Potion Permit

Test

Potion Permit est un action-RPG basé en pixel art (très inspiré par les classiques SNES comme Secret of Mana), qui voit alterner plusieurs phases de jeux: des interactions sociales en ville, de l'exploration, et des mini-jeux.

La partie exploration, la plus classique, est très orientée sur la récolte des ingrédients, à la fois sur les monstres et dans l'environnement. Vous n'avez pas à proprement parler d'arme, mais plutôt des outils qui en font office, et qui vous aident tant à vous battre qu'à récolter des ingrédients: marteau pour les rochers, faucille pour les herbes, hache pour les arbres. Ces outils peuvent être améliorés avec des matériaux et de l'argent, ce qui permet de récolter des ressources de meilleure qualité ou plus abondantes. Car dans ce jeu, en plus d'une barre de vie, vous avez une barre d'endurance, qui ne se remplit qu'en dormant, ou par divers objets. Et chaque coup en consomme, ce qui oblige à bien mesurer sa jauge, et à améliorer son équipement, ce qui permet de venir à bout des ressources (et des monstres) en moins de coups.

Voilà pour la partie exploration classique: pas de grande épopée comme dans la plupart des RPGs, vous passerez une bonne partie de vos journées (en jeu) à explorer des zones proches du village de Moonsbury pour faire vos récoltes. Au fil du temps, et des événements du scénario, de nouvelles zones se débloquent.

Une fois rentré chez vous avec vos ingrédients commence la partie mini-jeux. Concocter les potions, diagnostiquer les malades qui arrivent chez vous (presque) tous les jours, voire rechercher des nouvelles potions hors du commun ou... simplement gagner de l'argent avant d'être installé, sont autant d'occasion de mini-jeux différents. Concocter des potions, votre activité principale, se fait comme une sorte de Tetris, ou chaque ingrédient a sa forme propre, ce qui oblige à les varier et à se débrouiiller avec ce que l'on a, ce qui empêche de rendre l'action trop mécanique. Les mini-jeux sont plus ou moins réussis, toutefois, et celui de recherche, par exemple, est complètement raté.

La partie sociale, enfin, vous voit déambuler dans la ville, rencontrer les habitants (très méfiants au début), puis discuter avec eux et leur offrir des cadeaux, afin de débloquer des quêtes secondaires et en apprendre davantage sur leur histoire. Si cet aspect existe désormais dans de nombreux jeux, un aspect intéressant est que chaque personnage (et il y en a plus d'une vingtaine) a son emploi du temps propre, y compris le chat. Entre ceci et les horaires d'ouverture des divers magasins, vous devrez jongler avec l'emploi du temps de chacun, et les insérer dans le cycle jour/nuit du jeu (qui vous force à dormir), et donc savoir quand travailler, quand explorer, quand aller au pub pour croiser tout le monde ou avoir le temps de croiser Untel à sa sortie du boulot. Heureusement, vous avez un chien, qui est capable de trouver n'importe quel personnage, mais tout ceci rend la ville très vivante, et donne une vraie épaisseur aux PNJs.

Entre récoltes, soins et améliorations d'équipements, vous ferez avancer la quête principale, qui vous amènera à découvrir les secrets de l'île, et la raison de la méfiance des habitants, ce qui montrera l'univers sous un jour moins naïf qu'au premier abord (même si les personnages semblent continuer à croire que les personnages sont justes rétifs au progrès alors que hem... disons qu'ils ont tout de même quelques bonnes raisons).

Le seul défaut (à part le mini-jeu de recherche) serait, au moins dans la version beta que j'ai utilisée pour le test, l'équilibrage. Les combats sont bien trop faciles dans les premières zones (j'ai dû utiliser mes premiers objets de soin au bout de 15h de jeu), mais par contre, la récolte de certaines ressources est bien trop élevée, notamment le bois et la pierre (ça fait vachement apothicaire, dites-moi), ou encore le poisson, certaines quêtes nécessitant de jouer le mini-jeu de pêche EN BOUCLE.

Bref, que penser de tout ceci ? Potion Permit est une bonne suprise, il faut simplement aimer le pixel art et le côté un peu répétitif de la récolte d'ingrédients. Les musiques sont peu nombreuses mais sympathiques, et le jeu est même traduit en français, ce qui est rare et appréciable pour un jeu indé. Malgré son équilibrage un peu douteux (et peut-être corrigé depuis), il reste une découverte agréable pour les amateurs du genre.

Chaton Ubiquite, le 30/11/2022, 20h jouées