Darius
Staff
Designers: Junji Yarita, Akira Fujita
Programmeurs: Toru Sugawara
Artistes: Junji Yarita
Compositeurs: Hisayoshi Ogura
Année 201, Belsar attaque le pacifique Système Darius, décimant ses défenses et laissant la désolation derrière son passage. Les habitants assistent impuissants aux bombardements. Toutefois, un dernier espoir s’offre à eux en le vaisseau Silverhawk. Deux pilotes, Proco et Tiat, à bord chacun de l’un de ces fameux vaisseaux de combat, vont combattre l’ennemi envahisseur.
Test
Peu connaisseuse en shoot ’em up, c’est avec un regard plutôt neuf que je vais aborder ce jeu, qui nous ramène plus de trente ans en arrière.
Le principe de jeu est tout ce qu’il y a de plus classique, un défilement horizontal où il faut terminer les niveaux en éliminant le plus d’ennemis pour augmenter son score, jusqu’à arriver à la fin. Comme tout jeu d’arcade, le score peut être enregistré bien sûr même si on n’arrive pas au bout. Cependant Darius présente pas mal de particularités fort intéressantes.
Tout d’abord, son format choisi. À l’origine, le jeu se jouait sur une borne incorporant trois écrans, pour un défilement panoramique de la gauche vers la droite.
Et il pouvait se jouer à deux en coopération, une option des plus sympathiques. J'en profite d’ailleurs pour mettre en relief son caractère égalitaire puisqu’il est possible d’incarner comme pilote soit un homme, soit une femme.
Leur vaisseau a toutefois les mêmes capacités, cela reste purement de la mise en scène, mais on apprécie la touche ! J’espère qu’à l’époque, cela a permis de montrer que le jeu vidéo, ce n’était pas que pour les bonhommes ^^. Pour l’anecdote voici l’affiche de promotion du jeu aux États-Unis :
On voit au costume de la nana, habillée en princesse de l’espace, et non pas en combinaison de pilote comme son acolyte, que l’équipe de marketing a complètement ruiné ce concept, rabaissant le personnage féminin au rôle de potiche.
J’ai pu m’y essayer via le portage Switch, compris dans l’anthologie Darius Cozmic Collection Arcade et qui garde le même format qu’à l’origine, ainsi que les instructions périphériques des bornes d’arcade, pour une reconstitution la plus fidèle. La possibilité de jouer à deux est elle aussi incorporée, ce qui est fort appréciable. En revanche, jouer en mode console portable se révèle quasi-impossible car la zone de jeu panoramique a un rendu beaucoup trop petit. L’anthologie nous livre des explications sur chaque jeu et ses variantes de la saga Darius qu’elle contient, ce qui demeure très intéressant et enrichit notre culture Histoire du jeu vidéo. Elle inclut en plus la possibilité de sauvegarder sa partie à tout moment du jeu, un plus qui permet d’apprécier d’autant mieux les jeux si on n’a pas envie de s’imposer de tout réussir d’une traite. J’imagine bien combien cela a dû être hard core pour les joueurs de l’époque, qui devaient raquer dans les bornes pour réussir à terminer ^^’. Car oui, ce jeu est ultra difficile, même si cela ne transparaît pas sur les captures d’écran.
Les ennemis vont vite pleuvoir de partout, par devant, par au-dessus, par en dessous, voire vont apparaître en plein milieu en désactivant leur camouflage, sans oublier les tourelles qui nous canardent. Et ils sont variés, pour nous ne pas nous lasser et nous compliquer la tâche comme il faut. Comme quoi, pas besoin de faire un bullet hell pour rendre un shoot ’em up corsé.
Pas de barre de vie, le moindre tir nous explose, on peut juste compter notre réserve de vies, qui nous fait recommencer un peu avant dans le niveau, et les "Continue". Ayant joué seule, je vois bien qu’un allié n’aurait pas été du luxe ! Heureusement qu’il y a pas de friendly fire d’ailleurs, le carnage aurait été total…
Heureusement, il est possible de trouver dans chaque niveau des orbes qui améliorent les capacités de notre vaisseau : les tirs classiques, les missiles et le bouclier. Ils se récupèrent soit en tuant certains ennemis, que l’on repère grâce à leur couleur différente dans leur unité, soit en les dénichant dans le décor, en tirant sur des parois (sans signe distinctif cette fois) qui expulsent ces bonus. Quand on meurt, le nombre d’orbes récoltés revient à zéro cependant, des paliers se franchissent quand on arrive à en récupérer sept du même type d’affilée, nous permettent de faire évoluer définitivement notre arme pour tout le reste de la partie. Le système est très bien fichu.
