El Shaddai: Ascension of the Metatron

Test

El Shaddai : Ascension of the Metatron est un jeu d’action/plateformes sorti sur PS3 et Xbox 360, réédité sur Steam pour son 10^e anniversaire. Et en cherchant un peu les critiques sur le Net, j’ai pu voir qu’elles oscillent entre l’enthousiaste et le médiocre. Qu’en penser ? Nous allons bien voir.

Le jeu semble avoir été considéré, par certains, comme le plus beau jeu de la PS3. Et, effectivement, les graphismes frappent assez vite. Ils ne sont certes pas aussi détaillés que ce qui se fait aujourd’hui (et sont même parfois un peu vides, symptôme de leur époque), ils se démarquent par des effets de lumière, ou encore des filtres, qui les rehaussent et les rendent parfois somptueux. Le jeu présente d’ailleurs quelques séquences 2D où le design se déploie plus librement, et celui-ci, combiné au travail de la lumière, donne une patte graphique agréable et originale, qui sait également se renouveler au fil des niveaux.

Il s’agit là donc, effectivement, du gros point fort du titre. Toutefois, avant d’en arriver là, on rencontre un autre aspect, moins reluisant, l’intrigue. Les séquences d’intro sont incompréhensibles, le début du jeu peu clair, et c’est en vain que l’on espère des explications au fil de l’eau. La trame principale est pourtant relativement simple : on est un ange, on va taper des anges déchus. Mais l’univers et les péripéties du jeu sont racontées de façon assez déroutante et obscure, jusqu’à la fin. Enfin, peut-être ; j’ai joué en mode Facile (je suis une petite nature), et le jeu suggère assez fortement que l’on n’y voit pas la vraie conclusion.

Le bon côté surprise de ce problème de narration, c’est qu’il en devient parfois involontairement drôle, avec un certain côté nanar, qui relance l’attention. D’ailleurs, comme certains nanars, le jeu semble surtout ne pas avoir eu les moyens de ses ambitions : on le termine en moins de 10h, et il lui aurait probablement fallu plus de temps et de moyens pour raconter correctement tout ce que les créateurs voulaient.

Ce problème de moyens se fait également sentir sur la jouabilité. En dehors des mains nues, on a trois armes, avec des mouvements et combos assez limités, ce qui est peu pour un jeu d’action. Si le combat lui-même est assez jouable et agréable, les sauts le sont moins : on a au moins le double saut, voire un vol plané avec une arme, mais la caméra n’est pas ajustable, ce qui rend certaines phases de plateforme un peu compliquées.

Le jeu se démarque également par deux aspects : d’une part, on peut arracher les armes des ennemis, comme dans beaucoup de jeux d’action modernes, mais il s’agit ici du seul moyen d’être armé. Le choix peut s’avérer stratégique, car les trois armes du jeu ont des atouts et handicaps différents, l’une permettant le vol plané, une autre d’éliminer les ennemis à distance, la troisième étant plus défensive. D’autre part, le jeu ne vous donne pas de barre de santé, pour vous ou les ennemis : vous devez vous fier aux dégâts visibles sur les armures. On s’y fait assez vite, et cela renforce effectivement assez bien l’immersion.

Reste la musique, qui, sans être inoubliable, est belle, variée et sert agréablement l’ambiance.

Qu’en conclure ? Je pense que le jeu vaut le coup de la découverte, pour son ambiance graphique et sonore, à condition d’apprécier le côté nanardesque de la narration. Reste à savoir si le gameplay assez simpliste satisfera les pros de la manette.

Chaton ubiquite, jeu terminé, le 04/10/21