Tokyo Decadence
Staff
Réalisé par : MURAKAMI Ryu (écrivain)
Avec : Sayoko Amano , Hiroshi Mikami , Miho Nikaido
Musique : Ryuichi SAKAMOTO (Furyo)
Primé au Festival de Toronto 1992
Interdit au moins de 16 ans !
"Jeune prostituée japonaise, Ai se soumet aux pratiques sadomasochistes des clients vers lesquels son agence l?envoie. Un soir, la jeune femme consulte une voyante qui lui prédit le bonheur si elle porte à son doigt une bague ornée d?un topaze?"
Avis
"Pas la peine de scroller jusqu'en bas pour savoir à qui vous devez cet avis sur ce film. Eh oui c'est moi, Docteur Spider. Vous connaissez la chanson : d'abord je vous raconte ma vie, et si j'ai des choses à dire je met un avis =)
Dimanche dernier. Une brocante. Moi. Un carton. 2 euros 50 les films normaux, 6 les pornos. Comment faire pour ne pas réagir ? Alors bien sûr moi âme innocente, hop je suis apaté. Je jette un oeil comme si de rien n'était comme n'importe quel pervers qui fréquenterait un sex shop ou autre. Des tranches blanches. Sur l'une, Tokyo Decadence. Et d'une ya marqué Tokyo, ya 80% de chance que ce soit japonais, et en plus le nom me dit quelque chose. Je le prends en main. Une femme dans une position dont je raffole. "Miho Nikaido, Sayoko Amano". Deuxième bon point c'est japonais. "Un film de Ryu Murakami" Ryu Murakamai, Ryu Murakami... Et si ce n'était autre qu'un romancier que j'adore qui s'appelle habituellement Murakami Ryu. Ah oui c'est bien lui (comme quoi l'ordre ça compte beaucoup). Je retourne le boitier, lis un peu le résumé ".... call girl... sadomaso... film interdit au moins de 16 ans..." Et ba pas besoin de réfléchir, c'est dans la poche. Ah monsieur me le fait à 2 euros, j'adore les petites ristournes. En plus il était encore sous blister, gigabonne affaire.
Ya plus que ce soit un bon film =)
Tokyo Decadence c'est super... glauque. Rentrer dans cet univers sado-maso in medias res c'est pas facile. T'appuies sur lecture et ni une ni deux, tu te retrouves à moitié nu attaché à un fauteuil de gynéco, un être complètement camé et pervers à tes côtés. Il te met un masque pour que tu n'y voies plus, il te fait une injection d'un produiit vraiment douteux... et le film peut redemarrer. Avant, après ?
Bien sûr ce n'est pas vous qui vous en prenez plein la figure, mais Ai. Mon intervention ayant pour thème le SM, il serré bien aisé de faire un jeu de mot sur le nom de l'héroine (qui se consomme aussi dans ce film). Mais Ai, en japonais, veut dire Amour. Apparement ce n'est pas son nom de travail. Déjà physiquement, je dois avouer qu'elle est super bien gaulée, très mince, petite poitrine (mais ça dépend comment on la filme) et des supers tenues de cuir (noir, rouge), porte jarretelles, divers accessoires bien sentis. La totale. Ses clients... ba ses clients c'est des gros psychopathes comme on peut s'en douter, quelqu'un de sain d'esprit irait-il se livrer au fouet, à la strangulation, et là encore c'est soft. On se dit en tant que spectateur tombé sous son charme que c'est un vrai gachis de se servir d'elle comme ça, alors que lui faire l'amour d'une façon plus orthodoxe doit être le pied total. Enfin bon, elle se livre docilement à quasi toutes les demandes de ses clients. Bref c'est une brave petite.
Ca c'était Ai la call girl. Ai de toute les jours, elle porte des fringues de daube, et elle fait vraiment cruche avec sa coupe de cheveux et sa personnalité pas du tout affirmée. Et donc toute la deuxième partie du film, où elle essaie de retrouver l'homme qu'elle aime, est assez désagrable, parce qu'elle est défoncée et qu'elle en sait pas où elle va. C'est pas top passionnant, on ne comprend pas, et ça fait apparaitre un espèce de flou dans le scénario.
Parce que c'est quoi le but de ce film ? Nous montrer des tordus, qui veulent : soit la ridiculiser, s'en servir comme d'un objet, la faire souffrir, soit lui demander de faire des trucs à trois (situation qui arrive trois fois dans le film), parce que ça exite deux personnes d'être vus en train de le faire, parce que monsieur a besoin d'une l'étrangle pendant que l'autre le masturbe, parce que "tête de tortue" a besoin d'avoir deux personnes à qui être soumis. Enfin bref on tombe sur du SM assez tordu, mais pas franchement violent ou glauque, juste dérangeant ("maintenant tu vas boire sa pisse, et appelle moi maîtresse").
