Ninja Gaiden 3
Ryu Hayabusa fait partie du clan ancestral des Ninja Dragon chargé de protéger le monde des démons semant le chaos. Pour éradiquer définitivement cette menace, Ryu Hayabusa a dû se battre sans cesse et tuer ses opposants. Parmi eux, il a affronté un clan rival au sien, celui de l'Araignée Noire. À présent, la guerre s'est achevée et le clan Hayabusa trouve enfin un moment de paix.
Mais vient le jour où Ryu est menacé par un mystérieur guerrier, le Régent du Masque, qui veut lui faire payer tous les massacres qu'il a commis, en commençant par lui infliger une malédiction au bras qui le ronge de l'intérieur.
Le jeu Ninja Gaiden 3 Razor's Edge est une réédition de ce jeu avec des bonus en plus (d'autres armes, Ayane jouable)
Fiches personnages
Test
Cela faisait plusieurs mois que l'on attendait Ninja Gaiden 3, tantôt avec optimisme, tantôt avec appréhension, sachant que le jeu allait forcément être très différent puisque l'équipe de développeurs n'est plus la même. Rappelons qu'en 2008, après la sortie de Ninja Gaiden II, Tomonobu Itagaki, le père se la série Ninja Gaiden sur Xbox et quasiment toute la Team Ninja ont quitté Tecmo pour des questions financières. On se demandait donc si ce n'était pas la fin de Ninja Gaiden. Finalement non, l'équipe de développeurs qui avait travaillé sur Ninja Gaiden Sigma s'est chargée de Ninja Gaiden 3, cette fois de A à Z. Pour ma part, j'étais assez perplexe devant les teasers et aperçus du jeu diffusés avant la sortie mais pas forcément réticente au changement. À présent disponible sur la XBOX 360 et Playstation 3 simultanément, résultat des courses.
Le jeu commence sur la venue de Ryu Hayabusa en Angleterre, à Londres plus précisément. Des terroristes ont pris des politiques en otages et demandent à ce que leur soit livré Ryu Hayabusa en échange de leur libération. Le Ninja Dragon commence une mission sauvetage corsée qui le mènera directement à un terrible et mystérieux ennemi : le Régent du Masque. Ce puissant épéiste semble vouer une rancoeur terrible à Ryu Hayabusa, le mettant au pied du mur face à toutes les tueries qu'il a perpétrées auparavant, en particulier au sujet des ninja du clan de l'Araignée Noire. Commence alors une double course poursuite où Ryu enquêtera sur L.O.A. une dangereuse organisation secrète implantée dans de nombreux pays, tandis que le Régent du Masque cherchera à l'acculer pour sa vengeance.
Un programme qui s'annonce alléchant et qui aurait pu être poignant, mais qui finalement nous déçoit énormément. Après avoir terminé une première fois Ninja Gaiden 3, mes craintes préliminaires se sont malheureusement révélées exactes bien au delà de ce que j'imaginais.
Le premier chapitre à Londres très réussi nous plonge dans l'ambiance sombre et la pitié qu'inspire les ennemis prend assez bien. Puis, on rencontre le Régent du Masque une première fois où il se montre très charismatique.
Le premier affrontement fatidique qui a de quoi faire frémir d'excitation pour la suite
D'autant que la malédiction qu'il lance sur Ryu le rend assez effrayant. Ça démarre donc assez fort. Ensuite, patatras, l'ambiance retombe : on revient au massacre de masse comme dans les précédents opus en dépit des phases lentes où la malédiction de Ryu se manifeste qui n'influent finalement pas sur le jeu. Progressivement, l'histoire semble commencer à tourner en rond, à présenter quelques incohérences mais qui restent minimes. C'est à partir du moment où l'on rencontre pour la première fois le dirigeant de L.O.A. que le scenario devient d'une part, bourré de clichés consternants et d'autre part, complètement absurde, ce qui est pire encore. À partir de la deuxième moitié du jeu, toutes les cinématiques me faisaient bondir sur mon canapé tant les rebondissements ne tenaient pas la route.
C'est assez affligeant car les personnages étaient au départ cool. Mizuki n'a pas une personnalité très intéressante mais au moins, elle n'était pas lourdingue comme Sonia (Ninja Gaiden II) et je la trouve assez séduisante.
Mizuki et Clifford, deux agents spéciaux qui épaulent Ryu
Le Régent du Masque a une sacrée classe aussi. Mon coup de coeur allait pour Clifford, il me faisait trop rire quand il nous racontait sa life par contact radio pendant le jeu tandis qu'on sentait que ça saoulait grave Ryu qui se retenait de lui dire de se la fermer. Mais Clifford, plus encore que tous les autres personnages du jeu, a été totalement gâché par le scenario qui a tout foutu en l'air. Par ailleurs, si les personnages sont assez réussis globalement, celui qui a beaucoup perdu au change est notre héros charcuteur préféré. Son charisme a terriblement chuté, il ressemble à un héros solitaire au grand coeur lambda d'un Shônen quelconque. Les développeurs voulaient montrer son côté humain, d'accord, mais ils ont trahi le personnage. Ryu n'est pas un tendre du tout mais ils l'ont rendu trop émotif, si bien qu'il manque de répondant et que certains passages du jeu paraissent presque niais. Par dessus le marché, Ryu ôte son masque bien trop facilement à plusieurs moments de l'histoire, toute la symbolique du masque si forte disparaît.
