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Avis

Le petit Yūya, c’est le Peter Parker version collégien japonais et isekai fantasy. Pas populaire pour un sous et avec de l’ijime pur et dur pour lui, du jour au lendemain il se retrouve avec de grands pouvoirs et un corps musclé. Sauf que pour le coup, Yūya a même totalement changé de visage. Lui qui n’a connu que le dédain et la colère des autres (à part auprès de son grand-père), c’est une nouvelle vie qui commence.

Comme on peut s‘y attendre, après sa métamorphose de petit potelé à canon de beauté élancé, tout lui réussit et tous les regards se tournent comme des tournesols d’adoration envers lui. On passe d’une introduction dramatique à tout à coup un renversement de situation. Le tome un n’est guère passionnant à lire, malgré les thématiques intéressantes qu’il soulève.

En effet, il semble apporter une critique sur le regard des autres et les complexes qu’ils font naître chez les personnes ne répondant pas aux critères de beauté, car ce n’est qu’une fois devenu un cliché de beau gosse de shonen que tout lui sourit. Un amer constat et non moins crédible tant la société cultive le "pretty privilege". De plus, même lorsque quelqu’un lui a témoigné de la reconnaissance avant sa transformation (la passante qu’il a sauvée de goujats), son traumatisme était tel qu’il préférait fuir plutôt que de tenter de nouer tout contact. Cependant, le traitement de cette histoire se révèle bien moins pertinent dans la suite du manga.

Déjà, parce que le héros semble très vite prendre confiance, au point de participer à un shooting photo de mode, alors qu’il aurait dû fuir, ou même ne pas réagir quand un photographe de mode était venu l’alpaguer, ne pensant pas qu’on s’adressait à lui. Il s’habitue super vite au fait qu’il ait une nouvelle apparence sans pour le moment chercher à comprendre le pourquoi du comment (un peu le défaut récurrent de bien des isekai).

L’originalité du manga demeure en le fait que le héros peut naviguer à sa guise entre les deux. Peut-on alors réellement parler d’isekai ? Quoi qu’il en soit, on va voir quel impact cela aura sur l’histoire. Pour le moment se profilent deux possibles intrigues amoureuses pour lui puisqu’il rencontre une fille dans chaque monde. La partie fantasy ne semble guère intéressante mais attendons de voir la suite.

L’autre caractéristique qui manque cruellement à ce manga : l’absence totale de conséquences crédibles de son changement d’apparence. Je me serais attendue à le voir refoulé par exemple à l’entrée de son lycée, vu qu’il a non seulement changé de morphologie mais aussi de faciès, on sait que les adolescents ont des poussées de croissance fulgurantes mais pas au point devenir une toute autre personne. Bref, plus de considérations terre-à-terre afin de d’instaurer une vraie problématique à traiter à son changement de corps. Pour le coup, si vous avez envie de lire une histoire parlant de changement d’apparences et des conséquences bien concrètes au quotidien, testez True Beauty. J’attend également de voir la réaction de sa famille si elle interviendra un jour de nouveau dans l’histoire !

Le dessin n’est pas mal, bien que perfectible. Le style de l’auteur me plaît assez et les pages sont travaillées et détaillées dans l’ensemble. En revanche, les combats dans le monde de fantasy sont fouillis. Mais cela ne me dérange pas plus que ça car ils ne sont pour à ce stade du manga pas encore très mis en avant.

Le concept de ce manga n’est pas inintéressant, mais il mériterait un bien meilleur travail sur la psychologie du héros et des effets pas que positifs sur sa vie.

Hanoko, un tome lu le 06/01/2023