Mystère des pingouins (Le)

Génériques

Ending: "Good Night" par Utada Hikaru

Sympathique chanson, bien que trop monocorde.

Avis

Une petite ville se retrouve soudain envahie de pingouin, qui font un sacré remue-ménage. Un phénomène qui offre un défi à la mesure du petit Aoyama, avide de connaissances. À cela s’ajoute une autre donnée à l’équation : une assistante dentaire qui, sous certaines conditions, peut faire apparaître des pingouins.

Voilà donc une drôle d’histoire qui commence ainsi de manière un peu farfelue, un peu originale. On nous présente aussi un héros plutôt atypique, loin du cliché du petit garçon courageux un peu naïf. Nous avons là l’intello de la classe, beaucoup plus mûr que ses camarades de classe et qui dans une volonté de logique, va souvent faire des sarcasmes. Un héros sympathique donc, qui éclipse pas mal les autres personnages plus classiques. Uchida a un peu le rôle de sidekick peureux, Hamamoto va montrer quelques côtés effarouchés (voire tsundere ?), Suzuki est le cliché du petit caid crétin de l’école. L’assistante dentaire faiseuse de pingouins est aussi le profil type de la nana cool, qui plaisante avec le héros et se prend aux jeux de ses petites expériences scientifiques. Quant aux autres, ils demeurent assez peu développés.

Le scenario partage l’attention entre les expérimentations et observations du héros, ses rapports avec les quelques autres enfants présentés, mais aussi son attirance pour cette assistante dentaire. Oui, c’est sans doute la relation de ces deux personnages qui me titille dans ce film. Au début, l’humour ecchi, lié à la franchise enfantine du héros qui parle de nibards amuse, mais la blague revenant souvent, elle devient lourde. Ensuite, leur proximité et les nombreuses activités qu’ils mènent ensemble me paraît assez déroutante. Déjà d’un point de vue réalisme, je vois mal la mère d’Aoyama le laisser passer tant de temps avec une adulte qu’elle connaît à peine. Ensuite, on voit bien que l’attirance d’Aoyama pour elle ne se limite pas seulement à être impressionné, comme cela arrive avec les enfants, non cela va au-delà et j’admets que cela m’a un peu dérangée. Par ailleurs, on ne sait rien du quotidien de cette femme, que l’on ne voit presque jamais interagir avec des grandes personnes, ni même d’autres enfants. J’en venais presque à me demander si le héros n’était pas par un moment le seul à la voir, ce qui la chose intrigante. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler le film.

À part cet aspect sus-cité, l’histoire de ce film dans son ensemble est bonne, c’est plutôt mignon et amusant. Mais il y a quelques longueurs, on a l’impression de tourner un peu trop autour du pot ou de rajouter des péripéties dispensables.

Visuellement, le film est chouette. On sent que ce n’est pas forcément une très grosse production, certaines scène sont moins soignées que d’autres. Cependant, dans les passages avec plus d’intensité narrative, on voit que l’équipe met le paquet et le résultat est très beau.

Un joli film dans l’ensemble, malgré un ou deux côtés qui me font tiquer un peu. J’attends de voir ce que ce réalisateur proposera à l’avenir pour se démarquer davantages de ses pairs, tels que Makoto Shinkai ou Mamoru Hosoda.

Hanoko, le 09/03/2020