Barque (La)
Résumé global
Il travaille bien en classe. Il est poli et gentil. Parents et professeurs le donnent en exemple. Il a treize ans et il mesure un mètre trente huit. Alors, pour rigoler, les autres l'appellent le nain jaune. Il est l'un des Sud-Vietnamiens qui ont émigré à l'étranger. Lui et sa famille ont trouvé l'hospitalité en France, après que l'adolescent a étudié le français dans son collège au Viet-Nam. Il doit apprendre à concilier son intégration parmi ses nouveaux et le respect des traditions chères à sa famille.
Grâce aux rites, aux fêtes, aux bougies, aux photos, à l'encens, aux fruits de toutes les couleurs, elle enseigne au petit dernier à maintenir la tradition du bouddhisme. Par éclairs, il revoit des images d'avant, des souvenirs de là-bas. Une barque sur l'eau calme, un pays entier à retrouver.
Avis
Un jeune vietnamien débarque en France, baladé par ses parents. Nous suivons ses tribulations d'une part au collège. Entre ses sorties avec ses amis et les boutades que lui envoient ses autres camarades, peu habitués au contact d'étrangers asiatiques, son humour et son détachement le distingue. D'autre part chez lui, au contact de ses parents et de sa grand-mère, chacun avec son caractère bien marqué. Le livre alterne entre narrations de plusieurs moments de la vie de cet enfant et quelques pages de prose parlant d'un mystérieux être qui semble absent.
L'histoire est simple et, grâce à la narration elliptique, pleine d'humour et de profondeur font, fait toute la magie de l'oeuvre. Notre protagoniste est un collégien à la langue bien pendu qui va partager toutes pensées intimes à propos de son entourage et de son expériences avec ses amis et autres camarades de classe. On découvre son quotidien à travers son regard et chacune de ses remarques sur sa vie nous font garder le sourire tout au long de la lecture, voire piquer quelque éclats de rires. En effet, son pragmatisme n'a d'égal que son ironie et sa répartie. On s'amuse donc beaucoup à suivre son quotidien, qui malgré le tiers de siècle qui nous sépare d'aujourd'hui, ne paraît guère dépassé.
Les choix de mise en page se montreront d'ailleurs fort judicieux. Le papier est assez épais, la police d'écriture un peu plus grande que la normale, tout comme l'interlignage. Ceci permet de rendre la lecture d'autant plus limpide et agréable. On pourrait qualifier ça de prétexte à augmenter le prix du livre, mais il reste tout à fait raisonnable.
La Barque se distingue aussi par sa façon ingénieuse de développer un mince suspense. Les détails sur la situation de notre héros sont disséminés à travers les pages en très petites doses, tandis que notre curiosité s'en savoir plus sur lui va grandissante. Et les pages de poésie, bien qu'elles ne m'aient pas touchée plus que ça, viennent renforcer cet élément pour vraiment nous intriguer sur le dénouement.
Je tiens également à mettre en lumière que pour une fois, une postface a une réelle importance, moi qui d'habitude zappe souvent les préface et postface après lecture du premier paragraphe. Elle demeure même la clef de l'histoire. Toutefois, je vous déconseille de lire la quatrième de couverture du livre, qui en dévoile trop à mon goût.
Une nouvelle que j'ai dévorée. La Barque est un petit bijou porteur de simplicité, d'humour et d'un fort message.
Hanoko, livre lu, le 11/09/2014
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