Infirmière (L')

Ce film ne nous narre non pas le traumatisme d’une jeune fille enlevée mais des conséquences sur son entourage, en particulier pour une amie proche de la famille, qui va méchamment déguster. Mais ce qui ne nous tue nous rend plus fort, à ce qu’il paraît.

Le film met tranquillement en place son ambiance, d’abord tranquille et paisible via de la pure tranche de vie, pour présenter les différents personnages, très humains et attachants, mon coup de cœur allant pour la grand-mère, Tôko, qui est amusante et dont j’aurais aimé découvrir un peu plus le parcours. C’est plaisant à suivre, sans oublier que le film alterne avec des scènes se passant dans le futur montrant Ichiko au bout du rouleau, à l’opposé de son portrait dressé. Puis quand tout se déclenche, c’est une lente descente aux enfers pour notre douce héroïne qui va devenir amère.

Le film traite assez bien ses deux thématiques qui s’entrecoupent. La fatalité subie par la famille, qui était auparavant comme vous et moi, mais qui finit par n’être caractérisée plus que par une chose : celle de contenir un individu criminel, même rien que présumé. On sait que les choses vont aller de mal en pis pour Ichiko, on les redoute et on ne peut s’empêcher de s’émouvoir avec elle. Les acteurs sont convaincants, le ton demeure très juste, peut-être un peu exagéré concernant le traitement médiatique (comme dans des mangas tels que Anonyme !), mais après tout, je ne sais réellement quelle ampleur prennent les faits divers au Japon. Cependant :

Et parallèlement, le développement d’un amour pernicieux va pousser à des choix néfastes. Le jeu entre Motoko et Ichiko me rappelle un peu la série Killing Eve (dans un tout autre registre certes), mais on retrouve un peu la même tension entre les deux héroïnes. Le film prend presque des allures de thriller, à captiver sur qui aura le mot de la fin.

Même s’il peut avoir quelques possibles failles, comme dirait Mylène Farmer : « J’aime l’infirmière, Maman. »

Hanoko, le 16/08/2020