Sukiyaki Western Django
Staff
Un film de Takashi Miike
Avec Avec Hideaki Ito, Koichi Sato, Kaori Momoi Quentin Tarantino
"Deux clans s'affrontent, les Genjis, le clan blanc dirigé par Yoshitsune et les Heike, le clan rouge de Kiyomori, pour la possession d'un trésor caché dans un village de montagne isolé. Un jour, un tueur solitaire et habile débarque dans la ville."
Avis
Quand j'ai appris l'existence de Sukiyaki Western Django au moment de sa sortie au Japon, j'étais comme fou : Takashii Miike, le fou furieux à qui l'ont doit Visitor Q ou Ichi the Killer, s'attaque au western, fait une référence explicite à la célèbre série de film Django, et nous parle du plat sukiyaki, je me suis dit : ça va être un mélange détonnant. Le film est ainsi sorti en France, j'apprends du même coup que Quentin Tarentino a un rôle. Balancez la purée !!!!
Tout d'abord, le film se présente comme la transposition du vieux combat entre les clans Heike et Genji (voir les "Dit" du même nom), qui s'affrontent dans une ville désertée par ses habitants du Nevada : Yutanura. Là où cette transposition de film de sabre traditionnel devient carrément western, c'est quand on voit l'accoutrement des gars (longs manteau, foulards), l'architecture, mais surtout lorsqu'un homme arrive en ville, et propose de se vendre au clan le plus offrant, en échange du trésor qu'est censé receler la ville. Ça ne vous rappelle rien ? Vous avez sans doute entendu parler de Pour une poignée de dollars où Clint change de camp tout au long du film, fait amusant, ce film était en fait un remake d'un film japonais, Yojimbo, le garde du corps du non moins célèbre Akira Kurosawa. Un retour au source, par Miike ? Un des personnages prend même le soin de dire "we don't need a yojimbo !"
Oui en anglais, car le film a été tourné dans la langue de Shakespeare (auquel il est fait référence, le chef des Heike se faisant renommer Henri IV en référence à l'une ses pièces de théâtre). L'emploi de l'anglais s'est justifié car le réalisateur ne voulait pas que le film soit en ancien japonais - ça aurait fait trop film de sabre -, ni en japonais normal, ça faisait pas trop western, du coup l'anglais s'est imposé. Ça a obligé les acteurs à redoubler d'effort, et à vraiment incarner un personnage différent d'eux (c'est ce qu'ils disent dans le making of).
À ce propos, le héros n'est pas très charismatique. Sa tête ne me revient pas. Ce n'est pas le cas du reste du casting. Les différents personnages qui réussissent à survivre au long du film ont de la gueule, les hommes sont chtarbés (quoique les deux chefs de clans, tout deux mégalo, ne me reviennent pas trop non plus), les femmes sont sexy à souhait. Le shérif a un gros côté Gollum pas désagréable. En bref j'ai plus aimé les personnages secondaires dans le camp des gentils (la grand-mère, sa fille, les personnes qui leur viennent en aide), qui ont l'air plus normaux, qui sont plus touchants. Tarentino a un petit rôle dans le film. Mais c'est sympa de le voir ici. C'est lui qui ouvre le film, et il aura une autre apparition plus tard. Les bonus, où il y a un extrait de conférence de presse (2 minutes), ne dit pas comment il s'est retrouvé dans ce projet.
Le travail sur l'image est vraiment élaboré, les couleurs sont saturées. La mise en scène est léchée, elle fait parfois penser à un film d'animation tant les plans peuvent être irréels, infaisables dans les autres films, mais pour Miike (et les images de synthèse) rien d'impossible. La chorégraphie des combats rapprochés valent vraiment le coup, les fusillades à travers la fille également, peut être moins les courses poursuite à cheval. Miike peut tout se permettre en tout cas. C'est très créatif, le mélange de combat au sabre et aux flingues est le bienvenu.
Qu'en est-il des Sukiyaki et Django du titre ? Ce sont des grosses blagues, n'occupant que quelques minutes dans le film, le premier pour lancer un nom typiquement japonais pour faire concurrence au "spaghetti western", le second pour lui rendre hommage et créer de la surprise au moment où on s'y attend le moins.
Au niveau des bonus, on a surtout droit à un making-of de 50 minutes, qui revient sur les difficultés du tournage (conditions météo, maniement des revolvers, chorégraphies, langue), en présentant tour à tour chacun des acteurs, avec un narrateur bienveillant envers Miike.
Le film est assez croustillant, grâce à de nombreux personnages atypiques, mais le film manque d'un chouia de folie en plus. Miike signe un western convaincant, avec une touche nippone samouraïesque, même s'il ne faut pas trop en demander au scénario. A voir et à revoir. Un film fun."
Docteur Spider, 16/01/09
Voir aussi Bon, la brute et le cinglé (Le) et Exilé
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