Confession of Murder
Staff
Un film de Jeong Byeong-gil
Avec Choi Won-yeong, Gwang Jang, Jeong Jae-yeong
Projeté dans le cadre de l'Étrange Festival 2013
Entre 1986 et 1990, dix femmes ont été tuées. Le meurtrier avait échappé de peu à l'inspecteur Choi, lui laissant une balafre sur la joue. Quinze ans plus tard, un écrivain ayant rédigé le livre ''Je suis le meurtrier'' avoue par la même qu'il est l'assassin. Que cache ce coup médiatique ? Comment vont réagir les différentes personnes liées à cette affaire (les familles des victimes, l'inspecteur...) ? Sur cette base, on se demande quelles sont les véritables intentions de ce jeune et beau assassin, qui avait commis le crime parfait : un réel repentir, l'argent, la gloire, la pure joie de se savoir intouchable ?
Avis
Le film Voice of a Murderer était tiré d'une histoire vraie : En 1991, le fils d'un présentateur télé avait été kidnappé. Le chantage avait duré 40 jours. Il s'agissait d'une enquête aporétique : à la fin, on ne sait pas qui était le kidnappeur, et le délai de prescription (15 ans) est aujourd'hui passé : Même si on le retrouvait, ou s'il se rendait, on ne pourrait pas le poursuivre. C'est ce cas de figure que va suivre Confession of Murder. Alléchant.
Entre 1986 et 1990, dix femmes ont été tuées. Le meurtrier avait échappé de peu à l'inspecteur Choi, lui laissant une balafre sur la joue. Quinze ans plus tard, un écrivain ayant rédigé le livre ''Je suis le meurtrier'' avoue par la même qu'il est l'assassin. Que cache ce coup médiatique ? Comment vont réagir les différentes personnes liées à cette affaire (les familles des victimes, l'inspecteur...) ? Sur cette base, on se demande quelles sont les véritables intentions de ce jeune et beau assassin, qui avait commis le crime parfait : un réel repentir, l'argent, la gloire, la pure joie de se savoir intouchable ?
L'autre versant du film, qu'on ne voit pas dans les autres films du genre qui se concentrent sur la souffrance paroxystique des victimes c'est de voir les conséquences sur le long terme de la disparition d'un être aimé sur les familles des victimes. Comment vont-elles réagir ? Vont-elles pardonner comme il le souhaite ? Ou au contraire en profiter pour se venger ?
Le film tient toutes ses promesses, et va même au delà : la réalisation est très maîtrisée, toutes les images sont belles, s'enchaînent à la perfection, et crèvent l'écran. J'ai été bluffé par les différentes scènes de combats et de courses poursuites, qui m'ont carrément scotchées à mon siège. Par exemple la scène d'ouverture est ahurissante, on a l'impression d'être dans un jeux-vidéo d'action, du fait des mouvements de caméra qui bougent en parallèle des personnages, même quand ceux ci font des bonds. De même le film excelle sur le burlesque, quand il prend des aspects de comédie noire, même si parfois on se dit que c'est un peu trop gros.
C'est le premier film du réal. Auparavant, il s'était consacré à un documentaire sur les cascadeurs : Action Boys (2008). On peut imaginer qu'il les a embauché sur son film, ou du moins il a un coup prononcé pour les cascades et la castagne, qu'il a réinjecté dans son Confession of Murder.
Mais le film ce n'est bien sûr pas que de la castagne, le réalisateur a deux messages à faire passer : D'une part, via tout le buzz qui est fait autour de la sortie du livre I am the murderer (ou Confession of murder selon les affiches à l'intérieur du film), de l'emballement médiatique, et des fanclubs qui sont montés (oui, vous lisez bien : des fanclub d'un serial killer), la réalisateur pointe du doigt le fait que l'on devient vite ''hystérique'' avec ce genre de phénomène, car ça joue complètement sur les passions. Le film nous fait prendre conscience que, parfois, mieux vaut ne pas se laisser emporter et prendre du recul, sinon on tombe dans le panneau du premier démagogue venu Attention au culte de l'instantanéité. L'autre versant, c'est que les media sont prêts à tout pour faire de l'argent.
D'autre part, en pointant le délai de prescription, je me suis demandé en commençant le film si le réalisateur n'était pas en train de militer pour son abrogation. Le film fait référence à une affaire ayant vraiment eu lieu à Hwaseong (Province de Gyeonggi) qui ont donné lieu au film Memories of Murder. On apprendra en épilogue que le délai de prescription pour les crimes est prolongé de 15 à 25 ans (ça a eu lieu le mois de la sortie du film, si mes sources sont bonnes). Bon du coup, je ne sais pas quoi en penser de ce délai de prescription, ça serait bien de savoir pourquoi il a été mis en place (et pour avoir un ordre de comparaison, voir si les crimes financiers sont reconnus comme tels).
Pour conclure, Confession of Murder est rondement mené, il mélange bien les genres, la réalisation est très soignée, les personnages sont intéressants. A la première vision, j'avais vraiment adoré ce film, lors de la seconde, j'ai plutôt vu ses défauts. Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un bon thriller, qui explore des pistes intéressantes.
Docteur Spider, 04/05/13
Revu en septembre 2013
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