C'est assez frustrant car il y aurait eu des dizaines de possibilités d'enrichir le jeu, un potentiel énorme mais pas exploité ou médiocrement. Je m'attendais à ce que le nombre de kill influe sur le scenario. On était en droit de s'attendre à une psychologie bien plus profonde, sombre et moralement délicate. Le jeu étant déjà interdit aux moins de dix huit ans de par la violence des combats, ils auraient pu se lâcher un peu aussi un niveau scenario au lieu de pondre quelque chose de trop bien pensant et d'ennuyant.
Là, vous devriez tous m'arrêter et me rétorquer « eh mais tu parles d'un roman ou d'un jeu vidéo ? Et le gameplay dans tout ça ?! ». Vous pointeriez alors l'une des grandes évolutions manifestes de la saga. Contrairement à ses prédécesseurs, l'histoire, qui avait toujours été assez simpliste même si elle restait à peu près cohérente, était clairement reléguée second plan. Tomonobu Itagaki disait à ce sujet « si je voulais vraiment faire un grand scenario, je ferais un roman, pas un jeu vidéo ». Une déclaration honnête et qui se tient, même si beaucoup penseront, sans doute à juste titre, que l'un n'empêche pas l'autre. Toutefois on ne pourra jamais retirer à Itagaki et ses acolytes d'avoir excellé dans leur domaine choisi : créer un jeu d'action qui se hisse haut la main parmi les meilleurs. Avec Ninja Gaiden 3, l'accent est beaucoup plus mis sur le scenario qui possède une place au moins égale à celle du gameplay. Du coup, on ne passe plus l'éponge sur les défauts du scenario. Tandis que le gameplay, bien qu'il ait évolué et qui aurait pu permettre de faire abstraction de l'histoire, n'est plus aussi extraordinaire qu'avant.
Tout d'abord, tous les objets ont été retirés du jeu: on n'a pas une seule arme alternative, pas un seul élixir de vie, pas un seul coffre dans tout le jeu. Un sabre, un arc, les shuriken et le ninpo, voilà à quoi se résume l'équipement. Au début, j'étais très déçue de n'avoir qu'une seule arme à disposition d'autant que l'épée du dragon était loin d'être mon arme préférée dans les opus précédents. Cependant, on sent là la volonté des développeurs de rendre le jeune moins loufoque avec une panoplie d'armes incroyables et de nous plonger pleinement dans l'univers avec une tentative de réalisme. Ainsi, quand on fait le jeu une première fois, on n'a aucune statistique de combo, nombre d'ennemis tués, karma etc. qui s'affiche à l'écran. Il n'y a plus d'aura laissée par les ennemis tués. On récupère partiellement (un peu aléatoirement, on ne comprend plus comment cela fonctionne) de la vie à la fin de chaque combat ou en cours de combat en utilisant le ninpo. Pour déclencher le ninpo ou la technique ultime, il est nécessaire d'avoir accumulé un certain nombre de morts.
Il faut l'admettre, le ninpo claque !
Il n'est désormais plus possible de spammer les techniques ultimes à tout bout de champ comme auparavant et le ninpo devient bien plus salvateur et puissant. Au début ce nouveau système me rebutait mais on s'y fait. Toutefois, le saut d'Izuna est devenu considérablement plus facile à placer et j'admets que j'en abuse presque autant que j'abusais des techniques ultimes jadis. Donc niveau mesure anti-lame (le lame en jeu vidéo consiste à utiliser à répétition des attaques trop puissante déséquilibrant la balance), ce n'est pas trop ça. L'arc est désormais à nombre flèches explosives infini. C'est plutôt pas mal, je m'en sers bien plus qu'auparavant en combat normal. Mais la visée automatique mâche trop le travail.
On remarque que le défaut principal récurrent de la caméra a été corrigé, même si parfois on perd Ryu de vue dans la masse d'ennemis, on arrive quand même à s'y retrouver assez vite. On sent que l'équipe de développeurs est beaucoup moins sadique que ses prédécesseurs, il y a largement moins d'ennemis qui attaquent lorsqu'ils sont hors champ, ce qui fait aussi que la caméra ne semble plus gênante. Quoi qu'il en soit, ça reste un bon point important à relever. Ou alors peut-être la preuve du déclin du challenge du jeu? Je ne saurais dire, j'ai commencé directement en mode difficile qui propose quand même un peu de fil à retordre.
En revanche, le jeu devient assez répétitif sur plusieurs aspects. En première place, le virus QTE qui a contaminé Ninja Gaiden, ces séquences cinématiques où l'on doit appuyer sur certains boutons pour pouvoirs avancer. C'est tellement inutile et chiant à en crever. Ensuite, Ninja Gaiden 3 demeure extrêmement linéaire, si on avançait dans un couloir droit ça serait la même chose. Les interactions avec le décors sont quasiment absentes, le nombre de murs invisibles a décuplé et la nouvelle capacité de grimper aux murs avec des kunai se révèle très limitée. Tout aspect d'exploration a disparu du jeu. En outre, les endroits où il est possible de courir sur les murs sont devenus très rares.
