Sabreur Solitaire (Le)
Staff
Un film de Chang Cheh
Avec Ti Lung, David chiang, Li Ching
Chorégraphie : Tang Chia
Comme chaque année, les autorités chargent un vieux maître d'escorter un convoi de 200 000 taels d'argent. Malheureusement, il est très malade, l'experte qui l'accompagne habituellement est absente, et seuls ses deux disciples sont disponibles (Li Ching et Ti Lung). Une bande de bandits se préparent à les attaquer pendant le transport. Comment va réagir un sabreur errant (David Chiang) qui ne semble pas vouloir s'intéresser aux affaires des autres ?
Avis
"Ça faisait un bout de temps que Le sabreur solitaire faisait partie des films à voir. Le fait d'avoir vu Bras de la vengeance (Le) cette après-midi, du même réalisateur, la même année, m'a donné envie de voir comment Chang Cheh évoluait en 1969, année cruciale de sa carrière.
Comme chaque année, les autorités chargent un vieux maître d'escorter un convoi de 200 000 taels d'argent. Malheureusement, il est très malade, l'experte qui l'accompagne habituellement est absente, et seuls ses deux disciples sont disponibles (Li Ching et Ti Lung). Une bande de bandits se préparent à les attaquer pendant le transport. Comment va réagir un sabreur errant (David Chiang) qui ne semble pas vouloir s'intéresser aux affaires des autres ?
Disons le tout de suite, le film est bon, même s'il démarre doucement. Et c'est un film important, à plusieurs égards. Avec Dead End la même année, il s'agit du premier grand rôle pour David Chiang et Ti Lung. Le réalisateur est en vitesse de croisière et est sur le point de signer ses plus grands films. Et fait très notable, le film est saturé de référence au western.
Certains thèmes de la bande-originale font clairement penser à des mélodies de westerns italiens. Chang Cheh réutilise les grands plans sur les yeux à la Sergio Leone (quoi que de façon moins marqué), mais il en change le sens : plus que le conflit, il s'agit de souligner le trouble amoureux entre le sabreur solitaire (David Chiang) et la bretteuse (Li Ching), parce qu'elle est promise à son condisciple (Ti Lung). On retrouvait déjà ces quelques éléments dans les films précédents du réalisateur (Un seul bras les tua tous, Invincible Fist (The), Retour de l'hirondelle d'or (Le)). Du coup comment ce film se démarque-t-il de ses prédécesseurs ?
À un niveau superficiel, on remarque, outre le fait qu'on se déplace à cheval, que le but des personnages est de protéger un convoi, lorsqu'on voit les méchants comploter ou épier, en fond sonore en entend des ''houlouloulou'' indiens (par exemple, à 52 minutes). À un niveau plus profond tout joue sur l'attente et le quiproquo (sur ce que recherche David Chiang). Il a sa morale, et en même temps veut se vendre au plus offrant en ville (pour travailler comme escorte). Ça balance entre les deux, mais finalement son espèce de morale va l'emporter (même si c'est en fait pour les beaux yeux de la nana). Bref il aurait pu se battre Pour une poignée de taëls, mais il refuse (Vous verrez que le premier geste dans le film, on le paye pour qu'il se casse). David Chiang n'interprète donc pas un personnage de Sergio Leone.
D'autre part tout le film joue sur l'attente : le spectateur attend que le film commence vraiment (quand est ce qu'ils se battent vraiment ces deux coqs de Ti Lung et David Chiang), les gredins attendent que le convoi passe, d'ailleurs (à 1h09), il y a une musique de coucou qui fait penser à cette scène d'attente qui ouvre Il était une fois dans l'ouest. Et enfin, la fin est lente, au sens où le temps se diffracte. Il y a d'abord une fin fantasmée. Puis une fin réelle, centrée sur l'agonie. Les gens meurent lentement !
À ces influences du western italiens s'ajoute l'usage des ralentis pour appuyer les scènes de saut (cablage) et les scènes de mort particulièrement violente. On retrouve l'usage des ralentis dès le générique d'ouverture. Ce précédé, il le doit également au western, mais américain et contemporain. En effet le 7 août 1969, sort dans les salles de Hong-Kong un film révolutionnaire : La horde sauvage, de Sam Peckinpah. En décembre, Chang Cheh sort Le sabreur solitaire.
Quant au titre international, Have sword, will travel, il fait référence à une série western américaine, qui a balancé 6 saisons entre 1957 et 1963. Il faudrait creuser pour voir s'il a plus de liens, mise à part le titre qui fait référence à Have gun, will travel.
Le combat final vaut l'attente, car nos deux héros s'attaquent à une vieille pagode pleine à craquer d'ennemis. Il va falloir la monter... et réussir à la redescendre. Une belle séquence !
Un film wu xia pian, avec une belle affiche, un final d'enfer, le tout mâtiné d'influence du western italiens et américain. Que demander de plus ?''
Docteur Spider, 17/04/12
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