O.S.E. - Overcome . Survival . Experience

Avis

O.S.E. démarre avec un spot publicitaire de présentation de son programme : vous mettre au défi de vaincre vos phobies. Place ensuite à la mise en scène d’une convention où sera lancé commercialement le jeu O.S.E.

Le trailer du manga:

Le manga présente un groupe de personnages qui semblent les protagonistes de l’histoire… avant que le scenario nous égare avec de multiples autres personnages dans les allées de sa convention fictive. Les pages enchaînent un peu sans queue ni tête entre de nombreux personnages, certains inspirés de personnalités réelles, si bien que dans la foule des allées, on en perd de vue nos héros et leur but initial lors de cette journée. Les chapitres regorgent de micro-péripéties qui se veulent comiques mais qui tombent à plat parce qu’on n’arrive pas à tout à suivre. Les pages jonglent trop aléatoirement entre les personnages. Je comprends bien que cela puisse être une étape importante pour la suite, que tous ces personnages prendront de l’importance dans les chapitres à venir, cependant, cela fait légèrement trop pour un début. De plus, les diverses références à la pop-culture me semblent un peu trop du fan service facile pour geek, peut-être parce que j'ai lu pas mal de mangas utilisant ce genre de procédés humoristiques (en particulier parmi les mangas français), la surprise s'en trouve diminuée. On veut même nous faire croire à un moment que tout va virer au manga de zombi !

Et puis peu à peu, on se rend compte qu’il se produit quelque chose… Le scenario se pose, entre dans le vif du sujet et fait naître progressivement une certaine tension via le quizz auquel doit répondre le personnage de Sarha. Elle va passer de questionnaire trivial à une vraie mise à l’épreuve la poussant dans ses retranchements. Tout un jeu psychologique s'installe entre elle et l'intelligence artificielle qui l'interroge. À travers elle, le manga aborde des thématiques sérieuses, qui nous interpellent et nous intriguent vraiment sur ce qui constituera le parcours des prochains testeurs du jeu. En plus, étant donné que l’idée de ce manga germe dans l’esprit du scénariste depuis 2003, donc on se doute bien qu’il a projeté pas mal de choses pour le futur de la série. 

À l’instar de cette évolution, le dessin lui aussi prend une toute autre tournure entre le début et la fin du tome un. Auparavant, la qualité pouvait s’avérer inégale, avec des compositions de pages embrouillées, des personnages plus ou moins bien dessinés, des décors trop souvent absents, remplacés par des trames de fond (procédé que je déteste qu’on retrouve souvent dans des shojo amour de lycée). D’autant que quand les décors sont présents, le manga a autrement plus d’allure. J’ai été un peu déçue, car j’avais lu Holy Wars, précédent manga du dessinateur dont je gardais un très bon souvenir. Et quand on en arrive à la partie vraiment intéressante de l’histoire, le dessin lui aussi s’affirme. C’est beaucoup plus soigné, les émotions des personnages passent bien, la mise en scène fonctionne parfaitement, alors que tout se passe au même endroit entre peu de personnages. L’immersion commence à prendre sur le lecteur !

Après une première moitié de tome un peu laborieuse, pendant laquelle on s’accroche sur la promesse du développement d’un concept de départ intéressant, le manga déploie finalement ses armes pour laisser entrevoir une suite bien plus prenante. Des auteurs japonais auraient sûrement utilisé le principe d’O.S.E. pour en faire un jeu de la mort banal, mais cela aurait été moins intéressant.

Par ailleur, la création de ce manga repose sur du financement participatif (vous pouvez retrouver le détail des opérations ici pour le tome 1 et ici pour le tome 2), chose plutôt originale pour un manga, on espère que cela donne envie à d’autres mangakas en herbe de suivre cet exemple. Il est également prévu que cette œuvre devienne transmedia et collabore avec le Japon directement, ce qui éveille d'autant plus notre curiosité de découvrir les autres parties envisagées sur d’autres supports.

Hanoko, un tome lu le 27/01/2020