Ou alors il y a quelque chose de plus profond ?
Parce que même si Ai ne se plains pas et accepte presque tout, on s'en très bien qu'elle en a plein le dos. Elle vit dans un univers malsain, et même si elle a l'air complètement cruche, elle ne semble pas craquer. Cependant (et là je vais spoiler, mais comme vous en verrez pas ce film, je me laisse aller), si elle avait réussi à mettre la main sur son chéri, elle aurait arrêté ce boulot de daube. La fin du film nous montre bien que cette recherche est une parenthèse dans sa vie.
Je vais peut être en profiter pour essayer d'analyser ce film grace à son titre. Tokyo Decadence, certes oui, le thème c'est le SM. Mais bon ça nous avance pas. Quant au titre original, Topazu, donc Topaze en français, une pierre précieuse rouge, représente l'autre partie du film. Donc elle va voir une voyante qui lui dit d'acheter un pierre rouge, elle s'execute, elel la perd, la retrouve, mais bon ça ne va pa sloin. Désolé je susi nul en analyse de titre =)
Toujours concernant titre en "sens du film" je viens d'apprendre qu'il existerait une version longue, faisant 30 minutes de film. Sont marrants les éditeurs, de sortir des versiosn courtes pour l'occident, histoire qu'on n'y comprenne rien.
Parce qe je vais vous dire pourquoi ce film est interdit au moins de 16, et c'est "malheureusementt ce que j'ai préféré dans ce film, d'une on peut voir quasi toute la plastique des demoiselles, de deux on comprend très bien qu'une miss se fait prendre en levrette (on voit le "haut" de son corps) et de trois, quand Ai se retrouve avec la "maitresse SM", l'autre espèce de surexitée lui glisse la main dans la culotte. Comme je l'ai dit les trucs qui pourraient être explicites, on n'en voit qu'une partie, et c'est bien parce qu'on ne tombe pas dans la vulgarité, et en plus, comme ce n'est pas montré, ça fait travailler notre imagination, et ça vous fait d'autant plus effet. Erotique en somme, mais avant tout SM.
Ce qui vient accentuer l'aspect sombre de film, c'est la mis en scène : la lumière y est tamisée, et il n'y a pas vraiment de gros plan. Du coup ça crée une certaine ambiance, on reste "loin" de ce qu'il se passe. Comme il y a des moments peu éclairés, on en sait pas trop ce qu'il se passe, et là encore vous pouvez laisser libre cours à votre imagination.
Ce qu'il faut noter dans ce film c'est sa musique. J'ai trouvé qu'elle était bien, soit pour accompagner l'action, soit en tant que musique de fond. Et en faisant mes recherches, je ne fus pas surpris que ce soit Ryoichi Sakamoto qui s'en était chargé, puisque c'est à lui que l'on doit la BO de Furyo.
Dans le même ordre d'idée, parmi les personanges tordus que l'on rencontre, et il n'y pas a pas que des salarymen, deux femmes, qui chantent et dansent admirablement bien.
Tout ça pour dire que quoi qu'on pense du scénario, la réalisation est de qualité.
Et puisque on est dans le "casting", non je ne vais pas parler des acteurs, je ne les connais pas, mais du réalisateur, Murakami Ryu. Pour le moment je n'ai lu que deux libres de lui, je savais qu'il avait fait des films d'auteurs, qu'il avait également signé le scénario d'Audition réalisé par Takashi Miike, et j'ai été vraiment positivement surpris de voir qu'un de ses films avait été édité en France, dans une obscure édition certes, mais qui a le mérite d'exister. L'univers SM est traité dans plusieurs de ses livres, donc si vous voulez prolonger l'expérience, ou pour des raisons matériel, lire les livres car le DVD est introuvable, c'est possible avec des titres comme Extasy et je pense Miso Soup, édité chez Picquier, donc dispo dans m'importe quelle librairie disposant d'un rayon litterature asiatique.
Donc comme vous avez put le voir, c'est un film très special, reservé aux "initiés", moi j'ai plutôt bien aimé et pas forcément pour de bonnes raisons. Mais étant donné qu'on découvre un univers assez inconnu, faut être curieux.
Docteur Spider, 05/10/05
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