Touch of Zen (A)
Staff
Réalisateur: King Hu
Chorégraphies: Xian Finj
Directeurs de la photographie: Hui-ying Hua et Yeh-hsing Chou
Compositeurs: Tai-kwong Ng et Dajiang Wu
Production: International Film Co
Dans la Chine sous la dynastie Ming, Yang Hui-chen, dont le père a été assassiné par la Police Politique du Grand Eunuque Weï, a réussi à s'échapper avec l'aide de deux généraux rebelles. Ayant trouvé refuge dans une citadelle frontalière abandonnée, la jeune fille est repérée par des espions impériaux. Pour l'aider à affronter les gardes lancés à sa recherche, elle trouvera un soutien inespéré auprès de Ku Sheng-chai, un peintre lettré qui se révèle un redoutable stratège et de Maître Hui-Yuan, un moine bouddhiste dont la force spirituelle n'a d'égale que sa maîtrise des arts martiaux...
Adapté du roman La fille héroïque de P'ou Song Ling
Avis
Un beau film.
Déjà visuellement, les décors sont superbes, on a le droit à de jolis tableaux tout au long du film, en particulier lorsque l'on voit Yang et ses deux compagnons traverser une vallée. On mentionnera aussi la très belle bataille dans la forêt de bambous. Le réalisateur semble apprécier de jouer sur les luminosités très fortes, que ce soit la nuit ou le jour, les images sont très contrastées, offrant une vivacité visuelle en dépit que les couleurs ne soient pas très vives. A l'inverse, je trouve que cette tendance dessert un peu le film pendant les séquences obscures. Les scènes se passant nuit sont souvent bien difficiles à discerner et à comprendre, on n'arrive pas toujours à suivre ce qui se passe. Volonté du réalisateur? Sûrement, mais je n'ai pas trouvé que cela apportait autre chose qu'une confusion indésirable.
Autre élément qui peut égarer le téléspectateur, les personnages. Si au début du film, ils sont clairs et reconnaissables sans problème, à partir de la seconde moitié du film, cela commence à être bien moins aisé. Les personnages antagonistes apparaissent et beaucoup ressemblent aux alliés de Yang. L'aveugle, le préfet, le docteur et pas mal d'autres devenaient difficiles à distinguer. Et c'est encore pire pendant la grande bataille dans la citadelle abandonnée où c'est un peu le désordre, j'étais complètement paumée. A nouveau, est-ce une volonté du réalisateur? Je n'en sais rien et je n'y vois pas autre chose qu'un éventuel défaut du film.
Venons-en à l'aspect art martial du film. Les chorégraphies sont belles, j'ai surtout aimé l'affrontement deux contre deux dans la forêt de bambous. Néanmoins, je préfère les films d'arts martiaux plus bourrins et efficaces qui sont pour moi plus impressionnants que des films comme celui-ci où les personnages peuvent sauter très haut et très loin comme dans Tigres et dragons. Je trouve cela peu crédible, particulièrement dans un film d'arts martiaux. De plus, les combats arrivent assez tard dans le films, ils se font assez attendre.
Car en effet, le film met pas mal de temps à démarrer, les cinquante premières minutes sont particulièrement lentes et pas spécialement captivantes, il faut pas mal s'accrocher pour rentrer vraiment dans le film. J'ai aussi été déçue par les cinquante dernières minutes, qui donnent au film une fin très bizarre qui ne s'oriente pas vraiment dans la direction donnée lors de tout le film. Cela m'a laissée assez perplexe. Tout ça pour dire que je pense que film aurait pu être écourté d'une heure afin d'être plus intense sans être survolté pour autant.
En revanche, cette longueur permet de développer l'histoire et les personnalités. Alors que la plupart des films d'arts martiaux peuvent se résumer à la baston, A touch of Zen est assez recherché et travaillé en comparaison. J'ai trouvé la psychologie des personnages assez intéressante et réussie.
Un beau film qui vaut le détour malgré les quelques défauts que j'ai pu lui trouver.
