Habitant de l'Infini (L')

Génériques

Opening: "Survive of Vision" par Kiyoharu
Sympathique au début mais lassant à la longue.

L'ending varie selon les épisodes, et utilise divers morceaux de l'OST de l'anime.

Avis

Quand était sortie la toute première adaptation animée, Mugen no Juunin, on sentait très vite le fiasco arriver. La série n'était pas foncièrement mauvaise, mais résumée à une douzaine d'épisodes, elle n'avait pas grand intérêt à part un bonus pour voir les personnages s'animer. Ou simplement servir de pub pour le manga.  Cette nouvelle série se donne-t-elle comme vocation de couvrir l'ensemble du manga?

C’est ce que semblait annoncer le début. Les premiers épisodes nous offraient à voir une adaptation visuelle léchée, garnie de beaux effets visuels pour une mise en ambiance sombre et captivante. Même si on ne retrouve pas la stylisation de certaines « fatalities » dans les combats, propre à l’Habitant de l’Infini, l’anime propose d’autres passages, oniriques ou cauchemardesques, abstraits ou symboliques, qui accentuent très bien la mise en scène. De quoi faire honneur au manga original. Le style de l'auteur est très respecté dans le character design mais on aurait aimé retrouver davantage le côté crayonné dans les décors.

Cependant, l’anime prouve très vite ses limites par sa durée. La première série en seulement douze épisodes frôlait le ridicule par sa brièveté, celle-ci en contenant le double réussit le pari de narrer l’ensemble de l’histoire, en faisant l’impasse de bien des événements, échanges entre personnages et réflexions qui constituaient aussi toute la richesse du manga. Là, tout s’enchaîne vite sans nous laisser le temps de nous imprégner réellement d’un arc narratif qui passe trop vite au suivant. Parfois, ces non-dits peuvent apporter une complexité et inciter à réfléchir pour lier certains événements, mais souvent, on ressent surtout un manque. En conséquence directe, de nombreux personnages ont perdu en épaisseur, voire frisent la caricature, où ont été évincés (pour les plus périphériques, certes, mais qui contribuaient aussi à la qualité du manga). Ce qui fait que beaucoup de confrontations fatidiques entre les personnages clef perdent de leur impact, se retrouvant trop rapprochées. L’humour du manga a lui aussi été effacé dans sa quasi intégralité. Pourtant, l’Habitant de l’Infini se définissait aussi par ce savant mélange d’histoire dramatique, sombre et des passages beaucoup plus légers.

Les combats restent très bons, mais on retiendra une utilisation abusive d’accélérés pour gagner du temps sur l’épisode, ce qui gâche le travail d’animation de qualité qu’on n’a pas le temps d’admirer.

Cet anime semblait vouloir enfin rendre justice à ce grand classique du manga. Je ne sais qui a imposé au studio d’animation de faire rentrer au chausse-pied le scenario d'une trentaine de tomes de mangas en seulement vingt-quatre épisodes. Le studio a rempli son contrat, mais les déperditions se perçoivent. Dans l’absolu, l’anime demeure bon, mais vous n’aurez pas la moitié des événements du manga.

Hanoko, le 13/10/2019, deux épisodes vus, puis tout vu quand ça sortait.