Docteur Spider – Samedi 26 octobre 2013, à 14:53

Jeon Soo-il, interview

JEON Soo-il est un réalisateur coréen indépendant. Né en 1959, il part étudier en France, après des études de cinéma et de théâtre à l'Université Kyungsung de Pusan. Là il suit des cours à l'E.S.R.A. (École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle), puis fait des recherches sur la quête de spiritualité chez les personnages de Tartovski, à l'université Paris 7. Aujourd'hui, il est professeur au département cinéma et théâtre de l'Université de Kyungsung et a réalisé des films comme Mise à nu ou Destination Himalaya (avec Choi Min-sik). Pink (2011) est sorti dans nos contrées le 23 octobre 2013.

ShoShoSein : Vous êtes cinéaste indépendant, est-ce que c'est par choix ? Autrement dit, les films que vous avez faits en indépendant, est-ce que vous auriez pu les faire avec des grandes maisons de production ? Est-ce que c'est lié au sujet de vos films ou à la façon de les tourner ? 

Jeon Soo-il : Après mes études de cinéma à Paris, j'ai essayé de faire mon premier film. Mais c'est difficile d'avoir cette chance quand on veut faire un film d'auteur. J'ai alors créé ma boîte indépendante et j'ai commencé à produire, réaliser et financer moi-même. Par la suite, j'ai réussi à co-produire mon troisième film avec la France (Mise à nu). Himalaya est une co-production chinoise. Comme vous savez, on ne peut pas faire le film d'auteur avec les grandes maisons de production qui ne pensent qu'à l'argent. Par ailleurs, il y a très peu d'aide de la KOFIC (1). Et on manque d'argent pour faire la promotion des films. 

(1) KOFIC : Korean Film Council (KOFIC), est un organisme gouvernemental dont l'objectif est de promouvoir et encourager le cinéma Coréen.  

SSS : Pour illustrer votre propos, comment se passe la production d'Another country ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? 

JSI : Le projet Another country a changé de titre. Le film s'appelle maintenant Lotus Bus. Le tournage aura lieu cet hiver en France. Je dois chercher un acteur connu. Chez nous, le première chose importante est d'avoir l'acteur connu, ce qui permet ensuite d'obtenir les investissements. C'est ça la difficulté. J'espère bien que les acteurs aimeront le scénario...  Le film sera coproduit avec Néon productions (France). 

SSS : Concernant la réception de votre travail, qui voit vos films en Corée ? 

JSI : Les gens qui s'intéressent vraiment aux films me connaissent. Les étudiants en cinéma et les cinéphiles ont vu mes films qui sont sortis dans les cinéma d'art et essais. Mais on ne les projette pas régulièrement. Ces cinéma projettent aussi des films commerciaux pour gagner de l'argent. 

SSS : Et qu'en est il du reste du public coréen ?  

JSI : Même si je tourne avec des acteurs et des stars qui sont connus, ça ne marche pas, parce que le public est habitué à s'amuser avec les films d'action, mélodrames, les séries télévisées, le cinéma hollywoodien, etc. Et ils ne se rendent pas dans les cinéma d'art et essais. 

SSS : Et en France ?  

JSI : Je trouve que le public français commence à me connaître peu à peu grâce aux trois films qui sont sortis et le quatrième Pink, qui sort aujourd'hui.  

 

Filmographie de Jeon Soo-il :
1997: L'Écho du vent en moi (inédit)
1999: L'Oiseau qui suspend son vol (inédit)
2003: Mise à nu
2006: L'heure entre chien et loup
2007: La Petite Fille de la terre noire
2008: Destination Himalaya
2008: Je viens de Busan (inédit)
2011: Pink
2013 : El condor pasa (inédit)

 

Merci au Festival de Films Coréen de Strasbourg et à son organisateur Jung Ki-heun, sans qui cette interview n'aurait pas eu lieu. 

 

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