Hanoko – Mercredi 27 juillet 2022, à 17:51

Interview de Jay Skwar et Kim Jae-Hwan à Japan Expo 2022

À l’occasion du retour de Japan Expo cette année, les éditions Meian ont de nouveau invité Jay Skwar et KIM Jae-Hwan les auteurs d’Egregor – le Souffle de la Foi en dédicace (ils étaient déjà venus en 2019) et nous avons eu la chance de les rencontrer pour une petite interview !

 

ShoShoSein : Bonjour, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Jay Skwar : Je suis le scénariste d’Egregor, mon tout premier projet édité. Je suis très fier de pouvoir travailler avec un artiste aussi talentueux que Kim Jae-Hwan. L’heroic fantasy m’a toujours beaucoup tenu à cœur, j’avais cet univers en tête depuis pas mal d’années, j’ai beaucoup réfléchi avant que de concrétiser le projet et j’espère que l’intérêt des lecteurs s’accroîtra avec les années.

 

SSS : Comment vous est venue votre passion pour les mangas ?

JS : J’ai été bercé par les mangas et cette culture de l’animation japonaise depuis que je suis très jeune, mes parents travaillaient pour Manga Distribution et avaient une boutique sur Paris pendant une dizaine d’années.

Kim Jae-Hwan : Quand j’étais tout petit, j’allais au cinéma avec ma mère voir de l’animation, ce qui m’a donné l’objectif de devenir manhwaga.

 

SSS : Quelles sont chacun les œuvres qui vous inspirent le plus ?

JS : Si je devais n’en citer qu’une, ce serait Berserk, l’œuvre par excellence qui m’a le plus donné envie de faire d’Egregor un manga. Quand j’ai commencé à écrire Egregor il y a une dizaine d’années, je ne connaissais pas encore Berserk, Egregor était au départ un roman et c’est après avoir découvert Berserk que j’ai voulu en faire un manga, de faire quelque chose de plus visuel.

K JH : Les œuvres de Miyazaki Hayao, en particulier Laputa.

 

 

SSS : Comment s’est fait votre premier contact avec Meian pour votre premier projet ?

JS : J’ai contacté Meian au début lorsque c’était un très jeune éditeur, le scenario leur a plu, ainsi que l’idée de lancer leur label avec de l’heroic fantasy. Ils m’avaient d’abord mis en relation avec des mangakas japonaise [Note de Hanoko : Sanazaki Harumo et Tachibana Kaya], qui avaient déjà une belle carrière derrière elles. On a sorti un premier tome en 2017 mais elles avaient beaucoup de projets en cours et elles se sont rendu compte que l’« ambition » pour Egregor était assez élévée, elles ne pourraient pas tenir le rythme de parution pour tenir les lecteurs en haleine. Nous avons dû mettre le projet en pause mais il est revenu assez rapidement grâce à M. Park et Meian. Ils avaient conscience du potentiel du projet. M. Park m’a mis en relation avec Jae-Hwan et lui ont transmis mon scenario, il était libre à ce moment-là et aimé le scenario. Nous avons envoyé à Meian la nouvelle monture [d’Egregor] qui leur a beaucoup plu et cette nouvelle version a été lancée en 2018.

 

SSS : M. Kim, vous avez commencé votre carrière en tant qu’assistant de Mr Sun, comment s’est passé votre recrutement ? Connaissiez-vous déjà le métier ou avez-vous tout appris tout appris durant cette première expérience professionnelle ?

K JH : En fait j’étais comme vous, amateur de dessin, je dessinais avec n’importe quoi, des crayons, des stylos, je n’avais pas tellement d’outils ni de technique. En travaillant en tant que son assistant, j’ai appris étape par étape la manière de procéder et l'utilisation des outils de dessin et c’est comme ça que je suis devenu professionnel.

 

SSS : Vous avez été dessinateur à l’armée, quel type de dessin avez-vous réalisé et est-ce que cela vous a influencé par la suite ?

K JH : À l’armée je dessinais des fresques de propagande, ça n’a pas contribué à ma carrière ni à mon style.

SSS : Je me demandais si cela pouvait avoir eu un impact sur votre manhwa War Angels, mais ce n’est donc pas le cas je suppose.

K JH : En effet.

