Femme des steppes, le Flic et l'Œuf (La)

Avis

Ce film alterne entre scènes contemplatives, passages comiques et absurdes et tranches de vie. Le titre français du film veut faire penser à un western, mais il n’en sera rien.

Au début, nous sommes très intrigués de voir où cette histoire nous mènera et les secrets qu’elle recèle. L’ambiance demeure assez unique, avec ses plans fixes horizontaux qui se prolongent à l’infini tels les steppes représentées et ses personnages très terre-à-terre qui contrastent avec cette volonté de poésie visuelle mais qui donne un mélange réussi.

Cependant plus ça va, plus j’ai décroché. Je n’ai pas trouvé la direction artistique si remarquable que cela, les choix de plans demeurant plutôt logiques dans un décors avec des plaines sans relief à perte de vue. La photographie et les lumières ne m’ont pas marquée non plus. Ainsi le côté purement visuel, s’il est marquant dans les premières minutes du film, finissent par lasser. Certains moments vont quand même se démarquer, tel que ceux où le désert contraste avec quelques éléments de la société urbaine plantés en plein milieu.

Ensuite le scenario nous laissera totalement sur notre fin, le film commence comme il se termine. J’aime plutôt cette volonté de ne pas chercher à faire passer absolument un message, le réalisateur met en scène plusieurs personnages différents. Il ne glisse aucun jugement de valeur, ni ne nous incite à nous faire une opinion sur les modes de vies montrés. Cependant, la frustration va plutôt du côté de la quasi absence de développement des personnages. Je comprends l’importance de non-dits pour garder une subtilité, mais il peut y avoir un juste-milieu avec le quasiment rien-dit. On n’apprend presque rien du passé des personnages, laissé à notre imagination. Même le côté enquête se retrouve expédié sans vraiment lui donner d’importance. Quant aux quelques répliques qui se veulent davantage philosophiques voire métaphysiques, elles restent très sporadiques et n’apportent pas grand-chose.

Le film n’est clairement pas dénué de qualités, à force de sobriété dans sa narration, cela a frôlé la pauvreté à mon goût.

Hanoko, le 12/03/2023