Hanoko – Mercredi 24 juillet 2024, à 16:42

Conférence Nine Peaks de Hirakawa Tetsuhiro à Japan Expo 2024

Peu après la sortie du premier tome de Nine Peaks, ki-oon invitait son auteur HIRAKAWA Tetsuhiro à Japan Expo, à l’occasion de laquelle il a pu donner une conférence sur la scène Yuzu le vendredi 12 juillet 2024. Malheureusement je suis arrivée en retard à cause d’un aléa d’emploi du temps j’ai donc raté le début de sa conférence, si jamais j’en dégotte une enregistrement je pourrai compléter. En voici le compte-rendu tronqué donc de son premier quart d’heure.

 

 

Première partie

La première partie de la conférence se constituait d'une interview menée par un animateur, dont je vous voici une synthèse des réponses du mangaka à ses questions.

 

Hirakawa Tetsuhiro, qui tenait à raconter une histoire de furyo authentique du début des années 2000, s’est inspiré de Retour vers le futur pour l’idée du voyage dans le passé.

Son éditeur, Takada Kenichiro et la rédaction à la réception du projet craignaient un peu les risques d’accusation de copie de Tokyo Revengers, aux thématique similaires mais Takada, comme Hirakawa, était lui aussi fan de Retour vers le futur, se sont rattachés à cette source d’inspiration. Ils se sont au début posé la question d’un récit de SF dans un futur semblable à l’époque des furyos, mais ils ont opté pour un retour dans le passé afin de privilégier la crédibilité.

 

Entre le projet initial et l’œuvre sortie, la relation père/fils n’était pas prévue, elle est venue s’ajouter à l’envie initiale de parler de furyos.

Parmi les contributions de Tanaka au projet, certains événements qui adviendront par la suite pas prévus au départ non plus, mais Takada et Hirakawa ne se sont pas étendus sur le sujet pour éviter de spoiler le lectorat français par rapport à la parution japonaise plus avancée

 

Hikarawa peut s’exprimer librement à travers son manga. Il se pose des limites à lui-même, mais il n’en a pas reçu de la part de la rédaction.

 

Le nom du manga, « Nine Peaks » provient directement du nom de la ville dans laquelle se déroule le manga. Celle-ci est inspirée de la ville de Kure et Kumine signifie « Neuf sommets » que l’auteur a traduit en anglais pour le titre du manga. La ville constitue aussi un élément central du manga, d’autant qu’elle a une symbolique spéciale pour Hirakawa car elle est celle dans lequel se déroule le film Combat sans code d’honneur, l’une de ses sources d’inspiration, à laquelle il a combiné le sentiment de nostalgie dégagé par le film Dans un recoin de ce monde. Hikarawa n’a pas vécu lui-même à Kure, mais il s’agit de la ville d’où son épouse est originaire.

 

 

Concernant le logo, il s’est inspiré également de celui de Combat sans code d’honneur et s’est renseigné préalablement sur des artistes de sa région et a découvert ainsi la calligraphe Suilan (翠蘭) à qui il a fait appel pour le logo de Nine Peaks.

 

 

Pour la création de ses personnages, il travaille parfois directement avec des références en tête parfois sans. Kanamori est directement inspiré d’un personnage de Combat sans code d’honneur, mais Gaku et Harumi n’ont pas une référence particulière. De manière générale, il apporte une attention particulière à rendre classe ses personnages et s’inspire par exemples de magazines de mode, de ce qu’il trouve sur internet. Il dessine surtout des beaux gosses pour leur donner du charisme mais au bout d’un moment, ceux-ci tendent à tous se ressembler. Ses héros sont du genre impulsifs, ce qui le pousse à créer d’autres personnages différents pour trancher, en les rendant plus sombres et peut-être moins beaux gosses aussi.

Il espère aussi que ses personnages beaux gosses pourront aussi plaire à un lectorat féminin, il doit bien y a deux ou quatre lectrices qui en profitent aussi !

Parmi ses personnages, cinq étaient déjà définis dès le début, à savoir Gaku, Harumi, Kanamori, Wakatsume et Hako. Les autres dont créés au fur et à mesure selon les besoins du récit.
Selon les personnages, il imagine d’abord le design ou d’abord le rôle. Pour Gaku, il a commencé par sa coupe de cheveux. Pour Harumi, il a d’abord établi son rôle dans l’histoire puis il a eu des hésitations sur son design et a finalement opté pour s’inspirer de son précédent héros de Clover.

