KIĀROSTAMI Abbās

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Biographie

Abbās Kiārostami (عباس کیارستمی) est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma iranien, ainsi que poète et photographe, né le 22 juin 1940 à Téhéran en Iran et mort le 4 juillet 2016 à Paris.

Intéressé par l’art et le cinéma dès son enfance, il gagne un concours de peinture à dix-huit ans et suit des études à la faculté des beaux-arts de l’université de Téhéran. Il finance une partie de ses études avec un emploi d’agent de la circulation.

Dans les années 1960, Kiarostami travaille dans la publicité comme peintre, concepteur et illustrateur. Il conçoit des affiches et crée des films publicitaires. Entre 1962 et 1966, il tourne environ cent cinquante annonces pour la télévision iranienne. Vers la fin des années 1960, il commence à créer des génériques pour des films (dont Gheysar de Massoud Kimiaei) et à illustrer des livres pour enfants.

En 1969 durant le début la Nouvelle Vague iranienne (courant artistique cinématographique) et sous l’influence de Firuz Shivanlu, Kiarostami participe avec Ebrahim Forouzesh à la création du Kanun, un département réalisation à l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes de Téhéran, qui était à l'origine dédié à la publication de livres pour enfants. Cet institut se destine au départ à orienter la jeunesse iranienne sur la création artistique afin de la détourner de la politique. Le Kanun est alors une des deux structures publiques de production de films en Iran. Kiarostami y réalise un premier court-métrage, Le Pain et la Rue sorti en 1970 au sujet de la confrontation d’un écolier malheureux et d’un chien agressif, réalisé à la demande d'un ami pour son projet de studio de cinéma pour enfants. Le département réalisation, qui permet à Kiarostami de réaliser ses premiers courts métrages, finit par devenir l’un des studios cinématographiques les plus célèbres d’Iran.

Abbas Kiarostami épouse Parvin Amir-Gholi en 1969, ils auront deux enfants, Ahmad, né en 1971, et en 1978 Bahman (qui deviendra lui-même réalisateur et cinéaste), et divorcent en 1982.

Il continue avec plusieurs autres courts-métrages, il réalise son premier long métrage en 1977, Le Rapport qui cristallise le style du réalisateur, empreint de réalisme et de simplicité diégétique, et qui témoigne aussi de son goût pour les voyages, aussi bien matériels que spirituels.

Après la révolution en 1979, l’État iranien cherche à islamiser l’ordre social. Kiarostami reste en Iran — contrairement à certains autres réalisateurs iraniens qui s’enfuient en Occident —, considérant cette décision comme l’une des plus importantes de sa carrière et estimant qu’il ne peut faire fructifier son savoir-faire à l’étranger. Au début des années 1980, il dirige dirige plusieurs courts-métrages au sein du Kanun encore, dont on lui a confié la direction. L’institut dispose d’un budget indépendant, bien que son conseil de direction accueille le ministre de l’Éducation, le ministre de la Culture et de l’orientation islamique et le président de la Télévision.

Où est la maison de mon ami ? et les films suivants Et la vie continue et Au travers des oliviers mettent en vedette le village de Koker et traitent du tremblement de terre de 1990. Ces trois films remportent un vif succès en France dans les années 1990 ainsi que dans d’autres pays comme les Pays-Bas, la Suède, l’Allemagne et la Finlande. Et la vie continue, le dernier film de Kiarostami produit par le Kanun, marque la fin du dynamisme de cette institution en 1992.

Le cinéma de Kiarostami introduit en Occident une nouvelle vision de l’Iran, différente des clichés médiatiques. Mais l’État iranien juge ses films « trop formatés au goût de l'Occident ». Le Goût de la cerise est, par exemple, censuré pendant quelque temps en Iran, avant d’être autorisé, avec quelques modifications (un morceau de Louis Amstrong remplacé par de la musique traditionnelle), la veille de la remise du palmarès du Festival de Cannes attribuant à Kiarostami la Palme d'or, ex-aequo avec IMAMURA Shōhei pour son film l'Anguille.

En 1990, Kiarostami dirige Close-Up qui relate de l’histoire vraie d’un homme qui se fait passer pour le réalisateur Mohsen Makhmalbaf. Il reçoit les louanges de réalisateurs tels que Quentin Tarantino, Martin Scorsese, Werner Herzog, Jean-Luc Godard et Nanni Moretti. L'année suivant, il gagne le prix Roberto-Rossellini en tant que réalisateur, la première récompense professionnelle cinématographique de sa carrière. En 1995, le Festival de Locarno présente la première rétrospective complète de son œuvre.

À partir de la fin des années 1990, Marin Karmitz (MK2), exploitant et distributeur, devient le principal acteur de la coproduction en Iran et coproduit des films de Kiarostami. La notoriété du réalisateur grandit avec les récompenses qu’on lui décerne lors de festivals internationaux.

En 2000, à la cérémonie des récompenses du Festival du film de San Francisco, Kiarostami crée la surprise en offrant son Prix Akira Kurosawa pour sa carrière de réalisateur à l’acteur vétéran iranien Behrouz Vossoughi pour sa longue contribution au cinéma iranien.

En 2001, Kiarostami et son assistant Seifollah Samadian voyagent à Kampala (Ouganda) à la demande du Fonds international de développement agricole des Nations Unies en vue de réaliser un documentaire ABC Africa au sujet des programmes d’aide aux orphelins ougandais, notamment à cause de l’épidémie de Sida. Kiarostami reste pendant dix jours des recherches préalables initialement avant un  tournage  véritable, mais il décide de monter le film à partir de ses rushes enregistré sur place.

2002, 2003 et 2004 successivement. Kiarostami dirige Ten dont les images sont vues par les yeux d’une femme qui roule dans les rues de Téhéran pendant plusieurs jours. Son voyage se compose de dix conversations avec des passagers. Ce modèle de réalisation a été salué par un certain nombre de critiques de film professionnels tels A. O. Scott. Puis il réalise Five, un long métrage poétique sans dialogue ni personnages et après, il produit 10 on Ten, un documentaire en dis épisodes sur comment réaliser un film pendant qu’il conduit sur les lieux de tournage de ses anciens films.

Abbas Kiarostami, parallèlement à son activité cinématographique, photographie l’Iran, l’une de ses plus grandes passions, et à expose ses œuvres. Il crée aussi des structures diverses comme à la Biennale de Venise en 2001.

Il continuera les coproductions internationales jusque dans les années 2010.

Samedi 2 avril 2016, l'ISNA, une agence de presse iranienne, annonce que Abbas Kiarostami souffre d'un cancer du système gastro-intestinal. Il meurt le 4 juillet 2016, à l'âge de soixante-seize ans à Paris, des suites de cette maladie.

 

Source : wikipédia français

Œuvres disponibles

 

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