Meurtres dans le Décagone

Avis

Un bon vieux thriller à l’ancienne, comme le prône l’un des personnages phare de ce manga. Des étudiants passent des vacances sur une île, sur laquelle s’est produit le meurtre d’une famille riche. Amateurs de polars, ils vont eux-mêmes se retrouver les acteurs malgré eux d’un cluedo à taille humaine. Parallèlement, une autre étudiante qui les connaît mène aussi son enquête sur le meurtre de la famille. Tout semble intriqué d’une manière où d’une autre.

Ce thriller démarre dans la plus pure tradition de l’art. On découvre les protagonistes, qui semblent chacun un archétype de personnages, entre le narcissique intello, le petit joyeux lurons, le colérique, la bombasse, la timide… Des profils très marqués et différents pour le narratif de la future affaire qui se profile. Ensuite, s’ajoute une affaire irrésolue de meurtres, qui n’est pas totalement dénués de liens avec nos protagonistes, on l’apprend au fur à mesure du tome 1.

L’originalité repose sur le fait que l’histoire de ne résume pas à ce huis clos sur cette île isolée et narre une enquête en parallèle d’une autre camarade, en ville, qui a reçu une lettre posthume, à moins que… Bref plusieurs acteurs dispersés interviennent dans l’affaire et donnent envie d’en savoir plus.

Pour le moment en revanche, les personnages me laissent un peu de marbre, malgré leur personnalité prononcée. Justement soit parce qu’ils s’annoncent trop caricaturaux (ceux présents sur Tsunojima), soit trop passe-partout (la team Akira). Quand aux trois personnages féminins, pour le moment elles demeurent très effacées. Cependant, je dois bien admettre que celui que je trouve le plus chelou pour le moment est Kiyoshi, le seul qui semble totalement extérieur à toute l’affaire :p

Le manga est magnifiquement illustré par Kiyohara qui maîtrise parfaitement son art. Les personnages, les décors combinant dessin à la main et incrustation de photo, le niveau de détail. C’est beau, presque trop. En effet, il a sublimé la beauté de ses personnages, je ne vois pas trop l’intérêt pour l’histoire d’avoir représenté de tels mannequins, ce qui ne les rend pas très crédibles en tant que purs étudiants. En outre, on sent qu’il a certains types de visage marqués. Par exemple Orczy et Akira ont franchement la même tête. Cela contraste beaucoup avec certains autres personnages plus normaux, on croirait presque qu’ils viendraient d’un manga différent. Ayant déjà lu d’autres mangas de l’auteur, je préférais sa modestie d’avant.

Mais bon, ne nous attardons pas sur ces détails, et voyons ce que ce polar version manga aura dans le ventre !

Hanoko, un tome lu, le 04/10/2023