 

 

Pour leur tenue vestimentaire, il n’est pas spécialement connaisseur en street wear et conçoit les tenues selon son inspiration du moment, sans réelle concordance volontaire de sa part avec la mode actuelle. Lui-même n’en porte pas car trop onéreux.

 

Pour intéresser un public actuel aux furyos, datés dans le temps, bien que la mode des années 2000 soit passée, l’amitié mise en scène dans le manga demeure atemporelle et pourra parler à un large public plus jeune. Cependant, il ne visait pas forcément un lectorat étranger. Mais il n’est pas impossible que sa venue en France lui donne quelques idées. Il avait envisagé aussi de parler de furyos en 2024, ce qui n’aurait pas été infaisable mais trop fantaisiste, on lui aurait rétorqué « Il n’y en a plus aujourd’hui ».

Concernant une possible nostalgie des années 2000, l'auteur répond que durant cette période, il était déjà installé à Tōkyō, il peinait à lancer sa carrière de mangaka et errait sans trop de but, c’est donc une période qui représente beaucoup pour lui.

Le manga aborde le sujet du deuil. Si dans Clover, la mort du père du héros servait de déclencheur à l’histoire, ici dans Nine Peaks, le père est en revanche bien présent dans l’histoire.

Il a également inclus à son manga quelques moments de pêche, étant lui-même fan de ce loisir et il la décrit telle qu’il la pratique dans la période où il réalise son manga. Durant la période de Clover c’était de la pêche à la ligne, aujourd’hui c’est de la pêche dans la mer. Cependant il ne se voit pas écrire un manga sur le sujet, il doute que cela se vendrait.

Il a commencé la parution de Nine Peaks dans un magazine papier, quand son éditeur a dû changer de département, il a tenu à continuer de travailler avec lui, faisant un caprice pour ne changer si bien que la rédaction a transféré son manga dans plateforme Manga Cross où son éditeur pouvait également intervenir. L’avantage d’une plateforme en ligne demeure une plus grande souplesse dans le rythme de parution, ce n'est par exemple pas gênant s’il y a une semaine sans parution de chapitre.

Il travaille avec deux assistants qui sont en télétravail, qui s’occupent des trames et des décors. Auparavant, il en avait cinq ou six mais le fait d’être passé au dessin numérique lui a apporté un important gain de temps.

Publié pour la deuxième fois en France, il en est très heureux et avait remarqué des fans français notamment sur tiktok qui revendiquaient Nine Peaks.

 

Deuxième partie

La conférence s’est ensuite poursuivie avec les questions du public à main levée pour s'adresser au mangaka

  1. Les œuvres d’inspiration pour Clover et Nine Peaks
    En manga, L’auteur cite Shonen BakusozokuSlam Dunk, Crows, les mangas de Takahashi Tsutomu. Et pour Nine Peaks en particulière, comme cité précédemment, Retour vers le futur et Combat sans code d’honneur.
     
  2. Sait-il combien de tome il envisage pour Nine Peaks ?
    Il avait dessiné Clover au fil de l’eau mais pour Nine Peaks, il a déjà une idée globale de la longueur de son manga.
     
  3. A-t-il envisagé un autre type pour son premier manga, comme du shōnen nekketsu ou du shōjo ?
    Le furyo était un choix dès le départ pour lui, seul genre qu’il se sent à même de bien traiter.
     
  4. Son emploi du temps pour le storyboard
    Les deux premiers jours sont dédiés au storyboard/names, il y a ensuite un jour d’échange avec son éditeur et de corrections.
     
  5. Lit-il du Naruto et du One Piece ?
    Oui, pas tout mais au moins la moitié pour chacun !
     
  6. Commence-t-il la création de ses personnages par la personnalité ou pas leur design ?
    Généralement il définit en premier la personnalité, ensuite la coiffure puis les vêtements.
     
  7. Y aura-t-il une portée politique au manga, comme peut le suggérer le début du manga avec le plan d’urbanisme menaçant le restaurant de Harumi ?
    Ce n’est pas prévu, concernant le restaurant de Harumi, il ne donne pas plus de détail pour éviter le spoil mais cette partie était narrée juste pour les besoins du scenario.

 

Ainsi s’est achevée cette conférence. Parmi les questions du public, une question de votre dévouée chroniqueuse s’est glissée, saurez-vous la retrouver ? 
Aucun cliché photographique n’était autorisé, que ce soit au début, pendant ou à la fin de la conférence. Hirakawa avait dessiné au cours de la conférence un portrait de Harumi.

 

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