seul entouré de ses poupées. Né après huit filles, dans une famille traditionnelle où la mère devait enfanter jusqu’à avoir au moins un garçon, ses grandes sœurs lui ont mené la vie dure. Depuis lors, il déteste le contact de vraies filles. Un jour, une fille miniature nommée MOL 537 s’introduit chez lui, après s’être évadée d’un laboratoire.
Avis
MOL est l’un des nombreux one-shots dessinés par Okamoto Lynn durant ses débuts professionnels, aux côtés du pilote d’Elfen Lied. Il se trouve que c’est Elfen Lied qui fut retenu pour devenir une série. Ce one-shot sera toutefois republié dans une deuxième édition d’Elfen Lied, ainsi qu’un recueil de one-shots de l’auteur. Mais au vu de son histoire, on est tout à fait dans le même registre que celui du manga phare de l’auteur, il aurait pu être aussi sélectionné.
Le héros est des plus atypiques. Écœuré par les filles IRL à cause de sa famille, il se renferme sur lui-même, adoptant des poupées en guise de compagnie chez lui (il n’a semble-t-il pas non plus d’amis masculins). On est donc loin du geek ikkikomori classique qui collectionne les figurines de personnages de mangas et d‘animes. D’un caractère vraiment antipathique envers ses camarades de fac, sa vie va changer quand il rencontre cette fille de la taille de ses poupées, échappée d’un laboratoire.
Le scenario, qui s’annonce sur les premières pages mignons à la Midori Days, vire très vite au drame. Quand cette jeune fille cobaye, Mol 537, narre son histoire, son récit sonne comme un coup de couperet pour le héros. Même si l’existence d’un être humain miniature aux facultés intellectuelles égales me paraît invraisemblable, surtout dans le cadre d’une histoire de science-fiction parlant d’expériences scientifiques a priori crédibles, cela n’entame pas l’impact du scenario dans son ensemble.
Le dessin de l’auteur manque clairement d’aboutissement et de maturité, mais il me semble ironiquement plus réussi que dans Elfen Lied (la série parue après, pas le pilote original), ce qui est un peu paradoxal, mais peut-être l’auteur a-t-il eu plus le temps de soigner ses dessins sur ce one-shot. Sa patte ressemble à un mix entre Fujishima Kosuke et Akamatsu Ken. La qualité de son trait laisse encore à désirer, mais on sent qu’il met ses tripes pour retransmettre les émotions des personnages.
Un manga peut-être trop court pour être réellement poignant, mais qui ne laisse pas indifférent. Il montre une certaine constance dans les débuts de l’auteur, concernant ses thématiques, mais tout en apportant un angle de vue différent.
Hanoko, le 25/05/2021
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