Hanoko, film vu le 04/08/2008
"A touch of zen est vraiment un film déconcertant, je n'ai pas compris les motivations profondes du réalisateur/producteur. Enfin bon ça reste du bon wuxiapian. Allez, on se met en tailleur et on inspire :
Le film commence comme un film de fantômes : un jeune lettré voit la maison d'à côté se faire "hanter" par une belle jeune femme. Scènes de nuit, petits bruits, et éclairs sont au RDV. Puis on se rend compte que tout ça c'est dû au fait que notre héros se fait des films. En fait cette femme, et les personnes arrivées récemment en ville (sous une fausse identité), sont des gens recherchés par un des eunuques de l'empereur. Ca va se battre dur (souvent à l'épée) pour s'en sortir. Une fois tous ces combats terminés, le film continue, pour une dose supplémentaire de combat dans un autre lieu (pas loin d'un monastère bouddhiste). Du coup on sent passer les 2h50 du film, et ses trois parties.
Voilà un peu pour la vue d'ensemble.
Dans le détail, les images sont vraiment très belles : le film se déroule soit la nuit, soit quand le soleil est à son zenith, c'est très beau. Le film en profite pour mettre en valeur les décors (montagnes brumeuses, cascade, forêt de bambou), parfois dans le fil de l'action, parfois sans justification apparente.
Le personnage principal (qui devient secondaire quand les combats commencent) est un lettré-peintre, qui refuse de passer les concours pour devenir fonctionnaire, ne veut pas que sa mère lui trouve une épouse, mais veut trouver l'amour, il n'est pas supersticieux mais croit en la science et dans les analyses de confucius. Bref un jeune pas comme les autres. A l'inverse la troisième partie va tomber dans la béatitude.
L'un des inspecteurs de la "police politique" (c'est traduit comme ça dans la VF je ne sais pas à quoi ça fait référence), que l'on voit arriver dès le début du film, a les yeux cachés sous l'ombre de son chapeau, il a la mine sombre. Ensuite les combats se règlent au sabre mi-long. Ajoutez à cela des petits bouts de musique japonisantes par endroit, un faux aveugle qui est en fait un général (Zatoichi ?) on y voit une influence du film de samouraï.
Notre petit lettré, pour aider tout ce beau monde va se servir de ses lectures sur la "stratégie de la guerre". Autrement dit (mais non exprimé ou mal traduit), l'art de la guerre de Sun Tsu. Ainsi on assiste à une espèce de guerre de guérilla où il faut démoraliser l'ennemi, lui tendre des pièges etc. Ici, lui faire croire qu'il affronte des fantômes (d'où le début du film). Mais tout cela avec un un style de guérilla. Est-ce du à l'époque ? (Tout le monde se prend pour Che Guevara après mai 68...)
De même le film est l'occasion de montrer que les fonctionnaires sont des gens corrompus (c'est pour ça que nos héros sont pourchassés), ce qui conforte notre héros dans le choix de ne pas devenir "mandarin" (mais là aussi c'est au spectateur de faire le lien)
En même temps, l'héroïne, son caractère intrépide, sa façon de bouger m'a fait penser à Hirondelle d'Or (L'). Eh bien il n'y a pas de secrets, le réalisateur est le même. Sauf que celui-ci a fait ce dernier à HK, puis il a quitté la Shaw Brothers pour aller à Taiwan pour faire ses propres films, dont A touch of zen.
Et le Zen dans tout ça : en fait, outre la façon de filmer la nature, l'eau qui s'écoule, des moines bouddhistes interviennent plusieurs fois pour sauver nos héros des hommes de l'Empereur, les recueillir, les entraîner (ellipsé dans le film) etc. Pour aboutir à la fin à un climax qui nous fait monter jusqu'aux côtés de Bouddha... Je n'ai pas compris quel était le but du réalisateur.
Au final, la VF s'écoute bien, le film est un bon divertissement, quoi que long, mais je n'arrive pas à saisir les intentions profondes du réalisateur. Les voies du Bouddha sont impénétrables, par contre les petites bonzesses... ;)"
Docteur Spider, 16/05/10
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