Super Mario Bros. le film
Staff
Co-réalisation: Pierre Leduc et Fabien Polack
Scénario : Matthew Fogel
Musique : Brian Tyler
Décors : Guillaume Aretos
Montage : Eric E. Osmond
Production : Chris Meledandri et Shigeru Miyamoto
Production déléguée : Shuntaro Furukawa
Production associée : Robert Taylor
Studio: Illumination Studios Paris
Deux frères, Mario et Luigi, vivant à Brookyn, se lancent à travailler comme plombiers malgré la désapprobation de leur famille. Un jour, ils entrent dans des égouts afin de réparer des canalisations publiques et espérer se faire un renom dans le métier. Mais ils se font aspirer par un mystérieux tuyau qui les propulse dans un autre univers, chacun dans une région différente. Mario cherche à retrouver Luigi et va demander l’aide de la Princesse Peach, tandis que pèse sur ce monde la menace du tyrannique Roi Bowser.
D’après les séries de jeu vidéo Super Mario Bros. et Donkey Kong
Avis
Jadis, les adaptations de jeux vidéo en films étaient seulement synonymes de catastrophes culturelles. Sur les dix–quinze dernières années, le phénomène avait tendance à s’améliorer avec certains films de qualité honnête. Les Super Marios Bros. n’avaient pas échappé à cette malédiction, mais aujourd’hui, des réalisateurs états-uniens veulent rectifier le tir avec ce film !
Déjà, pas de prise de risques inutile, nous sommes dans un film d’animation et non dans un film en prises de vue réelles. Il sera donc bien plus aisé de retranscrire l’univers des jeux de la saga. En cela, le studio d’animation (qui est français cocorico !) a fait un travail impeccable. Les personnages sont parfaitement remodélisés par rapport aux originaux, le film est super beau, fourmillant de détails et coloré. Chaque est très vivante et dynamique, l’expressivité des personnages est là. Bref, un régal pour les yeux.
Ensuite la partie la plus épineuse, l’histoire. Le film place d’abord notre duo de protagonistes dans un univers similaire au nôtre, se passant à Brooklyn afin de parler davantage à un public états-unien (à moins que les deux frères vivent vraiment là-bas dans le lore de Mario ?). Puis ces derniers se font happer dans un monde de magie qui tranche radicalement avec leur quotidien. Cela paraît un peu facile mais l’idée reste bonne afin d’apporter une explication logique au fait que deux plombiers se retrouvent à devoir combattre le terrible Bowser. Et cela constitue une bonne porte d’entrée pour des téléspectateurs qui ne connaîtraient vraiment pas l’univers Mario.
Ensuite, le film nous raconte la guerre entre l’armée de Bowser qui veut épouser la princesse Peach, laquelle mène la résistance contre lui. J’aime beaucoup le côté apprentissage de Mario, qui a tout à apprendre puisqu’il vient d’ailleurs. Même si ce côté ne dure pas très longtemps, en raison de la durée limitée du film, sa présence demeure appréciable. Ensuite, malgré son côté simple, je trouve l’histoire relativement efficace. La transposition des personnages, issus de jeux sans vraiment de scenario et où la parole ne leur est initialement pas donnée, demeure elle aussi réussie dans l’ensemble. Bowser est pour moi particulièrement drôle ! L’humour est bien sûr omniprésent dans le film, bien que peu inspiré, à part quand interviennent quelques purs clins d’œils vidéoludiques. Le film fait sourire par moment, mais pas rire aux éclats.
Le seul personnage décevant demeure Peach, qui est pour le coup totalement dénaturée. En effet, je peux tout à fait comprendre que le cliché de la princesse demoiselle en détresse à sauver soit totalement dépassé aujourd’hui. La placer dans le rôle d’une combattante pourquoi pas, sauf qu’en l’état, elle est une pure Mary Sue qui ne fait jamais rire. Ça aurait par exemple beaucoup plus drôle qu’elle ait ses manières de princesse chochotte tout en accomplissant des choses ultra badass, un peu comme quand on se fait poutrer à Smash par Peach qui nous balance un coup de fesses ou de club de golf !
Le cas de Peach m’amène au plus gros défaut du film : il s’inspire beaucoup trop des films de superhéros Marvel très formattés. En effet, le côté aventure et plateforme passe à la trappe au profit de la baston, prépondérante dans le film. Un grand absent du film demeure Yoshi, qui aurait pu prodiguer au film cette dimension aventure et découverte, sa présence se résumé à des cameos. Si bien que dans le dernier tiers du film, j’ai fini par m’ennuyer, le scenario devenant trop bateau et la créativité du début s’envolant. Même l’humour s’efface et ne se résume à la fin qu’à des ralentis avec gros plans récurrents en pleine scène d’action. Le procédé est amusant une fois, pas plus.
Une autre déception également : le personnage de Luigi pas du tout exploité. Au début, j’ai cru que le film allait narrer deux aventures parallèles qui allaient se rejoindre, Mario avec Peach d’un côté et Luigi de l’autre en mode Luigi’s Mansion. Mais finalement, les scénaristes se débarrassent de lui dès le début. Certes, il n'était pas possible de tout caser un une heure trente, mais il y avait possibilité de rongner sur de la bagarre pour un peu plus d'aventure rigolotte.
Du bon et du moins bon pour ce film. On sent qu’il est fait avec amour mais l’influence trop prononcée du film de super héros le tire un peu vers le bas. Je reste tout de même sur une impression positive.
Le bonus après le générique semble annoncer une suite, verrons-nous apparaître par la suite Warrio et Waluigi (mdr Waluigi qui apparaîtrait dans un film avant d’être inclus dans un Smash Bros., ce serait un troll running gag :D).
Hanoko, le 08/05/023
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