Ensuite pour les combats, même si l'on a encore un très grand choix de combos possibles, les ennemis manquent de variété et se tuent pour la plupart de la même façon, à quelques exceptions près. Le jeu est puissant, mais pour les habitués de la série Ninja Gaiden on a vite fait le tour.
Enfin, à plusieurs reprises, un allié viendra accompagner et se battre aux côtés de Ryu, c'est un élément très sympa qui aurait pu relancer grandement l'intérêt du jeu.
La jeune Momiji vient en renfort de son mentor Ryu Hayabusa
C'est dommage qu'on ne puisse pas jouer ces alliés, ça aurait été vraiment fun de pouvoir switcher à volonté entre eux et Ryu comme on pouvait le faire dans Sudeki par exemple. Mais ce n'est pas le cas, tant pis, encore une bonne idée amorcée mais passée à la trappe.
Je n'ai pas encore testé les contrées ténébreuses ni le mode multi-joueur on-line, à voir si ça apporte un réel plus.
Côté graphisme, le jeu est d'un niveau inégal contrairement à la plupart des screenshots qui laissent présager du meilleur. Derechef, on relève le premier niveau à Londres qui est très réussi, quand on commence avec Ryu en haut du Big Ben, c'est la pure classe. Les combats sont très nerveux. Les gerbes de sang viennent régulièrement entacher la caméra suite aux combos dévastateurs (elles disparaissent vite pour ne pas obstruer la visibilité). En revanche, j'ai commencé le mode maître et dès les premiers combats il y a beaucoup de ralentissements, j'espère que ce ne sera pas le cas tout le temps.
Par la suite, les graphismes s'appauvrissent et perdent en détail si bien que les décors donnent parfois un effet carton. De plus, les environnements sont très banals, pas un seul d'entre eux ne m'a impressionnée, alors que dans Ninja Gaiden II, les décors à vous scotcher devant l'écran faisaient légion tout milieu confondu. Le dernier chapitre, dans la Tokyo dévastée, remonte un peu le niveau.
Les personnages principaux sont beaux et soignés, on remarque parfois quelques polygones mais dans l'ensemble ils sont bien faits, j'ai particulièrement apprécié le travail très fin au niveau de leur expression faciale. Malheureusement, encore une fois, j'ai été très déçue par le design de Ryu, quand on le voit à visage découvert il n'est pas terrible alors que normalement c'est un pur beau gosse quoi. Bref, je vais taire la fangirl en moi, passons. Si les protagonistes sont globalement réussis, il n'en va pas de même pour les figurants et les ennemis affrontés. Non pas qu'ils soient mal modélisés, mais la Team Ninja a cruellement manqué d'imagination pour le design des mobs.
Ces mages se révèlent assez dangereux et font partie des ennemis où il faut de la technique pour l'emporter.
Concernant les ennemis humains, ça va mais pas pour les chimères, on nous avait habitué à bien mieux avec les démons des deux premiers opus de la série. Le design des chimères est pauvre et leurs cris presque ridicules. Le design du boss final en principe aurait pu être chouette, s'il n'était pas autant inspiré d'anges issus de Bayonetta, laissant l'impression que la personnalité de la série Ninja Gaiden s'effrite.
Enfin, Ninja Gaiden 3 comporte de nombreux clins d'oeil à Ninja Gaiden, Ninja Gaiden II et Ninja Gaiden Dragon sword. Au début, j'ai trouvé ça très sympa, c'étaient de petites surprises subtiles et plaisantes.
Un jukebox qui nous rappelle de bons souvenirs. Rachel, es-tu dans les parages ? ^^
Cependant, ça devient lassant par la suite car cette carte du clin d'oeil est sureploitée, devenant carrément du recyclage désolant. Une autre preuve d'un manque d'inspiration ?
Lourd bilan pour Ninja Gaiden 3 et il y aurait encore beaucoup à commenter, on voit que le passage de la série entre de nouvelles mains ne s'est pas fait sans péril. Pourtant il comporte pas mal de bonnes idées, mais le scenario déconcertant ayant pris trop de place tire le gameplay vers le bas. Les fans de la série risquent d'être très déçus; pour ma part, ce Ninja Gaiden 3 me donne seulement envie de jouer aux deux jeux antérieurs pour retrouver ce pour quoi j'ai eu envie de passer des centaines d'heures. Pour ceux qui testent pour la première fois, ça reste malgré tout un bon jeu d'action mais je leur conseille vivement de se tourner vers les titres précédents qui sont incomparablement meilleurs, au summum du genre action et Beat them all. Malgré tout, je garde une lueur d'espoir alors que je pensais que la série se terminerait avec Ninja Gaiden II : Ninja Gaiden 3 est peut-être seulement une transition, qui sait.
Hanoko, jeu fini mode difficile sur XBOX 360, le 05/04/2012
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