Coma (The): Cutting Class

Test

Ayant beaucoup apprécié sa suite The Coma 2 – Vicious Sisters qui apportait son bon lot de frissons, j’étais curieuse de tester le premier épisode, afin d’approfondir son histoire et ses personnages. The Coma : Cutting Class est son titre original et The Coma : Recut désigne le même jeu en version remasterisée, sorti deux ans après.

Le premier contact se révèle assez rude. En effet, les graphismes diffèrent beaucoup. Le dessin et les animations donnent l’impression de jouer à un jeu flash old school. Si les illustrations servant pour les phases de dialogues et cinématiques sont plutôt belles, les personnages in-game feront un peu kitsch en comparaison, surtout le héros qui semble très différent, aussi bien de visage que de carrure. De plus, ses mimiques et expressions lui donnent un côté un peu cartoon qui ne colle pas tout à fait avec l’ambiance d’horreur du jeu. Néanmoins, ce premier jeu semble disposer de bien moins de moyens que sa suite, je pondèrerais donc ma critique à ce sujet.

Avec une prof pareille, pas beaucoup de garnements n'oseraient se la ramener!

Ensuite, quand on commence à jouer, on voit tous les fondements du deuxième opus mais en version plus basique : un héros se retrouve prisonnier dans une version sombre de son monde, il se fait poursuivre par ce qui semble son enseignante d’anglais devenue une tueuse sanguinaire et il ne pourra que fuir ou se cacher pour lui échapper.

La maniabilité demeure un peu rigide et pas évidente à prendre en main. Si on joue sur PC, je vous recommande chaudement de jouer avec une manette Xbox car le placement des actions par rapport aux touches se révèlera ingérable en clavier azerty et le menu ne propose malheureusement pas de personnaliser les touches. Heureusement que le jeu prévoie une compatibilité complète avec la manette.

Une fois passé ce premier contact un peu compliqué avec ce premier jeu, et bien force est de constater que l’on se laisse quand même emporter par son ambiance particulière. Le jeu parvient à nous faire ressentir l’oppression de ce survival horror en huis clos dans ce lycée. Au début il s’agit seulement de l’établissement de nuit sans rien d’anormal, mais peu à peu, tel un Alice Madness Returns, des éléments de plus en plus inquiétants parsèment les couloirs et salles, pour faire augmenter la peur.

"Il y a un truc qui cloche..."

De plus, l’ambiance sonore s’avère des plus réussies : ce silence brisé par des bruits lointains ou sourds installe un malaise certain. Notre tourmenteuse, apparaissant aléatoirement, aura de quoi nous effrayer et deviendra aussi de plus en plus mortelle à mesure que nous progressons dans l’histoire. Trois autres types d’ennemis statiques nous surprendrons çà et là. Le héros a une jauge d’endurance qui se consomme dès qu’il court et esquive, ce qui force à s’économiser pour ne pas arriver à court de souffle avant d’échapper à la poursuivante.

Olé!

Aïe...

Retenir votre souffle ou vous dissimuler dans des éléments de décors deviendra votre rituel habituel

Des objets permettent de regagner de la vie ou de l’endurance, mais il est regrettable qu’ils ne soient pas accessibles via des raccourcis, ce qui compliqué de les utiliser durant notre fuite. Le jeu n’est pas très difficile, mais la phase finale va tout de même donner du fil à retordre.

L’autre gros point fort du jeu demeure son aspect narratif, l’on doit explorer l’école, résoudre des énigmes, découvrir le pourquoi du comment et l’histoire avec ses personnages, simples au début, se densifient progressivement. Plusieurs fins sont possibles, dépendant de nos actions durant la partie, mais concrètement, il y a deux fins principales, les autres n’étant que des variantes de l’une de ces deux principales. Dans l’ensemble, le jeu et son ambiance sont prenants et j’ai refait le jeu plusieurs fois pour en découvrir les secrets (certains semblent d’ailleurs totalement inaccessibles, ce qui pique notre curiosité d’autant plus).

L'une des quelques zones sécurisées, par laquelle vous serez souvent amené à repasser

Cependant, le gameplay devient très vite répétitif pour la partie survival horror. Assez vite, cela devient lassant de devoir prendre ses jambes à son cou et se planquer, nous  gênant dans notre progression. Il faut dire qu’en ayant joué juste avant à l’épisode 2,  j’étais déjà habituée au système, peut-être que des nouveaux joueurs apprécieront plus longtemps la formule.

Ainsi, pour terminer le jeu une première fois, entre six et sept heures suffisent, une dizaine vous prenez le temps de tout explorer. Mais pour découvrir toutes les fins, il vous faudra presque le double. Cela nous fait une durée de vie de dans l’ensemble correcte.

The Coma : Cutting Class reste une expérience intéressante de jeu d’horreur, bien qu’un poil trop répétitif. Ce premier jeu, qui appelait clairement à un deuxième jeu, permet de se rendre compte que sa suite directe demeure d’autant plus réussie et aboutie. Si comme moi vous avez abordé la série d’abord par The Coma 2, ce premier opus se révèle presque plus intéressant à faire après pour en découvrir plus sur les personnages, mais il vous paraîtra bien restreint en comparaison. Il vaut le coup tout de même si vous avez envie de l’explorer vous-même, dans le cas contraire peut-être qu’un let’s play suffirait.

Hanoko, le 30/06/2021