Hanoko – Vendredi 03 janvier 2014, à 23:20

Yumiko Igarashi [Interview]

Yumiko Igarashi était de passage en France le mois dernier, à l'occasion de la publication de son manga Joséphine Impératrice en France mais aussi pour son exposition d'illustrations Yumiko Igarashi, impératrice du Shojo. Des tirages limités issus de ces illustrations ont été mis en vente par la galerie d'art AOJI (voir cette news pour plus de détail).
Shoshosein vous propose une petite interview de la célèbre dessinatrice des mangas d'anthologie comme Candy Candy, réalisée en coopération avec Japan FM. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec l'autrice lors de la soirée de vernissage de l'exposition, elle était prise d'assaut entre la presse et les fans qui arrivaient pour des dédicaces ;). Yumiko Igarashi nous a chaleureusement accueillis pour cette interview. 

Shoshosein : Bonsoir et merci de nous accorder du temps malgré la précipitation. Quelle est l'origine de votre forte influence de la culture occidentale et notamment la littérature classique ? Qu'est-ce qui vous a poussée à vous tourner vers cet univers ?
Yumiko Igarashi : En fait j'ai aussi fait des oeuvres historiques sur le Japon et forcément quand on s'intéresse à l'histoire du Japon on en vient à s'intéresser à l'histoire d'autres pays, à la culture mondiale, on est donc attiré par l'occident tout comme pas d'autres choses. 

Japan FM : Pourquoi avoir choisi de travailler cette fois sur le destin d'une femme célèbre qui a vraiment existé comme Joséphine impératrice ?
Y. I. : Mon éditeur est venu me voir en me proposant « et si vous faisiez un manga sur Joséphine impératrice ? » c'était une super idée, j'ai tout de suite été séduite. 

SSS : Je voudrais revenir sur votre parcours de mangaka, votre bibliographie montre que vous avez aussi bien travaillé avec un scénariste que seule, quel est votre ressenti par rapport à ces deux situations et qu'avez-vous préféré?
Y. I.: Au niveau du dessin, ça n'a pas changé grand-chose que ce soit moi qui fasse le scenario ou un autre car je ne pense pas qu'il y ait forcément d'influence d'un scenario ou d'une histoire externe sur mon dessin, j'ai gardé mon style. Par contre ce qui est intéressant dans le travail avec d'autres auteurs, c'est qu'ils m'apportent des histoires auxquelles je n'aurais jamais pensé et que je n'avais jamais imaginées. La collaboration est intéressante en cela.
SSS : Vous n'avez donc pas ressenti de sentiment de contrainte, cela s'est toujours bien passé ?
Y. I. : Non pas du tout au contraire, cela c'est toujours super bien passé. Cela a toujours été très agréable avec tous les auteurs avec qui j'ai pu travailler.
Yumiko Igarashi nous confie tout bas en riant : c'est après qu'on se dispute, quand c'est fini ! C'est quand ça a du succès qu'on a des histoires après. Et vous qu'en pensez-vous ?
SSS : Eh bien je n'ai jamais tenté l'expérience de dessiner avec un scénariste donc je ne peux pas me prononcer !
Y. I. : Essayez, vous me direz ce que vous en pensez ! 

J FM : Comment choisissez-vous les mangas sur lesquels vous travaillez ? On repère que vos héroïnes sont plutôt très indépendantes, est-ce que c'est un critère important ?
Y. I. : Pour que les lecteurs puissent ressentir cette indépendance et ce fort caractère de mes personnages féminins, il faut leur créer une histoire et surtout des difficultés à surmonter. C'est toujours ce qui est le plus difficile : trouver une bonne histoire, un drame, quelque chose qui va les amener à se développer comme personnage et à surmonter ces difficultés, que le lecteur se sente attaché à ce personnage en se disant "Quelle puissance de caractère, quelle femme !!". Ça, ça a toujours était le plus difficile, mais c'est ce qu'il y a le plus intéressant. 

