Chinoise (La)
Staff
Un film de Jean-Luc Godard
Dans un appartement dont les murs sont recouverts de petits livres rouges, des jeunes gens étudient la pensée marxiste-léniniste. Leur leader, Véronique, propose au groupe l'assassinat d'une personnalité. Réalisé un an avant les évènements de Mai 68, "la Chinoise" est considéré comme un film prophétique.
Source : allocine.fr
Avis
"Ce coup-ci je vais être très hors-sujet par rapport à la thématique du site, mais je pense que le film du jour peut-être un bon coup d'éclairage sur la fascination que provoque la Chine sur les français, ici, plus particulièrement la Révolution Culturelle.
Dans la carrière de Jean-Luc Godard, La chinoise représente un tournant : on dit qu'il met fin à sa période "nouvelle vague", pour entrer dans sa période "politique".
L'histoire en deux lignes : L'été 67, des étudiants réunis en cellule, dissertent sur la pensée marxiste-leniniste, la pensée de Mao. Ils sont pour la plupart étudiants à l'Université de Nanterre.
Godard nous dépeint à la façon d'un documentaire (la caméra observe, est témoin, et des interviews sont faites), les discutions de ce petit groupe, dans une atmosphère pop art, assez hallumée.
Outre des insert de couleur entre et dans les scènes, qui sont autant de slogan extraits des Citations du président Mao Tsé-toung, la mise en scène joue beaucoup avec la fétichisation du Petit livre rouge qui emplie les bibliothèques, qui sert de briques de mur pour mimer la guerre du Vietnam, ou pour bombarder des chars US, en jouet.
Ils vivent dans leur petit monde, font des plans sur la comète. Par exemple, fermer les facs, comme en Chine, pour rééduquer les intellectuels en leur faisant faire du travail manuel. Le truc génial du film, c'est lorsqu'une distance est prise face à ces élucubrations, par exemple lorsqu'un des membres est exclu car soutenant le PCF, ou lorsqu'une des militantes discute dans le train avec son prof de philo qui avait participé à la guerre d'Algérie. Celui-ci lui fait bien comprendre que si l'action de petits groupes "terroristes" est possible contre la bourgeoisie, elle n'est possible que grâce au soutien, explicite ou tacite, de la population, ce qui permet de résister, d'agir sur le long terme. Ce professeur lui fait comprendre que l'entreprise mao est vouée à la perte si justement, ils ne sont pas "comme un poisson dans l'eau" pour reprendre la terminologie maoiste. Ce dialogue répond à un des slogans peint (ou déclamé) au début du film : "Une minorité à la ligne révolutionnaire correcte n'est plus une minorité". Ce terrorisme serait justifié par... la division du travail (vous, vous travaillez, vous, vous nous exploitez, et nous on prend les armes) !!
Plus qu'un film prophétique sur ce qui allait se passer en 68, un film sur l'après mai 68, où les groupes d'extrême gauche vont soit épouser la capital, soit partir dans la lutte armée (en gros).
Le film n'est pas aussi fun et entraînant que Vent d'est (1969) du groupe Dziga Vertov duquel Godard a fait parti. En deux ans, on est passé de la question "comment faire un théâtre révolutionnaire", à "voici comment faire un cinéma révolutionnaire". Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire (malheureusement ce film est difficilement trouvable...)
Godard ne cède donc pas à la facilité. Il nous pousse à la rigueur tant au niveau de l'analyse, que de l'adéquation des moyens aux fins : la révolution socialiste faite et décidée par les masses."
Docteur Spider, 29/11/08
La même, mais au Japon : United Red Army
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