Albator - Corsaire de l'Espace

Avis

Quand j'étais petit, je regardais Albator 78 - Le corsaire de l'espace à la télé. Oui je suis vieux :/ Depuis le mythique pirate a connu de multiples adaptations en longs métrages, OAV, spinoff etc. Mais aujourd'hui, retour aux sources, et en 3D s'il vous plaît ! 

Ne me basant que sur l'affiche et ma nostalgie, je me suis donc rendu au cinéma. Comme je n'étais pas non plus hyper enthousiaste (le film pourrait être un gros bousin), je m'y suis pris tard, il ne restait que des séances doublées. Eh bien la VF est correcte. Ce n'est pas le problème majeur du film

Le début est assez dépaysant : le design ne respecte pas le travail de Leiji Matsumoto, le scénario est loin de l'univers qu'on a pu connaître, je ne reconnais pas vraiment mes héros favoris, l'équipage porte des armures de combat...  

Surtout, le scénario va suivre Yama, la nouvelle recrue, en fait un espion, frère du chef de l'armée de Gaia, un consortium dirigeant l'humanité et protégeant la planète terre de toute présence. On va suivre de façon très classique la façon dont il va se faire retourner, tout ce qu'il a toujours cru est un mensonge blabla bla, plus un peu de mélo et d'affrontements avec son frère. En fait, globalement, Albator pourrait être n'importe quel film de SF, il a des gros côtés Star Trek, façon J.J. Abrams : action, combats de vaisseaux spatiaux en veux-tu en voilà.  

L'animation est jolie, on a l'impression de regarder une longue cinématique de jeux vidéo. Les effets 3D sont classiques (suivre le volatile qui esquive des obstacles, flingue au 1er plan en relief). Par contre le design est chiant. Tout l'aspect Tezukien du trait de Matsumoto a été gommé, afin de créer des personnages longilignes, les jeunes gens pouvant tous se faire caster dans un groupe de j-pop :/ Bon ok, la belle blonde je l'aurai bien croquée, mais le tout rend assez fade. D'ailleurs, je ne félicite pas l'équipe d'avoir mis une pure scène de fan service ou, ''pour rien'', on voit la belle prendre une douche. Ca sort de nulle part et ça ne conduit à rien :/  

Et Albator dans tout ça ? C'est un beau ténébreux, pas très causant. On découvre qu'il est torturé et un peu dépressif. Il porte un lourd fardeau... Souvent il joue les Batman en faisant virevolter sa cape, parfois il joue les Superman en sautant dans le vide. Bref il a l'apparence de mon héros, mais sa substance est fort différente. 

Je dois saluer le travail du réalisateur, à qui l'on doit la série des Appleseed, parce qu'il n'est pas tombé dans le travers de faire un pur copié-collé du support original. Et ya pas ce truc agaçant qu'on a pu voir dans The Hobbit de faire un million de références à la trilogie précédente pour satisfaire le geek. Mais l'autre travers c'est d'avoir voulu plaire à un nouveau public, en lui livrant un bête film de SF avec des icones j-pop, tout en misant sur le nom d'une célébrité à qui on a retiré toute classe. 

Albator revient, pour les enfants de la Terreeee mais les grands enfants seront déçus.  

Docteur Spider, 05/02/14

La mode est clairement aux reboots ces derniers temps. Nous pensions que le virus n'était qu'hollywoodien mais côté nippon, plusieurs licences classiques se sont vues remises au goût du jour. Pour la fin d'année 2013, c'est notre capitaine corsaire préféré qui s'est vu accordé une nouvelle jeunesse. Une bonne claque visuelle pour ce film 3D très soigné, mais je seconderai Docteur Spider sur presque tout ce qu'il a déjà développé.
Le film est très différent du dessin animé ou du manga auquel nous avions été habitués, autant au niveau des personnages, nouveaux pour la plupart que pour l'histoire. Déroutant pour les fans mais après tout pourquoi pas, si l'on peut découvrir une nouvelle voie à cet univers d'anthologie.
Le problème majeur du film est qu'il veut adopter un ton très grave mais que de nombreuses scènes ou répliques viennent parasiter la chose. Le fond de l'histoire est assez intéressant, le film se veut non manichéen présentant des raisons et des torts imputés à chacun des deux camps opposés entre l'autorité et la rébellion. La trame du film a d'ailleurs de quoi nous rappeler agréablement Final Fantasy - Les créatures de l'esprit. Au milieu de tout ça, le héros, auquel on est censé s'attacher, s'identifier, passe son temps à retourner sa veste à chaque rebondissement, ce qui rend sa psychologie totalement ratée. Par ailleurs, certaines des mimiques des personnages, qui font très shonen de base, viennent casser l'ambiance (la scène de fan service avec la blonde que Doc a déjà citée, la force physique démesurée d'Albator, ainsi que ses mouvements de cape répétés, etc.). Globalement, les personnages manquent tous de charisme à cause des dialogues un peu pauvres, excepté un échange entre Albator et Esra que j'ai trouvé vraiment pertinent.
Dans la première moitié, le film conservait encore une certaine cohérence dans son histoire mais par la suite, les péripéties se multiplient démesurément et le film finit par nous égarer totalement dans un méandre de batailles devenant sans queue ni tête. Il aurait mieux valu en faire moins mais mieux travailler chacun. 

J'avais misé pas mal d'espoirs en ce film dont la bande-annonce était plutôt prometteuse. Au final, Albator le Corsaire de l'espace n'est pas mauvais mais il ne nous convaincra pas pour autant. C'est dommage, il avait le potentiel pour être très bon. 

Hanoko, film vu début février 2014