MWZ – Magatsu Wahrheit -Zuerst-

Un empire en proie à des attaques de monstre, un durcissement de la politique restreignant le peuple et renforçant les actions de l’armée, une nouvelle recrue optimiste, un livreur insouciant, des rebelles qui luttent contre le pouvoir, une mystérieuse et menaçante prophétie…

Ce premier épisode contrairement à beaucoup d’autres animes, ne semble pas tout miser sur une animation qui en met plein la vue pour nous accrocher facilement. La réalisation semble même moyenne, avec des dessins par toujours très soignés. Pourtant, certains passages relèvent le niveau, on sent bien que ce n’est pas par manque de compétence du staff. On perçoit un style qui se dégage des épisodes et le character design, simple, est très travaillé dans le sens où les personnages ont tous un physique et un faciès différent. D’ailleurs, mention spéciale pour la séquence animée de transition entre les deux moitiés d'épisode, montrant Innumael en train de courir d'un sens puis d'un autre, que je trouve très chouette. 

Magatsu Wahrheit -Zuerst- prend ainsi le contrepied de la plupart des autres animes et se concentre bien davantage sur son scenario, qui se révèle très riche dès le premier épisode. La série démarre une sur classique lutte d’un groupe rebelle contre un pouvoir en place injuste envers le peuple. L’histoire cependant se révèle de plus en plus complexe et ne cessera de s’étoffer au fil des épisodes. L’univers est lui aussi très travaillé et est loin de se limiter au genre gros monstres. Hormis quelques passages où sur des détails mineurs, les personnages s’en sortent trop facilement, le scenario ne cède pas à la facilité :

Les personnages nombreux, semblent aussi cliché au début mais chacun révèlera au goutte à goutte une autre facette de sa personnalité. Le temps d’une réplique, d’une réaction, chacun sort un peu de sa case et nous capte l’attention, même ceux paraissant insignifiant au premier abord. Les interactions entre eux sont très variées, proposant des équipes aussi improbables que sympathiques pour avancer dans l’histoire. Leocadio l’archétype du héros bon et positif prêt à combattre pour les siens, s’annonçait comme le héros mais il se fait voler la vedette par Innumael, qui avait pourtant tout l’air d’un figurant  se faisant mener par le bout du nez. Mais il se montre terriblement attachant et mystérieux, car il y a beaucoup de non-dits dans l’évolution de son état d’esprit qui le rendent d’autant plus intrigant. C’est aussi l’une des qualités de cette série, qui mine de rien, fait passez beaucoup d’informations par la suggestion et des indices disséminés. Petit regret en revanche que les antagonistes ne soient pas davantage développés. C’est ce qui permet aussi de conserver le mystère, mais il y aurait eu possibilité éventuellement d’écourter certains combats pour leur accorder plus de temps.

Une série qui a des allures assez lambda au premier regard, mais à laquelle j’ai accroché dès le premier épisode. La suite demeure très dense et intense, arrivant à une excellente conclusion qui résout à la fois tout et rien. On regrette que l’anime n’ait pas bénéficié d’une plus belle animation, mais j’imagine que la période de crise sanitaire n’a pas dû aider. Peut-être que les versions DVD et blu-ray des épisodes corrigeront le tir, voire une saison 2 reboostée (j’espère vraiment qu’elle verra le jour).
En revanche, je dois avouer que l’anime ne me donne pas envie de découvrir le jeu original dans le sens où celui-ci semble un RPG fantasy tout ce qu’il y a de plus banal au vu des visuels, pas du tout dans le même esprit que cette série à l'ambiance du début du XX^e siècle, réaliste malgré les éléments merveilleux. C’est vraiment une saison 2 que j’aimerais.

Hanoko, un épisode vu le 25/11/2020 puis tout de vu au 10/01/2021