Yapou, Bétail Humain
Résumé éditeur :
"... Shozo Numa explore le système de domination que subit le Yapou (descendant de l'homme nippon rabaissé au rang de bétail) sur l'empire EHS, au XLe siècle. Un vaisseau spatial chute sur Terre, dans les années 196X, près d'un jeune couple (une Allemande et un Japonais). Après avoir porté secours à son occupante, ceux-ci entreprennent un voyage dans le temps pour rejoindre EHS, découvrant un univers dominé par une noblesse blanche d'origine germanique régie par les femmes, qui ont asservi les Yapous, voués à satisfaire leurs besoins et idolâtrer les Blancs. Ce voyage mènera à la transformation du jeune Japonais en Yapou au service de son ancienne fiancée, désormais membre de la noblesse d'EHS."
Avis
"En quoi peut-on parler de "bétail humain" : les yapous (qui vivent au yapon, vous voyez ?), servent de chien, de cheval, de siège, de cunilinger, de sac à main, de bicyclette aquatique, tenue de plongée, yapou géant servent de chevaux, ou bien encore de source d'énergie (oui, bienvenue dans la matrice ^^)
Tout au long de ce premier tome, l'auteur reste trop explicatif : le monde du futur et l'utilisation des yapou est exposé. Pour vous faire une idée : Par chapitre il y a deux phrases qui font avancer le scénario, et 2 pages qui te donnent une explication scientifique, sociologique, linguistique etc, c'est relou, mais en même temps il faut saluer l'auteur pour avoir imaginé un monde aussi riche. Il n'empêche qu'on s'ennuie. D'un autre point de vu, on ne pourra pas reprocher aux Editions Désordres de nous avoir menti sur le contenu : sur leur site web, il est clairement écrit que l'auteur allait disséquer son "système".
Mais pour prendre un contre exemple, Shirow, auteur des mangas tels que Ghost in the shell ou Appleseed fait des univers très pointus, mais la technologie est au service de l'intrigue, elle n'est pas un prétexte pour dévoiler l'univers comme dans Yapou.
On pourrait critiquer le fait qu'on est plus dans le côté science de la S-F, que c'est chiant etc. Ce n'est pas faux. L'intérêt cependant est que toutes ces reflexions sur le racisme, l'esclavage, et l'animalisation sont vraiment "précieuses" : qu'on arrive à nous démontrer (en faisant quelques coups de forces certes) qu'un japonais c'est du bétail, que le noir est un esclave, et que le blanc est le seul être humain, c'est à la fois bluffant (parce que c'est un propos tenu par un auteur japonais), et effrayant parce que c'est tout à fait l'idéologie qui a conduit aux génocides. En nous montrant de façon argumentative le racisme, on voit comment le contrer.
On nous montre une société futuriste qui pourrait être celle de la Grèce antique, de l'Amérique coloniale, ou de l'apartheid. Plus contemporain de l'auteur : la présence américaine sur le sol japonais. Voir même la notre : Quant on lit les pages sur l'éducation ou le dressage des yapou, que l'on transforme physiquement, et à qui on apprend à avaler l'urine et la merde de ses maîtres, qu'il y a même une université pour se specialiser dans les analyses, on se demande nous lecteur, ce qu'il ya de yapou en nous, c'est à dire d'assujeti en nous. On peut facilement faire le parallèle.
Les points positifs d'un point de vu un peu "formel" : Les blancs parlent anglais, mais leurs expressions sont un mélange de japonais et d'anglais, par exemple on a droit à des "sayonara panties" pour des culottes jetables etc. A noter également que les phrases de dialogues sont directement en anglais ou en japonais (romanji) et qu'elles sont traduites après entre parathèses. C'est sympa de lire du japonais en romanji ^^
Autre chose : l'auteur revisite le folklore japonais, en expliquant que ce sont des technologies qui viennent du futur qui sont à la base du "kappa", de la tortue rencontrée par Urashima Taro (c'est un conte), des conceptions de l'Enfer etc. Bref l'auteur s'éclate.
Pour en revenir aux points irritants, on peut se demander "Où est la révolte dans tout ça ?" Certes on est dans un schéma de soumission de la part du héros et de l'auteur, mais sur quoi repose l'Histoire du texte ? Une révolution féminine. En contrepartie va-t-on avoir droit à une révolution des yapous dans les tomes qui vont suivre ? Parce que c'est vraiment frustrant de voir tous ces gens soumis alors que toute la société repose sur eux.
Enfin, Yapou... est vendu comme un grand roman sado-maso. Certes on retrouve le rapport plaisir/domination/soumission dès le début du texte, la transformation et les usages des yapous participe aussi du trip SM : on met des fermetures éclair en chair sur les bouches de yapous, ya tout un aspect bodyart, ils passent leur temps à boire l'urine de leurs maîtres, et manger leurs merdes, et enfin surtout la soumission entière et constante du peuple japonais. Mais concernant les deux protagonistes, le SM n'arrive vraiment qu'à la toute fin du 1er tome, là où leur contrat au sens masochien est passé. Là l'héroïne ressent le "plaisir de dominer", qui lui travaille l'entrejambe.
Je n'ai pas aimé ce premier tome, pourtant je lirai la suite, parce que ça sera peut être un peu mieux, si une vrai place est accordée au rapport de soumission Clara/Rin. On sait dès les premiers chapitres que Clara se fera faire une opération pour avoir un sexe d'homme, et elle en fera profiter son petit Yapou Rin. Ca peut être sympa. RDV dans un an."
Qui suce bien, parle mal (p106)
Docteur Spider, 29/01/06
Premier adhérent de la MCJP à l'avoir lu
Retrouvez le manga adapté de ce roman: Yapou, bétail Humain
Niveau SM, vous en aurez pour votre argent avec Ecstasy
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