 

SSS : Votre premier gros succès a été Demon King, quel a été l’élément déclencheur auprès du public sud-coréen et international ?

K JH : À l’époque les dessins asiatiques n’attiraient pas tellement le public occidental, mais Demon King était une œuvre de fantasy mélangeant à la fois des éléments orientaux et occidentaux, c’est pourquoi cela a attiré plus facilement les lecteurs occidentaux.

 

SSS : Vous étiez vous-même joueur de Warcraft, comme s’est fait votre collaboration avec Blizzard pour en réaliser une adaptation manga ?

K JH : j’étais effectivement fan de Warcraft, une agence aux États-Unis a repéré mes travaux et mon style de dessin et ils m’ont mis en contact avec l’éditeur pour le manga.

 

SSS : Est-ce que cela vous ouvert quelques portes pour travailler dans le milieu du comics ?

K JH : Après Warcraft j’ai fait en effet quelques comics, mais c’est fini aujourd’hui.

 

SSS : Quel regard portez-vous sur l’évolution du manhwa ? Avec le boom des webtoons, est-ce qu’il y a un recul du manhwa papier ?

K JH : Personnellement, je pense qu’il n’y a pas de futur pour le manwha papier en Corée. Peut-être seulement quelques fans vont acheter en format papier mais je pense qu’il n’y aura plus de publication en papier.

SSS : Vous-même avez essayé un peu de webtoon avec Dimensional Mercenary, mais vous vous êtes arrêté après la saison 1, quelle en a été la raison ?

K JH : Egregor !

SSS : Egregor est-il aussi publié en Corée du sud ?

K JH : Il n’y a pas de publication papier mais une publication digitale.

SSS : Vous qui publiez davantage sur support papier, est-ce une possible raison pour laquelle vous collaborez davantage avec l’occident, étant donné que nous avons encore la tradition de la bande-dessinée sur support physique ?

K JH : Pour le coup, c’est juste la qualité d’Egregor qui a motivé ma décision.

 

SSS : Existe-t-il des studios d’animation en Corée du Sud qui ont réalisé des animes adaptés de manhwa ? On voit en effet des animes adaptés de webtoons fait au Japon, mais y a-t-il des animes purs made in Corée du Sud ?

K JH : je n’ai pas vraiment d’information sur le sujet, mais en général, les studios d’animation préféraient créer leurs propres personnages plutôt que de reprendre des manhwas. C’était un gros souci à l’époque quand on voulait lancer la politique de promotion de la culture coréenne, on voulait que les studios reprennent les personnages déjà existants mais tous ont refusé, cette combinaison ne s’est pas faite.

 

JS : L’interview est très complète, c’est vraiment bien !

SSS : Haha merci ! Du coup, revenons sur Egregor. Vous en êtes aux prémices dans votre histoire, vous avez encore beaucoup à raconter ?

JS : C’est tout à fait ça. Grossièrement, les dix premiers tomes constitueront une première saison, comme une sorte de grosse introduction. Nous avons en tête énormément d’éléments à développer pour faire évoluer les personnages, et les intrigues vont vraiment se densifier et s’accélérer. Les éléments seront très différents dans la prochaine saison, il y aura quelque chose de beaucoup plus dynamique et elle réserve de nombreuses surprises. La troisième saison est en cours de réflexion, mais c’est sûr qu’elle existera si on peut aller jusqu’au bout, on aura trois saisons de dix tomes.

SSS : Egregor comporte déjà huit tomes, c’est qu’il y a déjà un bon succès !

JS : Oui, ça grandit, ça fait super plaisir !

SSS : c’est tout le mal qu’on lui souhaite !


À droite Jay Skwar et à gauche Kim Jae-Hwan. Ps: Pardonnez ma tenue du jour plus ou moins correcte 

 

Merci aux deux auteurs, à Meian et M. Park pour ces agréables échanges. Jay Skwar a dû s'absenter un moment durant l'interview et comme nous l'avons réalisée en fin de journée le dimanche, j'ai préféré ne pas retenir trop longtemps les deux auteurs qui avaient déjà un bon nombre de dédicaces dans les mains avec ces quatre jours de Japan Expo accumulés; peut-être à une partie 2 dans le futur qui sait !

 

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