Au début, la pandémie ne touchait que les jeunes hommes. Elle fut surnommée la variole du Tengu pour l’apparence rougeâtre que la maladie donnait aux infectés. Cependant, elle emporta le Shogun Iemitsu, âgé pourtant de trente-et-un mais à la santé fragile. Sa nourrice, Kasuga, pleura son décès.
Six ans plus tard. Le fraîchement nommé abbé Arikoto du temple Keiko-in à Kyōtō se rendait à Edo en compagnie de deux autres moines, Myokei et Gyokuei, en audience auprès du shogun Iemitsu. Ils firent une courte halte en chemin, à l’approche du château. Sur leur passage, Arikoto adressa une prière à un père qui évacuait avec l’aide de sa fille, le corps de son fils décédé de la Variole du Tengu. Le père lui raconta aussi qu’un criminel s’amusait à agresser les femmes pour leur couper les cheveux afin de tester l’efficacité de son sabre. Sa fille en a été victime récemment.
Les trois religieux se rendirent au château, seul Arikoto rencontra le shogun. Il lui présenta ses respects et sa gratitude pour lui avoir permis d’accéder au rang d’abbé. Les hommes présents durant l’audience remarquèrent la beauté du visage du jeune abbé. Le shogun invita Arikoto à séjourner à Edo mais celui-ci déclina l’offre, répondant qu’en tant que nouvel abbé, il avait encore beaucoup à apprendre et qu’il devait rentrer au plus vite pour parfaire sa formation et accomplir son travail. L’honorable Kasuga conduit Arikoto à sa chambre où il pourrait se reposer. Celle-ci le rejoignit peu après et renouvela la demande du shogun de demeurer quelques jours de plus à Edo. Il accepta. Kasuga lui fit ensuite parvenir de la part du shogun de l’argent. Le lendemain, lui et ses deux confrères se virent refuser le droit de sortir de l’'enceinte du château en raison de la menace de la Variole du Tengu. Le soir, Gyokuei fit part à Myokei d’une rumeur concernant le pavillon du château d’Edo : initialement servant à héberger les femmes au service du shogun, celui-ci accueillerait désormais des hommes recrutés par Kasuga, selon la préférence du shogun actuel.
Après quatre jours, Kasuga annonça à Arikoto qu’il ne pourrait pas rentrer à Kyōtō et qu’il allait entrer au service du shogun Iemitsu, devant ainsi renoncer à son vœu monastique. Celui-ci le prend sur le ton de la plaisanterie, répondant qu’âgé de dix-huit ans, il était trop vieux pour une telle tâche. Kasuga raffermit l’ordre, déployant des gardes pour s’assurer de le garder ici.
Le soir, Arikoto, Myokei et Gyokuei cherchèrent une solution. Gyokuei, orphelin qu’Arikoto avait sauvé, refusait qu’il dût renoncer à son aspiration à suivre la voie de bouddha. Arikoto envisagea alors d’écrire à son père, le seigneur Arizumi Madenokoji, afin qu’il demandât à l’empereur d’intervenir pour empêcher ça. Trois prostituées, Yotsuba, Kikyo et Kogiku furent ensuite envoyées dans leur chambre afin de passer la nuit avec eux. Ils décidèrent de s’en tenir à des jeux innocents, se refusant à des plaisirs charnels. Cependant, Kasuga surveillait leur chambre et ordonna à Arikoto de coucher avec l’une des femmes et tenta de le persuader lui-même du désir charnel qu’il refoulait. Devant le refus obstiné de celui-ci, elle ordonna à l’un de ses gardes de tuer Myokei ainsi que Yotsuba. Kasuga menaça de tuer ensuite Gyokuei, ce qui fit céder Arikoto qui se résigna à entrer au service du shogun et renoncer à la voie pieuse.
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