Ikkyu

Avis

Une concubine de l’empereur, pour préserver son fils de complots politique, le fait entrer dans les ordres. Après ces déchirantes séparations, le petit doit s’acclimater à sa sévère nouvelle vie. Résigné, il va tout de même finir par éprouver un intérêt pour cette voie qui lui a été imposée.

Ikkyu, c’est l’occasion de découvrir une tranche d’histoire. Le manga nous replace tout le contexte politique, vis-à-vis des lutte d’influence entre clans, les relations empereur–shogun, les intérêts de chacun, etc. C’est également un portrait détaillé du fonctionnement des temples bouddhiques, différents courants de pensées, la hiérarchisation entre les temples, la spiritualité, mais aussi les facettes plus sombres des moines qui ne sont pas tous de purs ascètes. Le tout est un jargon précis, ainsi que des références historiques. Il est un peu complexe de suivre tout ce qui est expliqué, mais le travail minutieux de contextualisation demeure remarquable.

Au-là de cela, c’est aussi une histoire touchante, avec ses moments de rires, de tristesse mais aussi de rudesse car la vie de petit garçon ne sera pas de tout repose. Il s’efforce de faire fi de son passé, suivant les enseignements de son maître, mais ce passé revient régulièrement frapper à sa porte.

Le manga est servi par un dessin de grande qualité, en particulier sur les décors vraiment splendides. Certaines pages complètes montrant des forêts de bambou sont splendides. Le patte de l’auteur, dessinant des personnages rondouillards, se prête bien au récit à la fois rigolo grâce à la facétie de notre héros et plus tragiques par certaines épreuves qu’il traverse.

Un manga d’une grande richesse donc. Pas forcément le plus haletant ou le plus accessible à un large public (même parmi un lectorat adulte), mais lecture recommandée tout de même.

Hanoko, un tome lu le 22/05/2023