Asura

Le film commence sur une première scène à glacer le sang. On découvre cette femme, esseulée, donnant naissance à un enfant et errant sans savoir comment elle trouvera à manger. Et, poussée par la faim et la misère, elle cède à une extrémité terrifiante. Asura nous marque aussi pas son style graphique des moins conventionnels. Le style peut rebuter au premier abord, avec cette animation 3D texturée, la qualité se révèle au rendez-vous et confère au film une ambiance des plus déroutantes, loin des canons du genre. Si on retrouve un côté un peu rigide aux personnages, leur expressivité nous impacte, les mouvements sont bien rendus et le travail des décors demeure très bon. De plus, au vu des quelques pages que j’ai pu voir du manga, le film semble rendre assez fidèlement le style de l’auteur.

Par la suite, le scenario se révèlera inégal. Dans les grande lignes, il demeure poignant et très dur, notre Asura a de quoi rappeler Hyakkimaru dans Dororo (2019) (bien que ce film soit antérieur, j’imagine qu’on retrouve des problématiques similaires dans le manga original de Tezuka que je vais bientôt lire) :

Détail amusant et non des moindres : on reconnaît dès les premiers instants la comédienne de doublage d’Asura (Nozawa Masako), qui a doublé un personnage dont vous avez peut-être un jour entendu parler, un certain Sangoku ;-). J’avoue avoir eu du mal à me détacher de ce rôle si emblématique qu’elle a joué, pourtant elle fournit une très bonne prestation pour Asura, notamment quand il prononce ses premiers mots. Mais ce sont ses cris au combat qui vont forcément nous amuser pour la ressemblance.

En dehors du traitement du héros, ce film nous narre aussi de manière tragique ce que des gens dans la pauvreté n’ayant même plus de quoi se nourrir en viennent à commettre. À part un personnage en particulier au début, aucun des autres n’est ni bon ni mauvais, ils s’en sortent comme ils peuvent et sont enfermés dans leur position sociale.

Ce qui m’a empêchée de réellement aimer le film sont ses plusieurs gros gros raccourcis scénaristiques, qui rendent l’histoire moins crédible :

Malgré ses quelques défauts, Asura reste un film qui ne laisse pas indifférent et éviter pour les âmes trop sensibles.

Hanoko, le 20/02/2021