Matsumoto

Avis

Encore un livre trouvé à la bibliothèque du coin. J'avais entendu parler des attentats au Japon menés par un groupe sectaire. J'ai pu avoir quelques détails avec ce manfra glaçant.

L'histoire commence par un compte à rebours, celui avant l'attaque du métro de Tokyo qui a tant fait parler de lui et dont l'histoire s'achève en 2018 avec l'excecution de plusieurs membres de la secte, dont son leader. Le présent livre a été publié en 2015, soit bien avant le dénouement du procès.

Ainsi donc, Matsumoto est le gourou d'une secte (encore active au Japon mais très surveillée par la police) aux objectifs obscurs. Ses adeptes lui sont soumis pas des moyens pas toujours très tendres, comme en témoigne le manga. De fait, il n'est pas destiné aux enfants, la violence y est crue et sans concession. 

Matsumoto décide d'asseoir sa domination nationale par le biais de la terreur, et engage des scientifiques qu'il implante en Australie pour synthétiser du gaz sarin en grande quantité. Après quelques tests, il lance une attaque contre un juge qui l'a dans son collimateur et qui met en péril ses agissements. L'attaque, bien que bancale, fonctionne et fauche des vies dans la ville qui porte le nom du leader de cette secte démente. 

Plus tard, Matsumoto récidivera dans le métro de Tokyo, mais la qualité du gaz n'a heureusement réussi qu'à tuer 13 personnes ; s'il avait obtenu un produit correct, on aurait pu pleurer des milliers de morts, voire plus...

Le manfra présente tout cela, en étant inflitré dans la secte et en suivant surtout ses membres commando embrigadés dans les attaques. On suit également un pauvre rescapé de la première attaque accusé de l'avoir commise pour des raisons idiotes. Je ne sais pas si ce point est vrai mais il montre bien l'absurdité du raisonnement humain parfois, et ce qui fait que les enquêtes et les procès durent souvent longtemps. Preuve en est, le verdict est tombé bien des années après 1994.

Matsumoto est un personnage obsur et effrayant, mais s'y intéresser reste fascinant. Les sectes japonaises, nombreuses et certaines bien implantées, sont un sujet qui passionne les occidentaux qui souffrent moins de ces mouvements (ou du moins, ils ont quand même moins pignon sur rue). C'est une autre manière de voir le Japon.

Je regrette juste qu'à la fin du présent manfra, on ne parle pas des conséquences de l'attaque de Tokyo. On termine sur des images froides et terribles de cette dernière, sans plus. Un couperet efficace, certes, et qui nous pousse à investiger davantage à côté. 

En bref, un manfra intéressant et effrayant.

DDG, le 19/01/2020