Junji Ito – Histoires courtes
Résumé global
Mangas
Des millions de solitaires (億万ぼっち (Okuman Bocchi)) [Aussi inclus dans le recueil Rémina : la Planète de l'Enfer]
Michio vit chez ses parents, préférant rester solitaire. Un jour, Horie Natsuko, une ancienne camarade de classe, vient prendre de ses nouvelles. Mais peu à peu, des meurtres en série se produisent en ville, les victimes sont retrouvées mortes liées par des fils de nylon.
La chaise humaine (人間椅子 (Ningen Isu)), d’après l’œuvre éponyme d'Edogawa Ranpo
Une jeune écrivaine entre dans la boutique d’un ébéniste afin de lui commander un fauteuil. Le propriétaire lui narre alors l’histoire de l’un ses fauteuils en réserve, qui a appartenu à la romancière Togawa Yoshiko.
La Vénus invisible (盲点のビーナス (Mouten no Venus)) [Aussi inlcus dans le recueil Tensai-tachi no Kyouen]
Shôno Mariko fait partie de cercle d’ufologie de Nanzan. Réputée pour sa beauté qui a séduit bon nombre de ses membres masculins, depuis peu, elle leur devient invisible dès qu’elle s’approche trop d’eux.
La lécheuse (舐め女 (Name Onna)) (Aussi inclus dans Black Paradox)
Tsuyoshi, fiancé de Miku, meurt peu après qu’une femme inconnue lui ait léché le visage dans la rue. Une équipe de volontaires se met à traquer cette lécheuse, à laquelle se joint Miku, décidée à rendre justice à celui qu’elle aimait.
Le maître Kazuo Umezz et moi (楳図先生と私 (Umezu-sensei to Watashi))
Ito Junji nous raconte comment sa passion pour les mangas d’Umeo Kazuo lui est née dès son enfance et son rapport avec son œuvre une fois devenu adulte.
Un amour inhumain (この世のほかの恋 (Kono Yo no Hoka no Koi)), d’après l’œuvre éponyme d'Edogawa Ranpo
Kyôko entre dans la famille Kadono. Elle découvre toutefois que son nouvel époux lui ment et lui cache son véritable amour pour une autre.
Le professeur Kirida possédé (魅入られた切田教授 (Miirareta Kirida Kyouju))
Hayama Yuho, écrivaine, rentre à la maison familiale en campagne à la recherche d’inspiration pour sa prochaine histoire. Elle découvre dans la bibliothèquela livre le "Journal de la Femme perroquet" écrit par une certaine Hayama Sumika. Elle en entame la lecture, narrant la relation de l’autrice avec le spécialiste en littérature japonaise Kirida Tôgai, qui était son professeur.
Le mystère de la faille d’Amigara (阿彌陀羅断層の怪 (Amigara Dansou no Kai)) (Aussi inclus dans Gyo)
Owaki escalade le mont Amigara, espérant voir l’énorme faille qui y est apparue il y a peu, et rencontre Yoshida, qui s’y rend dans le même but. Sur place, un spectacle les stupéfait : une paroi montagneuse parsemée de trous en forme humaine étudiée par des géologues présents sur place.
La triste histoire d’un père de famille (大黒柱悲話 (Daikokubashira Hiwa)) (Aussi inclus dans Gyo)
Lors d’une pendaison de crémaillère, le père de la famille organisatrice de la fête est retrouvé coincé sous un pilier porteur de la maison.
L’enfant posthume (忘れ形見 (Wasuregatami))
Toyoji, après le décès de sa première épouse Osuzu, épouse sa concubine Omitsu. Mais dix mois après, est retrouvé dans la tombe d’Osuzu un bébé bien vivant et né de celle-ci.
Illustrations
Pin-up:
- "Kirie"
- "Ningen Shikkaku no Onna-tachi"
Gallery:
- "Frankenstein in Innsmouth"
- "Ningen Shikkaku"
- "Uzumaki"
- "Ningen Shikkaku"
Avis
Jusqu’à présent, je n’avais lu que des œuvres périphériques, pas des plus courantes de l’Œuvre de cet auteur. Avec ce recueil, je vais entrer dans le vif du sujet.
Sans prétendre être une spécialiste de l’auteur, ce recueil me semble une bonne porte d’entrée pour découvrir son travail. Il nous fait la démonstration de la créativité de l’auteur, qui nous présente des histoires variées et bien construites, avec à chaque fois des personnages ayant des situations différentes dans divers contextes. Ito Junji nous clame également son amour pour la littérature, en adaptant plusieurs nouvelles d’Edogawa Ranpo et mettant souvent en scène des écrivains comme personnages principaux. Le tout servi avec des dessins d’une grande maîtrise, alliant finesse, détail, beauté et horreur avec brio. Seul petit bémol : une tendance à reproduire le même visage féminin d'un récit à l’autre. L’auteur a un cliché de beauté féminine qu’il répète, sauf quand une histoire comporte plusieurs femmes, là il les différencie.
N’étant pas vraiment amatrice de mangas d’horreur, je ne me suis pas passionnée plus que ça pour cette lecture. D’autant que comme la plupart des recueils de manière générale, le niveau peut-être inégal d’une histoire à l’autre. J’en ai trouvé certaines un peu trop grossières voire kitsch dans leur horreur, comme pour la lécheuse, tandis que d’autres m’ont laissée indifférentes. En revanche, certaines vont révéler des passages bien plus percutants et angoissants, en l’occurrence selon moi, des Millions de solitaires et le mystère de la faille d’Amigara. Toutefois, à défaut de toujours nous faire peur, les histoires comportent leur part de mystère qui vont au moins nous intriguer. Et au milieu de tout ça, un one-shot autobiographique des plus amusants à lire, montrant que l’auteur sait aussi rigoler quand il faut 
Un très bon manga en somme, même s’il ne m’a pas tant marquée que cela.
Hanoko, le 11/11/2022
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