Timebomb : Sherlock vs. Moriarty

Avis

Dans Timebomb, vous incarnez soit l’équipe de Sherlock qui cherche à désamorcer des bombes, soit l’équipe de Moriarty qui veut détruire le symbole architectural de Londres.

On joue chacun cartes retournées, avec des bombes de différentes couleurs et des outils pour désamorcer les bombes. La partie commence avec un premier joueur/joueuse en possession d’une pince symbolisant son tour. Chaque joueur/joueuse lui indique ses cartes en main, véridiquement ou faussement selon son rôle, afin d’orienter la partie. Le joueur/joueuse en possession de la pince doit tourner une carte au choix d’un autre joueur/joueuse et la placer au milieu. Quatre bombes d’une même couleur révélée signifie la victoire du camp Moriarty, six outils de désamorçage font gagner le camp Holmes. Et le joueur/joueuse transmet la pince à celui ou celle chez qui il a révélé une carte.

Le jeu combine ainsi jeu de rôle et de manipulation pour gagner. Habituellement, je ne suis pas amatrice de ce genre de jeu, d’autant qu’ici, on peut très souvent faire plusieurs parties sans jamais pouvoir jouer si les autres personnes ne se fient jamais à notre parole ou trouvent très vite quelqu’un de fiable. Ainsi, on peut jouer au nombre maximum de joueurs/joueuses et que la partie se réduise à des interactions entre trois seulement. Le principe du jeu demeure sympathique pourtant, mais il aurait fallu d’avantage d’actions possibles pour minimiser ce défaut. En revanche, l’avantage est que les parties se terminent rapidement, contrairement à des jeux comme Loup Garou où on peut rester très longtemps à rien faire si on meurt dès le début. Dans le même genre, j’ai préféré le Poker des cafards. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait fortuit puisque ces deux jeux font partie des inspirations de l’auteur de Timebomb 

Le gros point fort de ce jeu est pour moi la qualité de ses illustrations, et ce surtout pour sa version française du jeu.

En effet, le jeu est à l’origine publié en dōjin, donc amateur, sous le titre Timebomb tout court et illustré par Kawa Kōtarō, avant de nous parvenir en France refondu à la sauce Sherlock Holmes illustré par Biboun :

Puis le jeu a été édité officiellement au Japon et à nouveau totalement revisité graphiquement, cette fois par l’illustrateur 326.

Clairement, la version française, qui a aussi été vendue dans d’autres pays, instaure une ambiance vraiment sympa qui devrait ravir les amateurs et amatrices de steampunk. Le design des personnages est léché, les cartes à jouer détaillées. Pour un jeu très simple et rapide, on a droit quand même à de superbes illustrations. À en juger des visuels, le gameplay entre les versions originales et françaises semble le même, donc la refonte reste purement cosmétique, mais l’attention n’en demeure pas moins appréciable pour autant.

Un jeu sympa et stylé visuellement qui a trouvé son public, même si ses mécaniques ont pu me rebuter sur certains aspects. À voir si la deuxième version du jeu nommée Timebomb Evolution enrichit vraiment l’expérience de jeu et change mon ressenti !

Hanoko, le 14/02/2023