Le petit vaisseau bleu sur la droite, un fois détruit, vous permettra de récupérer un précieux bouclier
Dans la toute première version du jeu, la vie des ennemis augmentaient à mesure que nous-mêmes accroissions notre puissance de tir, mais Taito sortit ensuite une autre version du jeu, Darius Extra Version, rééquilibrant ce paramètre suite au retour des joueurs, un bon point pour eux et pour nous joueurs :). Malgré ça, soyez prêt à mourir encore et encore avant de réussir !
La maniabilité demeure correcte dans l’ensemble. Toutefois, le vaisseau se traîne un peu de manière générale. Rapide en avançant, il est lent pour les déplacements latéraux et arrière, ce qui rajoute de la difficulté. Le jeu est assez précis sur les tirs qui nous atteignent, il n’y a pas d’injustice dans la mécanique du jeu, mais la lenteur du vaisseau frustre un peu.
Chaque niveau se conclut par un boss qui va donner du fil à retordre. Ils ont toutefois un jeu d’attaque régulier, variant seulement d’angle et de hauteur. Il peut se révéler compliqué de trouver la bonne tactique, mais une fois fait, les bosses deviennent largement faisables.
Le jeu se décompose en niveaux désignés chacun par une lettre de l’alphabet latin et répartis dans un arbre de progression. Chaque niveau fini nous laisse le choix entre deux niveaux suivants. Il est possible de voir à l’avance la quantité et le type d’orbes que l’on pourra y récolter, ce qui peut orienter notre choix si on veut plus de défense ou d’attaque.
Les niveaux nous proposent des ambiances très diverses, parfois nous sommes dehors en plein air, parfois sous l’eau, parfois dans des complexes industriels… Nous voyageons bien quoi. Et on en arrive à une autre particularité du jeu : son level design truffé d’obstacles, si bien que le jeu revêt presque un aspect plateforme. Si on en touche un seul mur, paroi, pic, etc., c’est l’explosion bien évidemment.
Cela renforce la difficulté et l’intérêt du jeu, mais dans certains terrains, les passages sont trop étriqués, l’écran défile rapidement, des orbes se planquent dans des endroits difficilement atteignables dans le temps imparti. Bref, ça va nous faire rager un peu plus encore ;)
Petit détail à la fois pertinent et stupide : pour choisir le niveau suivant une fois un boss vaincu, il faut diriger notre vaisseau vers le chemin du haut ou celui du bas. J’aime beaucoup le principe, qui installe une vraie continuité dans l’aventure et non pas seulement une succession de niveaux. Mais le défilement un peu bizarre fait que les premières fois, je suis morte en me heurtant à des parois apparaissant trop tard, là on est content de jouer sur le portage Switch avec les sauvegardes X)
Ensuite, on retient de ce jeu des graphismes qui restent encore beaux à regarder aujourd’hui. Et surtout, des designs d’ennemis surprenants semblables à des créatures sous-marines. Un choix pas banal, mais chouette artistiquement parlant. Cela deviendra d’ailleurs la marque de fabrique de la saga. Les décors sont jolis aussi dans l’ensemble, leur côté répétitif donnent plus l’impression d’avancer dans une longue fresque qui se déroule qu’un véritable environnement, mais pourquoi pas. Les musiques accompagnent bien et ont un côté un peu planant, offrant à nouveau une ambiance particulière au jeu. Les bruitage font l’affaire, bien qu’un peu agaçants parfois.
Ce premier jeu Darius, perfectible sur plusieurs points, pose toutefois une base solide pour la suite. Encore une fois, je ne sais ce qu’il se faisait d’autre à l’époque en matière de shoot ’em up, mais celui-ci sortait probablement du lot.
À savoir que la version PC-Engine s’appelle Super Darius, mais est sensiblement la même (juste l’écran réduit de taille forcément). Une version avec moins de contenus est aussi sortie sur HuCard, nommée Darius Plus. Je vous parlerai aussi de la version du jeu spéciale bosses, Darius Alpha, peut-être dans une fiche dédiée.
Le scenario se résume à quelques lignes, ce n’est clairement pas ce que l’on attend d’un jeu de ce type, mais cet univers étrange et un peu onirique a de quoi intriguer. Et j’aurais aimé savoir aussi pourquoi il s’intitule avec un prénom royal persan. En tout cas, c’est à découvrir et ça a bien vieilli !
Hanoko, jeu fini une fois sur Switch, le 19/08/2020
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