SSS : Avec votre manga Boku no Brassiere Island, vous vous êtes essayée au Shônen comique et coquin, si vous aviez à nouveau l'occasion d'explorer un autre genre que le Shôjo, vers lequel vous tourneriez-vous?
Y. I. : - Elle a un éclat de rire en entendant le nom du manga que j'ai cité - Au Japon, j'ai fait à peu près tous les genres qui existent et il n'y a que moi - Elle montre de la fierté -. Bon tout n'a pas eu le même succès, mais je pense qu'ils ont tous au moins 10/20 !
(Aparté de ShoShoSein : À noter donc que les bibliographies de Yumiko Igarashi trouvables sur le net ne sont pas exhaustives  )

J FM : Vous avez particulièrement dessiné des mangas dont l'histoire se déroule dans le passé, n'avez-vous pas envie de dessiner des mangas qui se déroulent dans le présent voire dans la futur ?
Y. I. : Oui, j'ai surtout envie d'explorer le thème un peu fantastique, futuriste. C'est vraiment quelque chose que j'aimerais tenter à partir de maintenant.
J FM: Prochainement peut-être?
Y. I.: Oui. 

SSS : J'ai pu voir sur plusieurs sites d'information consacrés au manga que vous seriez de la même famille que Satsuki Igarashi des Clamp, est-ce vrai ? 

Y. I. : Non pas du tout, je ne l'ai même jamais rencontrée, ce serait un honneur ! Je vais vérifier quand même, parce que nous partageons un nom de famille et une famille peut aller très loin. Elle pourrait être la fille de la fille du frère de mon grand-père, je n'en sais rien ! Si nous sommes effectivement de la même famille, ça me ferait plaisir.
SSS : Si vous pouviez choisir un mangaka avec lequel travailler, lequel souhaiteriez-vous ?
Y. I. : Ce serait Kaoru Shintani (l'auteur d'Area 88 notamment)

J FM : Vous êtes décrite comme l'une des mangaka qui ont permis l'essort du shojo manga, que pensez-vous du shojo manga aujourd'hui, que ce soit au Japon ou à l'international ?
Y. I. : Ce qu'il s'est passé sur les dernières années, c'est l'augmentation incroyable du nombre de mangaka. Lorsque j'ai commencé, nous étions peu et nous avions une relation très particulière avec l'éditeur de collaboration et aussi de professeur à élève. Nous discutions, nous nous soumettions des idées l'un l'autre, nous grandissions ensemble. Maintenant les éditeurs n'ont pas du tout le temps de s'occuper de leurs jeunes auteurs, du coup tout le monde est laissé parce qu'il y a trop d'auteurs, pas assez de temps, pas assez de personnel au niveau de l'édition. Je trouve ça dommage, on a perdu une relation spéciale qui existait dans le passé à cause des contraintes actuelles.
J'espère que grâce à tous les fans de France les éditeurs japonais seront poussés à voir qu'il faut s'occuper des auteurs. Il y a des auteurs très intéressants donc il faut continuer d'être derrière eux pour qu'ils soient connus car il y a du potentiel et c'est grâce aux fans que l'on peut exister. Si les fans sont là, les auteurs pourront mieux travailler et ainsi de suite, c'est un cercle bénéfique et j'espère que nous pourrons l'entretenir. 

Nous remercions le traducteur ainsi que l'équipe d'Aoji pour l'organisation de cette rencontre. 

 

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Commentaires

Portrait de dragon de givre

Intéressant ! Elle a l'air très humble

Portrait de Hanoko

Oui, elle était super sympa et naturelle =)

Ninja Gaiden power :D

~

Ligue Anti Divulgâchis!

Portrait de Docteur Spider

terrible cette interview !

"Les hommes ont une femme, mais les femmes n'en ont pas." Proverbe féministe

Portrait de Hanoko

Merci! L'attente en vallait donc la peine? ^^'

Ninja Gaiden power :D

~

Ligue Anti Divulgâchis!

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