#DRCL – midnight children
Résumé global
À la fin du XIXe siècle, un vaisseau russe embarque des caisses remplies d’une terre à l’odeur pestilentielle. La traversée des océans tourne au cauchemar : disparitions et morts inexpliquées s’enchaînent. Quand le navire arrive à destination en Angleterre, il a tout d’une épave flottante. Alors que la police portuaire se lance à la recherche de survivants, une énorme créature mi-homme mi-loup s’échappe de la cale.
Quelques instants plus tard, dans le cimetière de la ville, Arthur, Quincey, Jo et Mina, quatre élèves du prestigieux établissement scolaire de Whitby assistent à une scène terrifiante : la bête mystérieuse s’en prend à leur camarade Luke. Seule Mina se lance à son sauvetage, faisant fuir cet être menaçant. Cependant, ce n’est que le commencement…
D’après le roman Dracula de Bram Stoker
Avis
Sakamoto récidive en matière de manga ambiance gothique avec cette fois l’adaptation libre de l’une des œuvres les plus célèbres du registre fantastique, Dracula.
L’histoire commence telle une œuvre de Lovecraft (se serait-il inspiré de Dracula, où bien Sakamoto aurait-il pioché dans les deux ? 
), en décrivant l’horrifique et énigmatique voyage du Demeter qui ne sera pas sans rappeler par exemple la nouvelle Le Temple (que l’on peut retrouver dans la version manga du recueil Molosse (Le)). Place ensuite aux personnages principaux de l’histoire, nos cinq jeunes gens, au profil très différent, se fréquentant dans cette école de la haute société.
Le manga insiste sur la dimension littéraire, peu d’adaptions revendiquent explicitement le roman original et son auteur, tant cette œuvre la plus emblématique traitant de vampire fait partie du paysage de la fiction, à un point qu’on pourrait croire qu’elle a inventé cette créature surnaturelle ! On le ressent parfaitement dans la narration éliptique ainsi que dans les parties relatées via les journaux intimes des personnages. Bien que Mina soit la protagoniste, le manga change aussi de point de vue.
Cela entretient d’autant plus le mystère qui nous captive de plus en plus à mesure qu’on avance dans les pages. Qui sont vraiment ces adolescents, comment se sont-ils rapprochés, quels liens implicites entretiennent-ils. Pourquoi donc Mina traîne-t-elle avec ces garçons qui lui crachent au nez ? La clef de toute l’intrigue semble tourner autour de Luke, figure totalement schizophrénique et penchant vers le surnaturel. Tous les éléments fantastiques convergent vers lui ou plutôt vers son alter-ego.
Le mangaka sublime encore plus son art en ajoutant des mises en scène aussi bien oniriques que cauchemardesques, grâce à son dessin toujours plus somptueux que jamais. J’avais adoré l’un de ses précédents mangas, Innocent, on n’est donc pas dépaysés et on entre dans une autre dimension encore. Même si je serais curieuse de le voir avec sa patte actuelle dans un tout autre registre.
Malgré tout, cela n’empêche pas l’auteur d’inclure également quelques autres thématiques plus terre à terre, comme le sexisme et le féminisme, avec le traitement de Mina. On retrouve sa volonté de renverser les stéréotypes de genre, on verra si cela aura un apport concret sur la suite de l’histoire.
Un manga saisissant et envoûtant, tant par son récit relevant presque de l’hallucination que par les planches rivalisant de sublime.
PS : ne lisez pas la biographie de l'auteur sur le site de ki-oon, ça spoile en partie ce manga, sort que j'ai subi pour redétailler la fiche du mangaka en piochant des informations chez eux :'D (j'ai évidemment filtré la chose sur notre fiche de l'auteur , c'est donc safe ici ^^ )
Hanoko, un tome lu le 24/01/2024
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